Étude des propriétés hydriques et des mécanismes d ... - sacre
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Chapitre 3 : Etude <strong>des</strong> <strong>propriétés</strong> <strong>hydriques</strong><br />
En toute rigueur, un même échantillon de pierre devrait servir pour toutes les succions choisies pour<br />
établir la courbe de rétention d’eau. Or, il est nécessaire d’être parfaitement à l’équilibre pour chaque<br />
point (i.e. quand la masse de l’échantillon est stabilisée) <strong>et</strong> le temps nécessaire peut prendre plusieurs<br />
dizaines de jours. C’est pourquoi les essais ont été réalisés sur différents échantillons homogènes entre<br />
eux <strong>et</strong> d’une taille suffisante pour être représentatif du matériau (cf paragraphe 3.2 du chapitre II). Les<br />
mesures ont été faites sur <strong>des</strong> échantillons initialement secs (après 24h dans une étuve à 105°C) <strong>et</strong><br />
initialement saturés (imbibition sous vide avec de l’eau désaérée <strong>et</strong> immersion pendant 24h) en<br />
condition isotherme. La courbe de rétention d’eau perm<strong>et</strong> ainsi de connaître la capacité <strong>des</strong> pierres à<br />
capter (pour la sorption ou humidification) ou à r<strong>et</strong>enir (pour la désorption ou drainage) l’eau selon la<br />
succion imposée par le milieu extérieur.<br />
1.2. Résultats expérimentaux<br />
La figure III.2 présente les courbes de rétention d’eau du tuffeau blanc <strong>et</strong> de la pierre de Sébastopol<br />
obtenue par la méthode <strong>des</strong> solutions salines saturées (domaine <strong>des</strong> fortes succions) qui est<br />
classiquement utilisée lors de la caractérisation <strong>des</strong> matériaux poreux tels que les pierres (Chéné,<br />
1999a ; Rouss<strong>et</strong>-Tournier, 2001). Pour chaque pierre, les mesures ont été réalisées pour chaque<br />
humidité relative sur un lot de trois échantillons différents <strong>et</strong> les teneurs en eau d’équilibre sont très<br />
concordantes entre elles, ceci témoignant de la bonne homogénéité <strong>des</strong> matériaux.<br />
Le tuffeau a la particularité de capter très facilement l’humidité de l’air <strong>et</strong> peut ainsi contenir une<br />
assez grande quantité d’eau quand il se trouve dans un milieu à forte humidité. A titre d’exemple, sa<br />
teneur en eau est d’environ 9 % (soit un degré de saturation de près de 25 %) pour une atmosphère à<br />
98 % d’humidité relative. Ce comportement est principalement dû à l’importante infra <strong>et</strong> microporosité<br />
du tuffeau ainsi qu’à la présence de minéraux argileux. En comparaison, la pierre de<br />
Sébastopol n’est pas du tout hygroscopique car elle absorbe très peu d’eau, <strong>et</strong> même dans les<br />
atmosphères très humi<strong>des</strong> (Hr > 90%), c<strong>et</strong>te pierre reste pratiquement sèche. En exemple, sa teneur en<br />
eau est d’environ 0,7 % (soit un degré de saturation de près de 2 %) pour une atmosphère à 98 %<br />
d’humidité relative. Ce comportement serait principalement dû à l’absence de minéraux argileux <strong>et</strong> à<br />
la structure essentiellement macroporeuse de la pierre de Sébastopol. Ces mesures sont essentielles<br />
pour l’établissement de la courbe de rétention d’eau mais au regard <strong>des</strong> valeurs de la teneur en eau<br />
correspondant à la saturation totale, l’espace poral est bien loin d’être complètement rempli même<br />
pour les très fortes humidités relatives (Beck, 2005a).<br />
La figure III.3 présente, pour ces deux pierres, la courbe de rétention d’eau complète grâce à<br />
l’utilisation <strong>des</strong> trois métho<strong>des</strong> d’imposition de la succion (Beck, 2005b). Les courbes représentent la<br />
teneur en eau (<strong>et</strong> le degré de saturation associé) selon la succion imposée sous une forme<br />
logarithmique afin d’améliorer la lisibilité <strong>et</strong> ainsi observer les différences importantes dans le<br />
comportement en rétention d’eau <strong>des</strong> deux pierres. La courbe de rétention d’eau du tuffeau blanc est<br />
Kévin Beck (2006) 89