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droit<br />

réGImE JurIDIQuE Du rAnSomWArE ou PrISE D'oTAGE numérIQuE<br />

312-10 : « Le chantage est le fait<br />

d'obtenir, en menaçant de révéler ou<br />

d'imputer des faits de nature à porter<br />

atteinte à l'honneur ou à la considération,<br />

soit une signature, un engagement ou une<br />

renonciation, soit la révélation d'un secret,<br />

soit la remise de fonds, de valeurs ou<br />

d'un bien quelconque. Le chantage est<br />

puni de cinq ans d'emprisonnement et de<br />

75 000 euros d'amende. »<br />

Les limites à la répression<br />

Les plaintes pénales, lorsqu’elles<br />

aboutissent à des poursuites judiciaires,<br />

durent plusieurs années avant qu’une<br />

éventuelle condamnation n’intervienne.<br />

or, pour y parvenir, encore faut-il d’une<br />

part, identifier le ou les délinquant(s) qui<br />

se trouvent souvent hors du territoire<br />

français et européen et agissent à partir<br />

de plusieurs points d’un réseau et,<br />

d’autre part, réunir les éléments de faits<br />

de la ou des infraction(s) afin de les<br />

constituer. mais finalement, on peut<br />

constater que les tribunaux français,<br />

contrairement à ceux d’autres systèmes<br />

judiciaires (ex : uSA, royaume uni)<br />

sanctionnent assez faiblement la<br />

cybercriminalité alors que les textes<br />

autorisent des peines beaucoup plus<br />

sévères. or, avec le ransomware, le mal<br />

étant fait, les victimes paient souvent sans<br />

porter plainte sans qu'elles n'aient pas<br />

pour autant des garanties d’accès à leurs<br />

données comme on a pu le voir, en mai<br />

2016, avec le Kansas Heart Hospital où<br />

au lieu de débloquer le système, les<br />

délinquants ont demandé un nouveau<br />

paiement. Le fait de ne pas porter plainte<br />

ne facilite pas la tâche des services de<br />

police et de gendarmerie.<br />

Après les ransomwares comme Locky on<br />

a vu arriver de nouvelles versions de ce<br />

dernier, ainsi que des nouveaux produits<br />

tels que Crysis ou Ke.ranger. À peine<br />

détectés, il en apparaît de nouveaux. Plus<br />

récemment est apparu le concept de<br />

raaS (« ransomware as a Service ») qui<br />

permet à l’auteur de partager la rançon<br />

avec le diffuseur qui personnalise le<br />

ransomware. Les paiements s’effectuent<br />

sous couvert d’anonymat de l’auteur et<br />

du diffuseur, car ils utilisent le réseau Tor<br />

et la crypto-monnaie « bitcoins » fondée<br />

sur la technologie blockchain.<br />

Si des parades existent notamment<br />

logicielles (tels que malwarebytes et les<br />

solutions développées par des sociétés<br />

de sécurité informatique) ou l’analyse<br />

forensics, le nettoyage et la restauration<br />

des données, la meilleure façon de lutter<br />

contre le ransomware reste l’anticipation.<br />

Dans ce cadre, il est conseillé de:<br />

• procéder à la sauvegarde régulière des<br />

fichiers et données hors réseau ;<br />

• sensibiliser régulièrement les personnels<br />

sur les bonnes pratiques et avec<br />

plusieurs supports (e-learning, formation,<br />

jeux, vidéos) ;<br />

• contrôler les utilisateurs sous réserve de<br />

disposer de chartes informatiques et de<br />

184 Revue de la Gendarmerie Nationale 4 e trimestre 2016

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