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dossier<br />
FormEr DES CIToyEnS numérIQuEmEnT rESPonSABLES<br />
épistémologique nous oblige à penser et<br />
à accepter que nous sommes dans une<br />
« société numérique » existante ou en<br />
cours d’exister au regard de nos<br />
interactions et pratiques des<br />
technologies.<br />
on a longtemps évoqué cette population<br />
des Digital natives de 18 à 35 ans<br />
comme des adeptes du numérique.<br />
Aujourd’hui il faut reconnaître que pour<br />
former des e-citoyens, il conviendra de<br />
s'y prendre dès le plus jeune âge. Pour<br />
les dépeindre, un néologisme est<br />
proposé : les « digiborigènes », un<br />
compromis entre « digital natives » et<br />
« natifs du numérique ».<br />
Si le Web 2.0, dit social, a marqué et a<br />
été le creuset de cette génération avec<br />
l’avènement des réseaux sociaux, il ne<br />
faudrait pas que les métadonnées<br />
générées par ces mêmes réseaux<br />
puissent venir industrialiser leurs vies, ce<br />
que le Big Data est en train pourtant de<br />
faire. Le Web 3.0, dit sémantique, couplé<br />
à celui du tout connecté (Web 4.0), si<br />
nous n’y prenons garde, pourraient bien<br />
aussi dans cette postmodernité faire de<br />
nos jeunes citoyens des dépendants du<br />
numérique. En effet les réseaux sociaux<br />
activent les mêmes parties du cerveau<br />
que l’alcool ou la drogue : ils fonctionnent<br />
sur le système de récompense et<br />
provoquent chez pas mal de jeunes une<br />
addiction psychologique.<br />
Se protéger est d’abord une question de<br />
bon sens que l’on soit jeune ou adulte et<br />
la question se pose souvent de savoir<br />
pourquoi on n’adopte pas les mêmes<br />
comportements sur Internet que dans le<br />
monde réel alors que l’on sait<br />
pertinemment, par exemple, que le<br />
numérique facilite la tâche des<br />
cyberdélinquants. n’allons pas jusqu’à<br />
dire qu’il s’agit de tout verrouiller mais<br />
apprenons à nos jeunes à évaluer les<br />
risques.<br />
Les données transmises par nos enfants<br />
de manière volontaire ou involontaire font<br />
le terreau de toute une population de<br />
personnes mal intentionnées qui, à tout<br />
moment s’en serviront pour dénigrer, faire<br />
chanter ou encore user de l’identité de<br />
ces mêmes enfants. nous sommes<br />
entrés trop vite dans une société dite de<br />
l’information, où chacun de nous n’a pu<br />
s’adapter aux évolutions de l’Internet, et<br />
surtout dans un cyberespace conçu il y a<br />
plus de vingt ans sans avoir pensé sa<br />
dimension « sécurité ». nous ne sommes<br />
plus sur Internet mais dans Internet et le<br />
phénomène de disruption dans lequel<br />
nous vivons avec l’avènement des<br />
technologies ne peut que nous interpeller.<br />
C’est ainsi que nous nous réveillons<br />
aujourd’hui dans une société où les<br />
jeunes ont leurs propres prothèses<br />
cognitives pour apprendre avec le<br />
numérique et où celui qu’on appelle plus<br />
communément le sachant a du mal à<br />
rentrer dans le flux de ces pratiques. mais<br />
ce n’est pas parce qu’ils disposent d'une<br />
technologie que nos jeunes en ont tous la<br />
maîtrise. C’est pourquoi il est utile ici<br />
122 Revue de la Gendarmerie Nationale 4 e trimestre 2016