Étude des propriétés hydriques et des mécanismes d ... - sacre
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Chapitre 3 : Etude <strong>des</strong> <strong>propriétés</strong> <strong>hydriques</strong><br />
Le réseau poreux <strong>des</strong> pierres sédimentaires est constitué d’une succession d’étranglements <strong>et</strong><br />
d’évasements rugueux <strong>et</strong> tortueux, de différentes tailles <strong>et</strong> interconnectés en trois dimensions. Ainsi,<br />
modéliser le phénomène d’imbibition capillaire est une chose difficile. Un certain nombre d’auteurs<br />
ont proposé <strong>des</strong> relations empiriques pour décrire au mieux l’imbibition (Hoffmann, 1988 ; Martys,<br />
1997 ; Labajos-Broncano, 1999; Middl<strong>et</strong>on, 2005), ou relier la montée capillaire avec certaines<br />
caractéristiques du milieu poreux mesurées ou modélisées (Benavente, 2002 ; Czachor, 2006 ;<br />
Gladkikh, 2006). Néanmoins, malgré ses hypothèses <strong>et</strong> approximations discutables, l’expression de<br />
Washburn, au regard de sa simplicité, reste la référence actuelle (norme AFNOR B10-613) pour la<br />
<strong>des</strong>cription <strong>des</strong> courbes d’imbibition.<br />
En utilisant les valeurs moyennes <strong>des</strong> coefficients visuels d’imbibition <strong>des</strong> pierres étudiées, les<br />
diamètres capillaires équivalents Dc du tuffeau blanc <strong>et</strong> de la pierre de Sébastopol peuvent être<br />
calculés en utilisant l’équation [Eq.3] <strong>et</strong> sont présentés dans le tableau III.4. Les diamètres capillaires<br />
équivalents déduits du modèle de Washburn appliqué aux pierres ne sont pas réalistes car ils sont<br />
n<strong>et</strong>tement inférieurs aux diamètres seuil établis par porosimétrie au mercure <strong>et</strong> aux tailles de pores<br />
existant réellement car ce modèle théorique ne prend évidemment pas en compte certains paramètres<br />
comme par exemple, l’irrégularité de la taille <strong>des</strong> pores ou bien la variation de l’angle de contact en<br />
fonction de l’inclinaison <strong>des</strong> surfaces <strong>des</strong> minéraux (Mertz, 1989). Néanmoins, on r<strong>et</strong>rouve à peu près<br />
le facteur 4 qui différencie les deux pierres au niveau de leur structure porale.<br />
Dc (µm) Ds (µm)<br />
Tuffeau blanc (Nt = 48%) 0,10 5<br />
Pierre de Sébastopol (Nt = 42%) 0,55 20<br />
rapport D(Séb) / D(Tuf) 5,5 4<br />
Tableau III.4 : Diamètres capillaires équivalents<br />
D’après la figure III.6, on observe que la saturation massique, correspondant à la stabilisation de la<br />
masse d’eau imbibée, ne coïncide pas avec la saturation visuelle, correspondant à l’arrivée du front<br />
capillaire au somm<strong>et</strong> de l’éprouv<strong>et</strong>te. En eff<strong>et</strong>, il existe un décalage dans la vitesse de saturation durant<br />
le test d’imbibition qui montre que les pierres continuent à se saturer en remplissant <strong>des</strong> pores dans<br />
lesquels l’eau ne pouvait pas accéder lors de la montée principale. Le tableau III.2 indique les degrés<br />
de saturation du tuffeau blanc <strong>et</strong> de la pierre de Sébastopol pour les saturations visuelle <strong>et</strong> massique<br />
durant les tests d’imbibition. Ce décalage entre les saturations visuelle <strong>et</strong> massique s’explique<br />
facilement dans le cas de la pierre de Sébastopol car le test d’imbibition nécessite une pesée à<br />
intervalles de temps croissant pour les mesures <strong>et</strong> donc une déconnexion de l’éprouv<strong>et</strong>te avec le<br />
réservoir d’eau. Même si le temps de mesure est très court lors du test (de l’ordre de dix secon<strong>des</strong> pour<br />
la mesure de la hauteur du front <strong>et</strong> de la masse), c<strong>et</strong>te déconnexion forcée diminue la quantité d’eau<br />
disponible remplissant les pores lors de la montée capillaire <strong>et</strong> peut expliquer le r<strong>et</strong>ard de l’évolution<br />
Kévin Beck (2006) 99