Étude des propriétés hydriques et des mécanismes d ... - sacre
Étude des propriétés hydriques et des mécanismes d ... - sacre
Étude des propriétés hydriques et des mécanismes d ... - sacre
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
Chapitre 2 : Caractérisation morphologique <strong>des</strong> matériaux<br />
4. Conclusion<br />
Le tuffeau est une roche silico-calcaire essentiellement composé de calcite <strong>et</strong> de silice sous deux<br />
formes minérales, l’une bien cristallisée (quartz) <strong>et</strong> l’autre plus ou moins amorphe (opale cristobalit<strong>et</strong>rydimite),<br />
à ciment à la fois micritique <strong>et</strong> siliceux par les sphérules d’opale. Il contient aussi en<br />
proportion non négligeable <strong>des</strong> micas <strong>et</strong> minéraux argileux qui peuvent être facilement visibles à l’œil<br />
nu (mica sous forme de paill<strong>et</strong>tes, <strong>et</strong> grains verdâtres pour la glauconite). Il est caractérisé par une<br />
forte porosité totale (Ntot = 48 %), ce qui en fait un matériau de construction léger. Son domaine<br />
poreux possède une distribution en taille de pores assez étendue à dominance microporeuse <strong>et</strong><br />
mesoporeuse. Le tuffeau blanc étudié ici provient d’une carrière proche de Saumur <strong>et</strong> diffère<br />
légèrement du tuffeau prélevé in-situ (cf. chapitre I) car il contient une plus faible proportion de calcite<br />
(50 % contre 60 %) <strong>et</strong> visuellement une plus forte proportion de minéraux argileux <strong>et</strong> de fossiles<br />
marins. Il est en eff<strong>et</strong> important de signaler la variabilité de la porosité (de 35 % à 50 %) <strong>et</strong> de la<br />
proportion <strong>des</strong> minéraux (teneur en calcite de 40 % à 70 %) dans la famille <strong>des</strong> tuffeaux (Dessandier,<br />
1997). C<strong>et</strong>te différence de morphologie <strong>et</strong> de constitution pour un même âge géologique s’explique<br />
par le fait que la zone géographique d’extension du tuffeau est assez vaste. En eff<strong>et</strong>, on observe un<br />
caractère détritique croissant d’Est en Ouest, suivant l’évolution de la profondeur de la mer, les<br />
tuffeaux à forte proportion de silice se trouvant à l’Ouest (Rigo, 1990). Ainsi, on peut trouver deux<br />
faciès pétrographiques extrêmes : le tuffeau de Bourré qui est un tuffeau fin <strong>et</strong> blanc rencontré dans la<br />
vallée du Cher (partie orientale du bassin du tuffeau) pauvre en éléments détritiques ; <strong>et</strong> le tuffeau de<br />
Saumur, plus grossier <strong>et</strong> grisé rencontré dans le Saumurois (limite occidentale du bassin de tuffeau)<br />
caractérisé par une proportion non négligeable de quartz <strong>et</strong> de glauconite (Dessandier, 1995).<br />
La pierre de Sébastopol est une pierre calcaire contenant 20 % de quartz <strong>et</strong> 80 % de calcite. Elle est,<br />
elle aussi, caractérisée par une forte porosité totale (Ntot = 42 %), mais son domaine poreux est<br />
structuré de manière très différente comparé au tuffeau blanc car la distribution en taille de pores est<br />
de type unimodale à forte dominance mesoporeuse. En eff<strong>et</strong>, la grande différence entre les deux<br />
pierres s’observe par leur diamètre seuil d’accès de pore qui est de 5 µm pour le tuffeau blanc <strong>et</strong> de 20<br />
µm pour la pierre de Sébastopol. C<strong>et</strong>te forte différence de morphologie est due principalement à la<br />
différence de composition minéralogique <strong>et</strong> à la différence de taille moyenne <strong>des</strong> grains constitutifs<br />
qui sont plus gros <strong>et</strong> de taille plus uniforme.<br />
La connaissance de la constitution <strong>et</strong> de la morphologie <strong>des</strong> pierres (composition minéralogique,<br />
taille <strong>et</strong> forme <strong>des</strong> grains, porosité, distribution porale, surface spécifique) est essentielle pour la<br />
compréhension <strong>des</strong> <strong>propriétés</strong> de transport de l’eau dans les pierres <strong>et</strong> par conséquent, pour la<br />
compréhension de leur altération.<br />
Kévin Beck (2006) 81