Désolé j'ai ciné #12
Dernier round de l'année pour l'équipe de Désolé j'ai ciné. Et pour ce 12e numéro, on ne pouvait pas ne pas évoquer l'évènement de cette fin d'année : Star Wars. Alors on est revenu sur toute la saga mais également sur la carrière de JJ Abrams. Sinon on vous parle aussi de Terrence Malick, d'Hirokazu Kore-Eda, de Robert Eggers et même de Disney ! Un numéro encore bien riche qui se conclut par un petit mot de fin de ma part pour revenir sur cette année mais aussi sur la place de la femme dans le cinéma et dans la société. On vous remercie pour votre fidélité et on vous dit à l'année prochaine !
Dernier round de l'année pour l'équipe de Désolé j'ai ciné. Et pour ce 12e numéro, on ne pouvait pas ne pas évoquer l'évènement de cette fin d'année : Star Wars. Alors on est revenu sur toute la saga mais également sur la carrière de JJ Abrams. Sinon on vous parle aussi de Terrence Malick, d'Hirokazu Kore-Eda, de Robert Eggers et même de Disney !
Un numéro encore bien riche qui se conclut par un petit mot de fin de ma part pour revenir sur cette année mais aussi sur la place de la femme dans le cinéma et dans la société.
On vous remercie pour votre fidélité et on vous dit à l'année prochaine !
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Devant le succès du film, une suite est
immédiatement amorcée, toujours avec
Sonnenfeld aux manettes, qui va encore plus
s’infiltrer dans cette famille hors-normes pour
nourrir sa richesse visuelle. Cette fois-ci, un
nouveau né dans la famille va forcer Gomez
et Morticia à faire appel aux services d’une
nounou. Cette dernière, Debbie Jelinsky,
est en réalité une veuve noire, responsable
du meurtre de ses conjoints qu’elle dérobe
sans vergogne, et qui ici jette son dévolu sur
Fétide, bien résolue à s’emparer de la fortune
des Addams. Mercredi, ayant découvert
la supercherie, se retrouve envoyée avec
Pugsley en camp d’été, haut lieu de bonheur
infantile, et donc l’antichambre de l’enfer
pour tout Addams qui se respecte.
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Le film joue donc sur deux tableaux, d’un
côté les plans de Debbie qui doit séduire
l’oncle étrange, de l’autre les enfants qui
doivent s’adapter au monde qui les entoure.
L’arc de Debbie se construit évidemment
sur celui de Gordon dans le premier film,
où elle doit apprendre les mœurs de la
Famille pour les duper, mais malgré cette
similitude, jamais on ne tombe dans la
redite, Sonnenfeld trouvant toujours d’autres
éléments à montrer et à raconter dans la
richesse de détails que contient le manoir.
Toujours un plaisir de virevolter à travers
les couloir de cette immense bâtisse qui
regorge de secrets, et surtout de se délecter
de dialogues toujours aussi savoureux de
noirceur et d’ironie. Placer en contradiction le
camp d’été est une idée formidable, les rôles
s’inversent, on est dans un nouveau voyage
en terre hostile, où tant semble inadapté,
alors que c’est notre société que l’on décrit.
Toujours avec cette hypocrisie des gens
qui « doivent rester positifs parce que c’est
normal », les Addams sont encore des héros
qui s’affirment par leur différence, à l’image
de cet enfant désavoué par ses parents qui
devient l’idylle de Mercredi. Le conformisme,
véritable ennemi face à l’épanouissement,
un thème propre à La Famille Addams, que
Sonnenfeld comprend une fois encore et sait
décrire à merveille.
Les deux épisodes sont complémentaires
puisqu’ils sont faits de la même essence. Ce
qui ne fait pas de ce second volet une version
plus faible du premier, bien au contraire.
Là où Sonnenfeld ne s’affirme pas toujours
par ses suites (on pense au « Men In Black
II » complètement raté là où le troisième
propose enfin de l’originalité), il s’inscrit ici
dans une logique suffisamment bien pensée
pour ne pas sembler similaire. L’écho des
thèmes et de la trame en font un miroir, mais
déformant, qui utilise les mêmes éléments
pour mieux les tordre, les amener ailleurs.