Étude des propriétés hydriques et des mécanismes d ... - sacre
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Chapitre 1 : les formes d’altérations rencontrées<br />
24<br />
Figure I.25 (ci-<strong>des</strong>sus) : développement de mousses <strong>et</strong> de<br />
lichens à la base d’un mur en tuffeau (château de Chambord)<br />
Figure I.26 (ci-contre) : développement d’herbes <strong>et</strong><br />
d’arbustes entre les joints de pierre (château de Chambord)<br />
1.4. Autres facteurs favorisant l’altération<br />
Lors de la construction ou lors de la restauration, certains agents extérieurs peuvent contribuer à<br />
amplifier les processus d’altération comme par exemple la corrosion d’éléments métalliques en contact<br />
avec la pierre. Mais les facteurs les plus importants sont la nature <strong>des</strong> joints de mortier <strong>et</strong> l’association<br />
de certaines pierres :<br />
1.4.1. La compatibilité pierre-mortier<br />
Sur la plupart <strong>des</strong> anciens bâtiments en pierre de taille, on remarque que sur les murs assemblés<br />
avec <strong>des</strong> mortiers à la chaux, peu ou pas d’altération se développe sur les pierres bordant les joints.<br />
Les chaux utilisées étaient, sauf exception, <strong>des</strong> chaux aériennes ou à faible indice d’hydraulicité. Ces<br />
mortiers à la chaux, dépourvus de sels nocifs <strong>et</strong> très perméables, ne créent pas d’obstacle à la<br />
continuité hydrique entre les pierres <strong>et</strong> donc, ne favorisent pas la rétention de l’eau. A l’opposé, les<br />
mortiers modernes, à base de ciment silicatés ou de chaux fortement hydrauliques, forment <strong>des</strong> zones<br />
riches en sels (Perrier, 2004) <strong>et</strong> moins perméables qui favorisent l’accumulation d’eau <strong>et</strong> de sels<br />
dissous dans les pierres (Brombl<strong>et</strong>, 2002). C’est pourquoi sur <strong>des</strong> murs anciens ayant été rejointoyés<br />
avec <strong>des</strong> mortiers de ciment, on observe un creusement rapide de la pierre avec le départ d’une plaque<br />
ou en désagrégation sableuse, ainsi que la mise en relief <strong>des</strong> joints de ciments. Une illustration du<br />
phénomène est présentée en figure I.27 où <strong>des</strong> blocs de tuffeau sont liés avec un mortier à base de<br />
ciment. La pierre a un aspect pulvérulent en surface, <strong>et</strong> elle s’est creusée sur plusieurs centimètres<br />
laissant les joints de mortier en relief. Le même phénomène se rencontre aussi avec la pierre de<br />
Sébastopol rejointoyée avec du ciment (Figure I.28).<br />
Kévin Beck (2006)