Désolé j'ai ciné #12
Dernier round de l'année pour l'équipe de Désolé j'ai ciné. Et pour ce 12e numéro, on ne pouvait pas ne pas évoquer l'évènement de cette fin d'année : Star Wars. Alors on est revenu sur toute la saga mais également sur la carrière de JJ Abrams. Sinon on vous parle aussi de Terrence Malick, d'Hirokazu Kore-Eda, de Robert Eggers et même de Disney ! Un numéro encore bien riche qui se conclut par un petit mot de fin de ma part pour revenir sur cette année mais aussi sur la place de la femme dans le cinéma et dans la société. On vous remercie pour votre fidélité et on vous dit à l'année prochaine !
Dernier round de l'année pour l'équipe de Désolé j'ai ciné. Et pour ce 12e numéro, on ne pouvait pas ne pas évoquer l'évènement de cette fin d'année : Star Wars. Alors on est revenu sur toute la saga mais également sur la carrière de JJ Abrams. Sinon on vous parle aussi de Terrence Malick, d'Hirokazu Kore-Eda, de Robert Eggers et même de Disney !
Un numéro encore bien riche qui se conclut par un petit mot de fin de ma part pour revenir sur cette année mais aussi sur la place de la femme dans le cinéma et dans la société.
On vous remercie pour votre fidélité et on vous dit à l'année prochaine !
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“The past, the present, the future”, voilà comment décrire simplement ce
documentaire
.
Montrer la création de la Terre et questionner la place de l’homme sur celle-ci,
telle est l’ambition ici de Terrence Malick, ambition déjà clairement évoquée
dans “The Tree of Life”, mais cette fois le réalisateur voit plus grand, il veut
raconter l’histoire de l’univers, le Passé, pour mieux observer ce qu’il en est
aujourd’hui et ce qui nous attend demain. Evidemment, il faut préciser que
tout ceci est fait de manière hyper réaliste avec notamment la participation
de certains spécialistes comme Werner Benger et il serait criminel de ne pas
mentionner la voix-of de Cate Blanchett qui livre une sorte de prière à la Vie,
accompagnée d’une bande-son composée essentiellement de morceaux
classiques signés Beethoven, Bach ou encore Haydn
.
Alors, cette forme assez particulière pour un documentaire peut déranger
voire profondément ennuyer mais si l’on est un tant soit peu curieux quant
à la création de notre belle planète et que l’on aime les documentaires
expérimentaux comme “Koyaanisqatsi” de Godfrey Reggio ou “Samsara” de
Ron Fricke, ça devient tout de suite assez passionnant.
D’autant que Malick parvient tout de même à exprimer ses thèmes du
moment, à travers la narration de Cate Blanchett déjà mais aussi, par un
montage ingénieux mêlant plans de reconstitution et images du présent
tournées avec une caméra vidéo. Cet artifice va lui permettre d’évoquer
notamment, comme il aime le faire depuis longtemps maintenant, la violence
venant entacher la Terre, initialement pure.
On peut alors citer ici l’enchaînement très intéressant entre la séquence
marquant la fin de l’ère des dinosaures, avec l’astéroïde venant percuter
la planète bleue, en faisant ainsi un espace de désolation, et celle où des
soldats armés menacent des populations civiles dans ce qui semble être
un « wasteland » moderne. La question de l’amour n’est bien sûr pas en
reste et mentionnée, surtout vers la fin, comme une conclusion optimiste à
l’incantation lue en voix-off.
Certes, quelques passages sont un tantinet longuet mais s’il y a un constat
simple à faire, c’est que ce film est magnifique. Les visuels de l’espace sont
envoutants et marquent la rétine et tout le travail de reconstitution de la Terre
originelle est également très bon. Malick traite ici son sujet de manière très
appliquée, scientifique, délaissant même le divin durant toute l’intégralité de
la partie liée à la création. Cet aspect religieux, difficile à mettre en œuvre ici,
il le garde astucieusement pour conclure le récit avec un plan du ciel où le
soleil, masqué par les nuages, brille.
Invitation à penser que la foi est un refuge pour l’homme pour le futur ou
révélation personnelle que sa foi est toujours présente mais peine désormais
à ressortir pleinement ? On l’ignore mais il est certain que ce film a une valeur
intéressante par sa place dans la filmographie de l’auteur, après un “Knight
of Cups” déroutant et sombre et, à l’aube de “Song to Song” à l’allure plutôt
différente.
68
Élie Bartin