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dossier<br />

PHAroS : AGIr ConTrE LES ConTEnuS ILLICITES DE L’InTErnET<br />

leurs parquets et recevoir les instructions<br />

relatives à la conduite de l’enquête. Ce<br />

formalisme simplifié permet une transmission<br />

rapide des dossiers, adaptée à la courte<br />

durée de vie des traces informatiques. un<br />

protocole de compétences associe à chaque<br />

infraction susceptible d’être signalée le type<br />

de service auquel la plateforme peut<br />

adresser ses signalements, au sein de la<br />

police nationale, de la gendarmerie nationale,<br />

de la direction générale de la sécurité<br />

intérieure (DGSI), des douanes et de la<br />

direction générale de la concurrence, de la<br />

consommation et de la répression des<br />

fraudes (DGCCrF).<br />

une dynamique en mouvement<br />

De 2006 à 2008, la plateforme PHAroS a<br />

essentiellement pris en compte les<br />

signalements de contenus<br />

pédopornographiques qui lui parvenaient par<br />

le site www.internet-mineurs.gouv.fr. Le<br />

doublement, dans l’intervalle, du nombre de<br />

signalements fut la résultante du travail<br />

réalisé auprès des acteurs professionnels de<br />

l’Internet qui exploitèrent rapidement et<br />

relayérent l’existence du nouveau dispositif<br />

très attendu, avant même la campagne de<br />

communication publique de 2009. Celle-ci<br />

atteignit son objectif : en un an, le nombre de<br />

signalements quintupla. L’ouverture du<br />

dispositif à toutes les infractions et la<br />

focalisation de la campagne de<br />

communication sur une délinquance de<br />

masse – les escroqueries – entraînèrent une<br />

explosion des signalements. De 2009 à<br />

2014, le nombre de signalements fut<br />

presque multiplié par trois. La réponse du<br />

ministère de l’Intérieur en termes de moyens<br />

humains se devait d’être à la hauteur des<br />

attentes du public. En 2008, les effectifs de la<br />

plateforme étaient portés à 8 enquêteurs (4<br />

policiers et 4 gendarmes). Basées sur une<br />

évaluation empirique du flux des<br />

signalements, ces ressources se révélaient<br />

rapidement insuffisantes. À ce jour, la<br />

plateforme compte 16 policiers et<br />

6 gendarmes.<br />

Les enquêteurs de la plateforme PHAroS<br />

sont recrutés parmi des personnels motivés<br />

et intéressés par la matière informatique.<br />

mais plus que de compétences techniques<br />

de pointe, ils doivent percevoir le Web, les<br />

réseaux sociaux et les outils de partage de<br />

contenus comme leur environnement naturel.<br />

L'âge moyen des enquêteurs de PHAroS<br />

est de 34 ans. Avec plus de 3 600<br />

signalements par semaine à traiter en 2015,<br />

le travail d’évaluation et le volume des flux<br />

réclament rigueur, organisation et une bonne<br />

aptitude au travail en équipe. une importante<br />

disponibilité est également nécessaire pour<br />

répondre aux pics d’activité souvent brutaux<br />

survenant lors d’évènements de portée<br />

nationale (attentats terroristes, fausses<br />

alertes à la bombe dans les lycées,<br />

événements sportifs majeurs comme l’Euro<br />

de football en juin 2016…).<br />

Les policiers et gendarmes de PHAroS sont<br />

par ailleurs soumis à une forte pression<br />

psychologique, tenant à la nature des<br />

contenus auxquels ils sont exposés au<br />

quotidien : pédopornographie, violence<br />

extrême, discours extrémistes, etc. La<br />

répétition des images, autant que leur<br />

caractère choquant, est un facteur de stress<br />

potentiel. Les symptômes de l’usure<br />

psychologique peuvent apparaître plusieurs<br />

mois, voire plusieurs années après la prise de<br />

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Revue de la Gendarmerie Nationale 4 e trimestre 2016

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