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L'Afrique solidaire et entrepreneuriale La renaissance du ...

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Le gouvernement <strong>et</strong> le développement des coopérativesL’une des caractéristiques fondamentales <strong>du</strong> mouvement coopératif kenyan estsa proximité avec l’Etat qui a engendré une relation de dépendance. Rappelonsque les premières coopératives <strong>du</strong> pays, fondées à l’époque coloniale, furentfaçonnées par le gouvernement colonial pour servir les intérêts des colonsblancs, au travers d’une législation stricte qui limitait la participation desAfricains (Banque coopérative <strong>du</strong> Kenya, 1993: 3). Lors de l’indépendance, legouvernement chercha à instrumentaliser les coopératives pour promouvoir ledéveloppement économique, dans les zones rurales en particulier. Il <strong>du</strong>t doncveiller à l’émergence de coopératives fortes, viables <strong>et</strong> efficientes en dirigeantleur constitution <strong>et</strong> leur gestion. C<strong>et</strong>te promotion <strong>du</strong> développement coopératifcontrôlé par l’Etat fut formalisée par l’intro<strong>du</strong>ction d’un cadre juridique uniquepour tous les types de coopératives via une loi sur les coopératives (CooperativeSoci<strong>et</strong>ies Act, Cap. 490) de 1966.Conformément aux souhaits <strong>du</strong> gouvernement, ce cadre prévoyait unestricte supervision des coopératives par l’Etat. Avec la formulation de décr<strong>et</strong>sd’application (Cooperative Soci<strong>et</strong>ies Rules, 1969) qui énonçaient des procé<strong>du</strong>resopérationnelles pour toutes les coopératives, la loi donnait au Commissioner audéveloppement coopératif des pouvoirs très éten<strong>du</strong>s pour l’enregistrement <strong>et</strong>la gestion des coopératives. Il pouvait enregistrer, faire fusionner <strong>et</strong> dissoudredes coopératives mais devait aussi approuver leurs budg<strong>et</strong>s annuels, autoriserleurs emprunts <strong>et</strong> leurs dépenses, auditer leurs comptes <strong>et</strong> surveiller leursperformances financières; il pouvait également remplacer les responsables éluspar les comités de gestion des coopératives (Manyara, 2003: 17). Toutes lesquestions en matière d’emploi étaient de son ressort puisqu’il devait approuverla rémunération, le salaire ou les autres émoluments versés au personnelou aux membres mais aussi le recrutement <strong>et</strong> le licenciement <strong>du</strong> personneld’encadrement. <strong>La</strong> loi sur les syndicats (Trade Union Act) ne s’appliquant pasaux coopératives, le Commissioner disposait également d’un droit de regard <strong>et</strong>d’action sur les questions liées au travail dans les coopératives.Ce contrôle gouvernemental écrasant eut notamment pour conséquence de fairedisparaître un mouvement coopératif basé sur ses membres, contrôlé par eux,auto-suffisant <strong>et</strong> guidé par des principes <strong>et</strong> des idéaux reconnus dans le mondeentier. <strong>La</strong> participation des membres <strong>et</strong> le contrôle qu’ils exerçaient déclinèrent(République <strong>du</strong> Kenya, 1997a: 10). Les réglementations administrativesimposées par les Cooperative Soci<strong>et</strong>ies Rules privèrent les coopératives de lasouplesse requise pour les gérer comme des entreprises commerciales (Hussi <strong>et</strong>al., 1993: 35).CROISSANCE QUALITATIVE ET QUANTITATIVE DU MOUVEMENT COOPÉRATIF AU KENYA101

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