Étude des propriétés hydriques et des mécanismes d ... - sacre
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Chapitre 1 : les formes d’altérations rencontrées<br />
présence de particules riches en plomb. En-<strong>des</strong>sous de c<strong>et</strong>te croûte noire, le tuffeau présente de<br />
nombreuses micro-fissures fragilisant grandement la pierre sur plus de trois millimètres. A l’aide de<br />
plusieurs techniques complémentaires, la présence de gypse a été détectée sur près de 20 mm de<br />
profondeur. Constituant majoritaire de la croûte noire, sa proportion décroît très fortement sur les cinq<br />
premiers millimètres pour n’être plus présent que par quelques grains épars. Au-delà de 20 à 25 mm de<br />
profondeur, il n’y a plus de gypse, <strong>et</strong> la pierre peut être considérée comme saine. A c<strong>et</strong>te limite <strong>des</strong> 20<br />
mm se trouve un très n<strong>et</strong> liseré de couleur orange réparti de manière assez régulière. Les particules<br />
donnant c<strong>et</strong>te coloration orange n’ont pas pu être identifiées car en trop faible quantité pour être<br />
détectées. Elles sembleraient donc être présentes naturellement dans la pierre mais trop dispersées<br />
pour que leur coloration puisse s’observer. Les mouvements d’eau forceraient leur accumulation dans<br />
une zone où leur concentration devient suffisamment importante pour qu’elles deviennent visibles.<br />
Ces particules sont probablement d’origine biologique <strong>et</strong> résultent de l’infiltration dans la roche de la<br />
matière organique provenant du sol. Néanmoins, l’existence de ce liseré est très intéressant car les<br />
particules le constituant sont colorées <strong>et</strong> facilement transportables par l’eau. Ce liseré orange<br />
fonctionne donc comme un marqueur qui indique la profondeur maximale de pénétration <strong>des</strong> eaux de<br />
pluie. Et la présence de gypse, qui est un produit de l’altération, n’est détectée que jusqu’à c<strong>et</strong>te limite.<br />
L’analyse de c<strong>et</strong>te pierre prélevée in situ <strong>et</strong> altérée naturellement m<strong>et</strong> donc clairement en évidence le<br />
rôle déterminant de l’eau dans les phénomènes de dégradation <strong>des</strong> pierres en œuvre. C’est de l’eau, de<br />
son impact direct sur les pierres, de son cheminement à travers le matériau, de sa composition <strong>et</strong> de sa<br />
capacité à dissoudre, déplacer <strong>et</strong> précipiter les minéraux que dépendent la plupart <strong>des</strong> altérations <strong>des</strong><br />
pierres.<br />
Kévin Beck (2006) 57