Désolé j'ai ciné #12
Dernier round de l'année pour l'équipe de Désolé j'ai ciné. Et pour ce 12e numéro, on ne pouvait pas ne pas évoquer l'évènement de cette fin d'année : Star Wars. Alors on est revenu sur toute la saga mais également sur la carrière de JJ Abrams. Sinon on vous parle aussi de Terrence Malick, d'Hirokazu Kore-Eda, de Robert Eggers et même de Disney ! Un numéro encore bien riche qui se conclut par un petit mot de fin de ma part pour revenir sur cette année mais aussi sur la place de la femme dans le cinéma et dans la société. On vous remercie pour votre fidélité et on vous dit à l'année prochaine !
Dernier round de l'année pour l'équipe de Désolé j'ai ciné. Et pour ce 12e numéro, on ne pouvait pas ne pas évoquer l'évènement de cette fin d'année : Star Wars. Alors on est revenu sur toute la saga mais également sur la carrière de JJ Abrams. Sinon on vous parle aussi de Terrence Malick, d'Hirokazu Kore-Eda, de Robert Eggers et même de Disney !
Un numéro encore bien riche qui se conclut par un petit mot de fin de ma part pour revenir sur cette année mais aussi sur la place de la femme dans le cinéma et dans la société.
On vous remercie pour votre fidélité et on vous dit à l'année prochaine !
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ATLANTIDE, L’EMPIRE PERDU (2001)
120
L’expérimentation dans le milieu des films
d’animation Disney continue avec « Atlantide,
l’empire perdu ». En effet, on pourrait dire
qu’un tel récit d’aventure largement inspiré
stylistiquement par Jules Verne se situe aux
antipodes de ce que le studio aux grandes
oreilles a pu créer auparavant. C’est peut-être
ce qui explique sa popularité assez limitée par
rapport aux cadors ancrés dans l’imaginaire
collectif, ce qui ne veut absolument pas dire
que ce film est médiocre, bien au contraire.
Son aspect aventuresque est passionnant,
mené par l’insouciance et l’émerveillement
de son personnage principal, Milo Thatch.
Ce dernier est l’archétype parfait du doux
rêveur qui doit s’affirmer dans l’aventure
qui le dépasse pour mieux faire ce qui est
juste. L’aspect découverte du récit bifurque
vers des thématiques qui sont intéressantes
dans ce milieu par leur ancrage historique et
mature.
Derrière ses personnages colorés et drôles,
l’Atlantide n’hésite pas à s’orienter vers les
destructions causées par le colonialisme
sur des cultures différentes. Cet aspect n’est
certes pas le point central de l’intrigue mais
son agencement, impliquant également des
personnages secondaires qu’on a su aimer
dans une telle machination, et souligne les
ravages causés par la société occidentale
sur des peuples qui ont eu le tort de ne pas
correspondre à leur vision du monde et
surtout de disposer de richesses prêtes à
être réappropriées par l’homme moderne.
Cette maturité narrative derrière l’intrigue
divertissante s’annonce dès l’ouverture par
la retranscription imagée d’une catastrophe
amenant la mort et la destruction à
large échelle. L’ancrage mythologique
et historique n’est donc jamais nié dans
l’élaboration de cette œuvre qui nous
appelle à découvrir des cultures différentes
plutôt qu’à participer à leur annihilation par
l’oubli ou la réappropriation. Le tout est fait
avec une animation de qualité qui sait gérer
l’ampleur de sa narration par une mise en
scène impeccable et une imagerie travaillée.
L’échec financier d’ “Atlantide, l’empire
perdu” est donc l’échec d’une proposition
de divertissement grand public d’aventure
nourrie par les remords des destructions
créées par la « modernité » sur des
peuples innocents. Une telle gravité sousjacente
aurait mérité tellement plus de
considération…
Liam Debruel