21.12.2019 Views

Désolé j'ai ciné #12

Dernier round de l'année pour l'équipe de Désolé j'ai ciné. Et pour ce 12e numéro, on ne pouvait pas ne pas évoquer l'évènement de cette fin d'année : Star Wars. Alors on est revenu sur toute la saga mais également sur la carrière de JJ Abrams. Sinon on vous parle aussi de Terrence Malick, d'Hirokazu Kore-Eda, de Robert Eggers et même de Disney ! Un numéro encore bien riche qui se conclut par un petit mot de fin de ma part pour revenir sur cette année mais aussi sur la place de la femme dans le cinéma et dans la société. On vous remercie pour votre fidélité et on vous dit à l'année prochaine !

Dernier round de l'année pour l'équipe de Désolé j'ai ciné. Et pour ce 12e numéro, on ne pouvait pas ne pas évoquer l'évènement de cette fin d'année : Star Wars. Alors on est revenu sur toute la saga mais également sur la carrière de JJ Abrams. Sinon on vous parle aussi de Terrence Malick, d'Hirokazu Kore-Eda, de Robert Eggers et même de Disney !

Un numéro encore bien riche qui se conclut par un petit mot de fin de ma part pour revenir sur cette année mais aussi sur la place de la femme dans le cinéma et dans la société.

On vous remercie pour votre fidélité et on vous dit à l'année prochaine !

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

116

Si Mickey et ses amis ressemblent aujourd’hui

plus aux cavaliers de l’apocalypse qu’aux

peintres de la Renaissance en termes de

créativité et de qualité pure, le troisième

long-métrage d’animation des studios

Disney, après « Blanche-Neige et les Sept

Nains » (1937) et « Pinocchio » (1940), lequel

a été développé en parallèle, « Fantasia »

est un exemple de l’ambition artistique qui

imprégnait l’entreprise aux grandes oreilles

au moment de son arrivée dans la cour des

grands.

Après plusieurs années de production,

impliquant de trouver les morceaux et les

idées visuelles qui les accompagnent, «

Fantasia » débarque dans les salles obscures

le 13 novembre 1940, offrant une expérience

unique et magnifique. Composée de sept

courts-métrages, illustrant huit classiques

musicaux, ainsi que d’un intermède

d’explication de sonorité, c’est une œuvre

aussi improbable qu’ingénieuse et

didactique.

En effet, nous faisant passer de la « Toccata

et Fugue en ré mineur » de Bach au fameux «

Ave Maria » de Schubert tout en nous offrant

« Le Sacre du Printemps » de Stravinsky ou la

suite de « Casse-noisette » de Tchaïkovski, ce

film est une véritable initiation à la musique

classique et surtout un délice tant visuel que

sonore pour les petits comme les grands.

Cet aspect instructif est renforcé par les

présentations précédant chaque morceau,

effectuées par Deems Taylor, critique musical

reconnu à l’époque, et par le petit interlude

de milieu de film qui vient expliquer les

différences dans les sons des différents types

d’instruments composant l’orchestre.

Mais, ce petit bijou ne se limite pas à être

une simple leçon de musique. L’animation

est d’une grande richesse, chaque segment

ayant son identité propre avec des images

marquantes. D’ailleurs, on peut remarquer

que le passage sur le morceau de Stravinsky

susmentionné a probablement inspiré

Terrence Malick et son « Tree of Life » puisque

l’on peut déjà voir une reconstitution de la

création de l’univers. Les autres séquences

sont toutes aussi marquantes : la parodie de

ballet avec les hippopotames et éléphants

sur fond de « La danse des heures », une

journée au cœur de la mythologie grecque

magnifiée par du Beethoven, l’expérimental

avec les formes géométriques rappelant

Fischinger pour illustrer le « Toccata et

Fugue » sans oublier Mickey en sorcier un

peu présomptueux ou le démon sur le mont

chauve assisté de Moussorgski chassé par la

pureté de Schubert.

Le studio donne tout ici pour offrir un

spectacle total, et il va même jusqu’à innover

dans les domaines techniques pour nous

proposer cette expérience singulière, ce qui

ne peut que faire croître l’admiration pour ce

film. C’est en effet grâce à celui-ci que l’on a

eu l’un des premiers systèmes de son stéréo

au cinéma avec le Fantasound, consistant en

l’enregistrement de plusieurs pistes qui sont

ensuite mixées pour en réduire le nombre

de sorte qu’elles puissent après-coup être

imprimées sur le film. On peut aussi citer

l’utilisation massive de la caméra multiplane

pour donner de la profondeur aux images

ou bien la diffusion sur écran large, encore

rare à l’époque et utile ici pour renforcer

l’immersion.

« Fantasia » s’inscrit donc dans la grande

histoire de Disney comme l’un des métrages

les plus singuliers et les plus ambitieux.

Malgré son échec relatif, possiblement dû à

la guerre, c’est un film qui aura su marquer

les esprits par son inventivité tant visuelle

que technique et qui nous fait regretter cette

période d’insouciance du studio, aujourd’hui

rongé par les cahiers des charges et axé sur

les suites et remakes plus insipides les uns

que les autres. Plus qu’un simple spectacle,

il s’agit d’une vision de feu Walt Disney,

transcendant les différentes formes d’art

pour tenter d’offrir une pure œuvre d’art, un

monument intemporel.

Elie Bartin

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!