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L'Afrique solidaire et entrepreneuriale La renaissance du ...

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<strong>La</strong> génération de Mamadou Dia, <strong>du</strong> Père Lebr<strong>et</strong>, d’Abdoulaye Ly, de JosephKi-Zerbo, de Cheikh Anta Diop <strong>et</strong> d’autres figures de proue <strong>du</strong> développementendogène a largement contribué aux prises de position d’intellectuels auservice des classes populaires, précisément ce qui fit malheureusement le plusdéfaut dans les périodes qui suivirent en Afrique. Les universitaires prirent leursdistances avec les mouvements sociaux <strong>et</strong> personne ne se montra désireux desystématiser les savoirs issus des classes populaires.Dès le départ, les coopératives <strong>du</strong> Sénégal se sont dotées de ce cadre théorique quileur a imprimé ses orientations, ses évolutions <strong>et</strong> ses vicissitudes (voies africaines<strong>du</strong> socialisme, mutualisme <strong>et</strong> coopération). Aujourd’hui, on assiste à un renouveaude ce mouvement, en dépit des faiblesses <strong>du</strong> cadre juridique <strong>et</strong> économique globaldans lequel il évolue. Ce mouvement s’est positionné dès le début comme uneréponse à la crise qui frappe les moins privilégiés. Les coopératives sénégalaisessont caractérisées par la diversité de leurs formes associatives, la représentativitéde leur base sociologique <strong>et</strong> leurs domaines d’intervention (paysannerie, élevage,pêche, sylviculture, habitat, épargne <strong>et</strong> crédit, <strong>et</strong>c.).Pour consolider c<strong>et</strong>te représentativité sociale, les coopératives s’organisent deplus en plus en réseaux. C<strong>et</strong>te nouvelle configuration institutionnelle pourraitdonner une nouvelle dimension au mouvement <strong>et</strong> le positionner comme unacteur politique dans le système économique <strong>du</strong> Sénégal.Cependant, les limites structurelles <strong>et</strong> le niveau de compétence technique <strong>et</strong>administrative de ses dirigeants ré<strong>du</strong>isent fortement son influence. En eff<strong>et</strong>, lemouvement se cherche <strong>et</strong> peine à asseoir sa <strong>du</strong>rabilité institutionnelle, en ruptureavec son cadre organisationnel. Le fonctionnement institutionnel des coopérativeslaisse entrevoir des dysfonctionnements managériaux importants. Cela s’expliqueen partie par le rôle de plus en plus restreint de l’Etat dans l’encadrement <strong>du</strong>mouvement coopératif, en dépit d’un arsenal législatif fourni. En eff<strong>et</strong>, lescoopératives font face de plus en plus à l’irruption de promoteurs privés, mieuxorganisés <strong>et</strong> qui développent des capacités de mobilisation financière plusstructurées. Il faut ajouter à cela le contexte financier <strong>et</strong> bancaire sénégalais quioffre très peu de possibilités au mouvement coopératif traditionnel.L’appui institutionnel des bailleurs de fonds est très faible. Les coopérativesse débrouillent seules avec leurs membres qui supportent les charges definancement. Cela tient à l’absence de vision stratégique de l’Etat <strong>du</strong> Sénégalconcernant le rôle <strong>du</strong> mouvement coopératif dans le système économique global<strong>du</strong> pays, notamment dans les grands plans stratégiques de développementéconomique comme le Neuvième plan.362 L’AFRIQUE SOLIDAIRE ET ENTREPRENEURIALE

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