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dossier<br />
PHAroS : AGIr ConTrE LES ConTEnuS ILLICITES DE L’InTErnET<br />
La plateforme Pharos évite les redondances des<br />
enquêtes et concourt à la pertinence des suites<br />
judiciaires à donner aux renseignements<br />
centralisés.<br />
susceptible de prendre l’initiative d’une<br />
enquête. Au début des années 2000, alors<br />
qu’il n’existait pas encore de structure de<br />
coordination, il était fréquent qu’un<br />
hébergeur reçoive jusqu’à 10 réquisitions<br />
judiciaires pour le même contenu. Tout<br />
autant que ces conflits de compétence<br />
« positifs », les conflits négatifs laissaient en<br />
friche des pans entiers de la lutte contre la<br />
cybercriminalité. C’est la raison pour laquelle,<br />
le 13 avril 2005, lors de la présentation des<br />
conclusions du « chantier cybercriminalité »,<br />
le ministre de l'intérieur annonçait « la mise<br />
en place d’un centre national de<br />
signalement, afin d’éviter qu’une même<br />
information consultée par une multitude<br />
d’internautes ne génère une démultiplication<br />
des plaintes et des signalements […] ».<br />
Composée à parité de policiers et de<br />
gendarmes, cette plateforme était placée<br />
auprès de l’office central de lutte contre la<br />
criminalité liée aux technologies de<br />
l'information et de la communication<br />
(oCLCTIC). Elle commençait son activité le<br />
ministère de l'Intérieur<br />
1 er septembre 2006 à nanterre avec deux<br />
premiers enquêteurs placés sous le<br />
commandement d’un chef de projet. Deux<br />
ans, plus tard, le dispositif était pleinement<br />
opérationnel et le site www.internetsignalement.gouv.fr<br />
était officiellement ouvert<br />
au public le 6 janvier 2009. La plateforme<br />
prenait une nouvelle dimension dans le cadre<br />
de la création de la Sous-direction de la lutte<br />
contre la cybercriminalité (SDLC), par arrêté<br />
du 29 avril 2014, dans un contexte de<br />
mobilisation généralisée des institutions<br />
publiques face aux défis de la<br />
cybercriminalité. Dans la foulée des attentats<br />
des 7 et 8 janvier 2015, PHAroS se<br />
retrouvait projeté au cœur du dispositif de<br />
réponse étatique à la menace terroriste par la<br />
mobilisation totale de ses ressources en<br />
matériel et personnel.<br />
une prise en compte des attentes des<br />
internautes<br />
Le site de signalement et la plateforme<br />
PHAroS (du nom de l’île qui pendant près<br />
de dix-sept siècles porta le phare<br />
d’Alexandrie) ont d’abord valeur de symbole.<br />
Ils marquent la présence de l’état sur Internet<br />
et rappellent que cet espace de liberté n’est<br />
pas une zone de non-droit. PHAroS se veut<br />
ainsi un repère pour les internautes qui au<br />
cours de leur navigation numérique, peuvent<br />
se retrouver désemparés face à des<br />
contenus ou des comportements illicites. Le<br />
caractère massif des signalements reçus<br />
dans la continuité des attentats de janvier<br />
2015 l’a bien montré. Dispositif reposant en<br />
grande partie sur des actions de<br />
communication et de partenariat, PHAroS<br />
est rapidement devenu un acteur<br />
incontournable et reconnu de l’Internet<br />
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Revue de la Gendarmerie Nationale 4 e trimestre 2016