Étude des propriétés hydriques et des mécanismes d ... - sacre
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Chapitre 5 : Essai de vieillissement <strong>des</strong> pierres par cyclage imbibition-séchage<br />
6. Conclusion<br />
L’analyse <strong>des</strong> différents types d’altérations rencontrées dans les pierres en œuvre montre que le<br />
vecteur principal de l’altération est l’eau. Et parmi tous les agents d’altération, les sels solubles<br />
tiennent un rôle majeur dans la dégradation <strong>des</strong> pierres mises en œuvre. La halite NaCl, la thénardite<br />
Na2SO4 <strong>et</strong> surtout le gypse CaSO4,2H2O provenant de la dissolution de la calcite <strong>et</strong> de sa<br />
recombinaison avec le soufre dissous, font partie <strong>des</strong> sels les plus fréquents <strong>et</strong> les plus <strong>des</strong>tructeurs.<br />
Ainsi, de nombreuses étu<strong>des</strong> de vieillissement par cyclage ont été réalisées afin d’observer le<br />
comportement <strong>des</strong> pierres en laboratoire face à différents agents d’altération (Goudie, 1999 ;<br />
Benavente, 2001 ; Nicholson, 2001 ; Angeli, 2006 ; Van, 2006). Pour simuler le vieillissement <strong>des</strong><br />
pierres, divers paramètres peuvent être testés comme par exemple, le type de polluants, le type<br />
d’imbibition (partielle ou complète), le sens <strong>des</strong> mouvements d’eau, les conditions <strong>et</strong> le temps de<br />
séchage. Dans c<strong>et</strong>te présente étude, les deux pierres ont subi le même essai de vieillissement qui<br />
consiste en l’application de simples cycles d’imbibition <strong>et</strong> de séchage compl<strong>et</strong>s avec de l’eau pure.<br />
L’essai de vieillissement par <strong>des</strong> cycles d’imbibition-séchage sur une même face n’a pas le même<br />
eff<strong>et</strong> sur ces deux pierres. La pierre de Sébastopol ne présente aucune altération au bout de 50 cycles.<br />
Dans c<strong>et</strong>te pierre, essentiellement macroporeuse, l’absorption d’eau par voie liquide y est très forte,<br />
mais le drainage est lui aussi important <strong>et</strong> la rétention d’eau très faible. L’eau est donc moins présente<br />
dans c<strong>et</strong>te pierre, <strong>et</strong> ses eff<strong>et</strong>s (dissolution, transport de matière) en sont donc plus limités. De plus, la<br />
structure macroporeuse de la pierre de Sébastopol fait que les pores sont plus difficiles à entraver,<br />
l’eff<strong>et</strong> d’une éventuelle altération est donc moins visible par le test d’imbibition. Pour le tuffeau blanc,<br />
possédant une grande variété minéralogique <strong>et</strong> porale ainsi qu’une vitesse d’absorption d’eau par<br />
imbibition <strong>et</strong> une capacité de rétention très élevées, les cycles imposés dans l’essai de vieillissement<br />
ont induit rapidement le début du développement d’une patine (zone de la pierre plus dense <strong>et</strong> moins<br />
perméable proche de la surface) sur la face cyclée au bout seulement d’une quarantaine de cycles. Le<br />
tuffeau présentant une forte surface spécifique <strong>et</strong> la présence de l’eau y étant plus importante, le<br />
phénomène de dissolution est alors un peu plus favorisé dans le cas de c<strong>et</strong>te pierre. C<strong>et</strong>te induration<br />
superficielle est due principalement à une accumulation de cristaux de calcite de p<strong>et</strong>ite taille. En<br />
conséquence, c<strong>et</strong>te patine étant de plus dénuée de gypse, il s’agit plus spécifiquement de ce que l’on<br />
appelle le calcin. La formation de ce calcin a amené localement une diminution de la porosité de<br />
l’ordre de 50 % ainsi qu’une forte réduction de la taille moyenne <strong>des</strong> pores. Ainsi, au fur <strong>et</strong> à mesure<br />
que la patine se forme, le temps nécessaire à l’imbibition se ralentit fortement, ce qui limite la<br />
pénétration de l’eau. Ces résultats sont en accord avec les essais effectués par Chéné qui a reconstitué<br />
en laboratoire <strong>des</strong> transferts <strong>hydriques</strong> susceptibles de provoquer <strong>des</strong> altérations sur un bloc de tuffeau<br />
(Chéné, 1999a ; Chéné, 1999b). Ses essais de vieillissement consistaient en <strong>des</strong> cycles d’imbibitions<br />
(30 min) <strong>et</strong> de séchages (23 h 30 min) partiels. L’eau ne pénétrant pas dans toute l’éprouv<strong>et</strong>te, l’eff<strong>et</strong><br />
du cyclage est donc moins intense que celui qui a été utilisé ici. C’est pourquoi il constate une<br />
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Kévin Beck (2006)