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L'Afrique solidaire et entrepreneuriale La renaissance du ...

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par exemple, quand nous constatons combien le développement coopératifétait lié à la stratégie des autorités en matière de cultures d’exportation plutôtqu’aux stratégies de commercialisation des coopérateurs. Cela fut au départ unchoix délibéré des administrations coloniales qui percevaient les coopérativescomme de simples instruments au service de leur stratégie d’exportation demarchandises. Les coopératives devaient contribuer à organiser les p<strong>et</strong>its <strong>et</strong>les grands pro<strong>du</strong>cteurs de café, de cacao, de bananes, de coton ou d’autrescultures d’exportation <strong>et</strong> assuraient le contrôle de la qualité, les traitements aprèsrécolte, le transport <strong>et</strong> l’exportation pour le compte des autorités coloniales.Les gouvernements en place après l’indépendance conservèrent c<strong>et</strong>te structure<strong>et</strong> même généralisèrent <strong>et</strong> renforcèrent le lien coopérative-exportation entransformant les coopératives agricoles en sous-traitants, exécutants ou filialesdes puissants offices de commercialisation. Le rapport spécifique établi dans laplupart des colonies entre gouvernement <strong>et</strong> coopératives est un autre exemplede «path dependency». Le gouvernement prit la direction des coopérativesalors que selon l’opinion internationalement reconnue, ces organisations sontavant tout fondées sur l’adhésion, le volontariat <strong>et</strong> l’autonomie. En Afrique,les praticiens <strong>et</strong> les décideurs <strong>du</strong> monde coopératif savent très bien combien latutelle <strong>du</strong> gouvernement continue à étouffer l’initiative coopérative privée <strong>et</strong>l’innovation. <strong>La</strong> culture coopérative, avec le discours, le jargon <strong>et</strong> les habitudespropres aux mouvements ou secteurs coopératifs d’un pays spécifique, est aussilargement tributaire d’une trajectoire entamée il y a quelques dizaines d’années.L’étude de ces traditions nous aide à comprendre pourquoi, dans certains pays,les participants concluent chaque assemblée générale annuelle par un hymneà la gloire de la coopérative tandis que dans d’autres, ils l’ouvrent avec uneprière. Certains pays auront une culture coopérative formelle <strong>et</strong> d’autres serontplus pragmatiques. Dans certains milieux, les coopératives seront une affaired’hommes; dans d’autres, relativement plus rares, la participation des femmesmais aussi les valeurs féminines seront appréciées. Dans certaines régions,les coopératives s’exposeront <strong>et</strong> seront perçues comme des rassemblementsd’hommes pauvres (ou de travailleurs) qui remplissent essentiellement desfonctions sociales; dans d’autres régions, elles seront présentées commeles instruments sociaux <strong>et</strong> économiques d’une classe animée par un espritd’entreprise. Les cultures coopératives sont ainsi dépendantes <strong>du</strong> cheminparcouru.C<strong>et</strong>te dépendance caractérise également les structures <strong>et</strong> les réseauxcoopératifs. Le secteur coopératif se compose de coopératives primaires, decoopératives secondaires, de fédérations, d’organisations faîtières, d’agencesde promotion, de centres de formation, <strong>et</strong>c. Les coopératives sont en relationavec des organismes d’Etat <strong>et</strong> intégrées ou liées à des entités supranationalesou internationales qui peuvent être de type coopératif ou pas. Ce composantLE DÉVELOPPEMENT COOPÉRATIF EN AFRIQUE JUSQU’AUX ANNÉES 19903

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