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L'Afrique solidaire et entrepreneuriale La renaissance du ...

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ou démanteler les institutions gouvernementales de contrôle <strong>et</strong> de supervision,ni à créer au sein <strong>du</strong> mouvement coopératif des institutions auxquelles cesfonctions seraient transférées gra<strong>du</strong>ellement. Au Kenya, par exemple, l’effectif<strong>du</strong> ministère <strong>du</strong> Développement coopératif passa de 163 personnes en 1963 à1 868 en 1983 (Gyllstrom, 1988). Aucune politique explicite ne préconisa doncla déréglementation. Celle-ci fut intro<strong>du</strong>ite progressivement par la suite carcertaines organisations internationales (non gouvernementales) commencèrentà travailler avec des institutions alternatives ou parallèles d’appui auxcoopératives. <strong>La</strong> fondation allemande Friedrich Ebert (FES), par exemple, créades unités d’appui indépendantes telle qu’une «agence de conseil» gérée parla FES elle-même ou en tant que joint venture (partenariat) avec une fédérationcoopérative. Certaines agences de développement coopératif européennes<strong>et</strong> nord-américaines commencèrent également à soutenir directement desorganisations <strong>du</strong> mouvement coopératif.Enfin, d’autres organisations non coopératives ou semi-coopératives sé<strong>du</strong>isirentde plus en plus certains gouvernements <strong>et</strong> bailleurs de fonds. Elles firent évoluerle discours <strong>et</strong> les pratiques <strong>du</strong> développement. Des comités villageois, desorganisations communautaires, des associations de paysans ou d’agriculteurs,des ONGs, des associations à but non lucratif, des groupements d’intérêtéconomique ou des groupes de femmes furent reconnus en tant que secteursalternatifs pour le développement. Certains partis politiques comme la KenyaAfrican National Union suivirent le mouvement <strong>et</strong> encouragèrent les groupesd’entraide (appelés harambee, un mot kiswahili qui signifie «unissons nosforces» pour accomplir la tâche). Mais dans la plupart des cas, ces formes departicipation à l’initiative ou sous l’égide des gouvernements traitaient encore lesindivi<strong>du</strong>s comme des suj<strong>et</strong>s, pas comme des citoyens (Bazaara, 2002). Certainesagences internationales tentèrent de transformer plus radicalement les pratiquesde développement. Ce fut le cas par exemple avec le People’s Participation Project(proj<strong>et</strong> de participation populaire) soutenu par l’Organisation des Nations Uniespour l’alimentation <strong>et</strong> l’agriculture (FAO) qui aida les ONGs à planifier, m<strong>et</strong>tre enœuvre <strong>et</strong> évaluer des proj<strong>et</strong>s pilotes.Ajustements structurels <strong>et</strong> coopératifsLes changements <strong>et</strong> adaptations qui marquèrent l’histoire <strong>du</strong> développementdes coopératives en Afrique aboutirent au début des années 1990 à l’émergenced’un secteur qui s’apparente plus à un amalgame de structures coopérativestrès différentes qu’à un mouvement (Develtere, 1994). Créé <strong>et</strong> façonné par desinstitutions externes, en particulier des gouvernements <strong>et</strong> des bailleurs de fonds,ce secteur présente à la fois des points forts <strong>et</strong> des faiblesses quant à sa viabilitédans un environnement économique libéralisé. C<strong>et</strong>te situation suscita une série22 L’AFRIQUE SOLIDAIRE ET ENTREPRENEURIALE

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