Étude des propriétés hydriques et des mécanismes d ... - sacre
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Chapitre 4 : Etude du comportement mécanique selon l’état hydrique<br />
contenant ne serait-ce qu’une faible proportion d’argiles (Tomachot, 2002 ; Doehne, 2004). La<br />
présence de ces argiles gonflantes a donc un impact important sur la durabilité <strong>des</strong> pierres. En eff<strong>et</strong>, la<br />
dilatation hydrique peut entraîner <strong>des</strong> eff<strong>et</strong>s importants en niveau de l’altération <strong>des</strong> monuments en<br />
pierres comme, par exemple, l’apparition de possibles déchaussements <strong>et</strong> la fragilisation de la<br />
structure du bâtiment. Par ailleurs, l’altération majoritaire du tuffeau est le décollement par plaques<br />
dont, pour certains cas, aucune trace de sels n’est observée. Ces plaques pourraient donc dues<br />
principalement à une fatigue par dilatation hydrique (cf. paragraphe 1.1.3 du chapitre I).<br />
C<strong>et</strong> essai m<strong>et</strong> aussi en évidence l’anisotropie <strong>des</strong> matériaux qui est d’environ 20 % pour le tuffeau<br />
blanc, la dilatation hydrique étant plus forte dans le sens parallèle au lit de la pierre. Ces anisotropies<br />
de déformation du squel<strong>et</strong>te solide <strong>des</strong> pierres est du même ordre de grandeur que les anisotropies<br />
mécaniques <strong>et</strong> capillaires.<br />
5. Conclusion<br />
Les pierres de construction sont <strong>des</strong>tinées à être mises en œuvre. Posées sur un bâtiment, elles<br />
seront soumises à de fortes contraintes mécaniques, que ce soit en compression ou en traction.<br />
Classiquement, aucun état hydrique spécifique n’est pris rigoureusement comme référence pour<br />
estimer la résistance mécanique d’une pierre (norme NF P94-420 ; norme NF P94-422).<br />
Malheureusement, la présence de l’eau influence de façon importante le comportement mécanique de<br />
la pierre comme cela a été montré dans c<strong>et</strong>te étude. En eff<strong>et</strong>, la résistance à la compression <strong>et</strong> à la<br />
traction chute brutalement dès que la teneur en eau <strong>des</strong> pierres commence à augmenter pour se<br />
stabiliser à sa valeur minimale passé un degré de saturation critique spécifique à chaque pierre. Ainsi,<br />
pour <strong>des</strong> raisons de sécurité <strong>et</strong> de mise en œuvre <strong>des</strong> bâtiments en pierres, il est préférable de prendre<br />
en compte la résistance mécanique minimale de la pierre i.e. correspondant à l’état saturé (Ojo, 1990).<br />
Les sols non-saturés (à l’état quasi-sec) <strong>et</strong> les roches ont de nombreux traits physiques en commun<br />
(Hicher & Shao, 2002 ; Coussy & Fleureau, 2002), <strong>et</strong> comme pour les sols, il y a une intime relation<br />
entre le comportement mécanique <strong>des</strong> pierres <strong>et</strong> leur propriété de rétention d’eau. Ceci est aussi visible<br />
au travers <strong>des</strong> mesures de la vitesse de propagation <strong>des</strong> on<strong>des</strong> ultrasonores en milieu non-saturé. En<br />
eff<strong>et</strong>, la vitesse du son dépend de la composition minéralogique <strong>des</strong> pierres, de leur lithologie, de leur<br />
porosité mais aussi de leur saturation en fluide. Et les variations de la vitesse du son, comme les<br />
résistances mécaniques, suivent les différents niveaux de rétention d’eau propres à chaque pierre.<br />
Ainsi, au moyen d’une calibration adéquate <strong>et</strong> sur un matériau homogène exempt de micro-fissures<br />
parasites, c<strong>et</strong>te mesure non-<strong>des</strong>tructive pourrait perm<strong>et</strong>tre d’estimer la teneur en eau du matériau <strong>et</strong> la<br />
résistance mécanique qui en résulte.<br />
Le comportement hydro-mécanique est globalement le même pour le tuffeau blanc <strong>et</strong> pour la pierre<br />
de Sébastopol même si le tuffeau paraît beaucoup plus sensible à la présence d’eau ; sa teneur en argile<br />
y participerait de manière importante. Comme la pierre de Sébastopol, le tuffeau est une roche tendre,<br />
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Kévin Beck (2006)