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L'Afrique solidaire et entrepreneuriale La renaissance du ...

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En outre, plusieurs de nos chercheurs font remarquer que les membres dontle revenu dépend en partie de leur coopérative emploient aussi très souventd’autres personnes (emplois saisonniers <strong>et</strong> à plein temps) dans leur ferme ouleur entreprise. Tsekpo, par exemple, a constaté que les distillateurs de ginaffiliés aux coopératives de distillerie au Ghana employaient en moyenne deuxassistants. Bref, pas moins de 70 000 personnes gagneraient ainsi leur vie.Comparée à celle des secteurs privé <strong>et</strong> public traditionnels, la contribution descoopératives à l’emploi <strong>et</strong> à la garantie de revenu n’est pas négligeable dansbeaucoup de pays. Plusieurs chercheurs ont identifié des éléments attestantqu’elle augmente (Ghana, Ethiopie, Rwanda, Egypte, Cap-Vert <strong>et</strong> Nigéria).Apport des coopératives en matière de ré<strong>du</strong>ction de la pauvr<strong>et</strong>éNous avons déjà vu que la composition sociale <strong>du</strong> secteur coopératif en Afriqueétait très hétérogène. Pour la plupart, les membres appartiennent exclusivementaux masses rurales pauvres. Les plus pauvres, qui ne possèdent rien ou presque,ont tendance à s’exclure ou à être exclus. Beaucoup de coopératives comptentaussi des membres moins démunis comme les micro-entrepreneurs ou les p<strong>et</strong>itssalariés. Même des entrepreneurs prospères ou des salariés à revenu intermédiairese tournent vers les structures de type coopératives. Les coopératives ré<strong>du</strong>isentellesla pauvr<strong>et</strong>é <strong>et</strong> améliorent-elles le bien-être de toutes ces catégories? Ilfaut aussi s’interroger pour savoir si elles contribuent à la mise en place d’unepolitique exhaustive de ré<strong>du</strong>ction de la pauvr<strong>et</strong>é dans leur pays.Jusqu’ici, l’impact des coopératives sur la ré<strong>du</strong>ction de la pauvr<strong>et</strong>é en Afrique n’ajamais été étudié de façon systématique. Cela contraste fortement avec le champadjacent de la microfinance qui a fait l’obj<strong>et</strong> de nombreuses recherches <strong>et</strong> étudesvisant à analyser les eff<strong>et</strong>s <strong>et</strong> l’efficacité de divers programmes (voir par exempleRosenberg, 2006; Goldberg, 2005; Develtere <strong>et</strong> Huybrechts, 2005). Néanmoins,les praticiens, les gouvernements <strong>et</strong> les partenaires <strong>du</strong> développement engagésdans le développement coopératif adm<strong>et</strong>tent que les coopératives représententun potentiel important pour sortir de la pauvr<strong>et</strong>é. Certains, comme Birchall(2003), vont même jusqu’à affirmer que les «coopératives ont le potentiel deré<strong>du</strong>ire la pauvr<strong>et</strong>é <strong>et</strong> que – si leurs valeurs <strong>et</strong> leurs principes sont respectés– elles y parviendront plus efficacement que d’autres formes d’organisationéconomique». On entend souvent que les coopératives modifient le cadreinstitutionnel de travail <strong>et</strong> de vie au profit des plus pauvres. Elles mutualisent lesrisques <strong>et</strong> accroissent la capacité des membres à ré<strong>du</strong>ire les risques en m<strong>et</strong>tanten commun leur capital <strong>et</strong> leurs capacités. Les bénéficiaires sont avant tout lesinitiateurs (souvent ceux qui ont le plus de capital social <strong>et</strong> de sens des affaires)<strong>et</strong> les membres de la première heure à la coopérative. Mais les coopérativesLA RENAISSANCE DES COOPÉRATIVES AFRICAINES AU 21E SIÈCLE : LEÇONS DU TERRAIN77

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