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L'Afrique solidaire et entrepreneuriale La renaissance du ...

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choix». Les contournements tentés par les acteurs urbains pour recouvrer leurdroit élémentaire à l’habitat révèlent ce que Bartoli (1999) appelle la misèrematérielle s’opposant, bien sûr, à l’accomplissement pour soi <strong>et</strong> pour les siensd’une vie pleinement humaine, mais n’étant qu’une dimension de l’exclusionparmi les autres.<strong>La</strong> pauvr<strong>et</strong>é est structurée à partir d’inégalités fortes alors que les stratégiesadoptées par les démunis consistent plus à « rafistoler » qu’à trouver dessolutions plus <strong>du</strong>rables. Les initiateurs des politiques d’habitat n’anticipentguère en réalisant des programmes de viabilisation de nouveaux espacesd’habitation qui se transforment progressivement en quartiers où le logementest informel, l’espace occupé sans plan véritable <strong>et</strong> les équipements sommairesou inexistants. Cela ne tient pas compte de l’analyse de Favreau <strong>et</strong> Frech<strong>et</strong>te(1996) qui démontrent, fort justement, que la pauvr<strong>et</strong>é urbaine est en premierlieu affaire de quartier où des facteurs macro-économiques se conjuguent avecdes facteurs plus spécifiquement locaux pour structurer ou déstructurer desmilieux.Les pauvres ne s’attaquent pas encore aux politiques urbaines publiques ouprivées mais lorsqu’ils constitueront des réseaux pour donner une dimensionpolitique à leurs stratégies actuelles «<strong>du</strong> chacun pour soi», les réactions risquentde devenir des révoltes pour impulser de nouvelles dynamiques de planification<strong>et</strong> de gestion plus démocratiques <strong>du</strong> développement local.Même la ZAC, conçue pour apporter des solutions <strong>du</strong>rables, n’a mené sespremiers proj<strong>et</strong>s d’habitat à leur terme que plus de dix ans après sa création,pour une dizaine de coopératives seulement.Fonction d’amortisseur des coopératives sur les eff<strong>et</strong>s des crisesLes coopératives perm<strong>et</strong>tent à leurs membres d’accéder à l’habitat planifié,d’avoir un logement, ce qui est considéré comme un facteur de réussite <strong>et</strong> desécurité face à la surenchère immobilière, de lutter contre l’habitat informelavec son lot de problèmes de santé publique, de promiscuité, d’insécurité, <strong>et</strong>c.,de procéder à une requalification urbaine <strong>et</strong> de relocaliser les populations dansd’autres sites, <strong>et</strong> donc d’améliorer la cohésion de la structure urbaine.Cependant, au-delà de ces réalisations significatives, le rôle économique descoopératives dans la lutte contre la pauvr<strong>et</strong>é en termes d’impact économique estdifficilement mesurable. En eff<strong>et</strong>, les coopératives tiennent peu de statistiques<strong>et</strong> les études intégrant de telles données sont rarissimes, voire inexistantes.Il convient également de noter, à un niveau plus général, l’absence de vision356 L’AFRIQUE SOLIDAIRE ET ENTREPRENEURIALE

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