Désolé j'ai ciné #12
Dernier round de l'année pour l'équipe de Désolé j'ai ciné. Et pour ce 12e numéro, on ne pouvait pas ne pas évoquer l'évènement de cette fin d'année : Star Wars. Alors on est revenu sur toute la saga mais également sur la carrière de JJ Abrams. Sinon on vous parle aussi de Terrence Malick, d'Hirokazu Kore-Eda, de Robert Eggers et même de Disney ! Un numéro encore bien riche qui se conclut par un petit mot de fin de ma part pour revenir sur cette année mais aussi sur la place de la femme dans le cinéma et dans la société. On vous remercie pour votre fidélité et on vous dit à l'année prochaine !
Dernier round de l'année pour l'équipe de Désolé j'ai ciné. Et pour ce 12e numéro, on ne pouvait pas ne pas évoquer l'évènement de cette fin d'année : Star Wars. Alors on est revenu sur toute la saga mais également sur la carrière de JJ Abrams. Sinon on vous parle aussi de Terrence Malick, d'Hirokazu Kore-Eda, de Robert Eggers et même de Disney !
Un numéro encore bien riche qui se conclut par un petit mot de fin de ma part pour revenir sur cette année mais aussi sur la place de la femme dans le cinéma et dans la société.
On vous remercie pour votre fidélité et on vous dit à l'année prochaine !
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Avec «La Menace Fantôme» qui est donc
une demi-teinte difficile à appréhender,
Lucas a au moins un mérite : celui de
proposer une ramification de l’univers
totalement nouvelle. Ne pas laisser le
spectateur dans sa zone de confort et
l’emmener dans un voyage totalement
nouveau. Mais si les défauts du premier
épisode sont censés essuyer les plâtres, le
cinéaste plonge totalement dans la fosse à
clichés dans cette «Attaque des Clones» loin
d’être folichonne.
Il y a des choses à retenir dans la direction
artistique. Si les effets spéciaux et le choix
du «tout numérique» concernant tant les
décors que les créatures font toujours
défaut, et ont malheureusement pris un
sacré coup aujourd’hui, difficile de rester
insensible dans son siège de cinéma face à
l’immensité de Coruscant, la planète-ville,
qui offre dans la première partie du film
une poursuite assez saisissante par son
fourmillement de détails. Lucas n’arrive
toujours pas à poser sa caméra quand il
s’agit de filmer l’action, en résulte un surcut
assez indigeste et des mouvements
peu lisibles, mais la proposition visuelle
reste généreuse. En bref, il y a des choses
à voir, et c’est bien ce qui nous permet de
rester devant l’écran au milieu de la vacuité
scénaristique.
Parce que niveau scénario, c’est le festival
du mauvais goût. Le contexte politique,
montrant l’ascension de Palpatine et la
montée du fascisme impérial, élément
central et le plus intéressant à développer
de toute la trilogie, est ici largement laissé
de côté, parce qu’il faut entièrement se
centrer sur Anakin, et montrer… qu’il fait
des crises. Au lieu de nous montrer un
jeune homme réellement tourmenté, qui
après une route noble va lentement se
tourner vers le côté obscur, Lucas préfère
nous montrer un adolescent colérique
qui pense que tout le monde le jalouse et
veut l’empêcher de s’épanouir sans oublier
de se concentrer sur ses amourettes avec
Padmé, qui consistent à aller se rouler dans
l’herbe sur Naboo et se faire déguster
des desserts par la Force. Les passages
intéressants, notamment l’arc sur Tatooïne
qui fait accéder Anakin à la violence totale
et démontre de la condamnation sur le
personnage, ne sont que des parenthèses
trop succinctes dans un océan de malaise.
Niveau action, il y a de tout, et rarement
du bon. La première poursuite pourtant
prometteuse laisse place à un film assez
vide de toute action pour se conclure sur
un dernier acte qui nous laisse sur notre
faim. Mais s’il y a une scène à sauver, c’est
bien le combat sur Camino entre Obi-Wan
Kenobi et Jango Fett. Le jeu sur le son quant
à la pluie qui crée la difficulté du terrain, le
sentiment de danger que l’on ressent pour
le personnage, la musique de John Williams
(qu’on se rassure, à ce niveau-là, l’intégralité
de sa bande-son est une fois encore
parfaite), tout s’accorde pour générer une
grande séquence, épique, d’une qualité
que l’on aurait aimé avoir tout du long.
«La Menace Fantôme» nous laissait une
impression amère malgré une amorce
nouvelle qui en promettait beaucoup,
«L’Attaque Des Clones» élimine les bonnes
impressions pour n’en retirer qu’un épisode
que l’on préfère largement oublier. Sans lui
retirer un certain charme, et toujours une
volonté d’aller de l’avant, le film accumule
les maladresses qui ne devraient pas arriver
pour un réalisateur avec l’expérience et la
renommée de George Lucas. L’épisode III
est celui censé apporter le pont entre les
deux trilogies, et celui sur lequel reposent
les plus grosses exigences. Qu’en est-il ?
Thierry de Pinsun