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Le Livre du second

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epliés jusqu’au menton ou presque. Ses épaules faisaient une<br />

aune de large ; elles étaient hautes et voûtées. Je ne pouvais rien<br />

voir de son visage qu’il avait enfoui dans son oreiller. Il portait<br />

d’étranges cicatrices au cou et autour des oreilles.<br />

« Baldanders ! »<br />

Il avait les cheveux grisonnants et très épais – malgré la<br />

préten<strong>du</strong>e erreur faite par l’aubergiste 4.<br />

« Baldanders ! Je vous demande pardon, Optimat, mais<br />

puis-je vous emprunter cette épée ?<br />

— Non, répondis-je. C’est exclu.<br />

— Oh, ne vous inquiétez pas, je ne vais pas le tuer ; je ne veux<br />

que le frapper <strong>du</strong> plat de la lame. »<br />

Je secouai la tête, et quand le Dr Talos vit que je resterais<br />

intraitable, il commença à fouiller partout dans la pièce. « J’ai<br />

dû laisser ma canne en bas. Étant donné la clientèle infâme de<br />

cet établissement, elle va certainement disparaître. Je devrais<br />

apprendre à boiter ; je le devrais vraiment… Je ne trouve<br />

absolument rien ici. »<br />

Il se précipita vers la porte et revint un instant après, tenant<br />

une canne de bois de fer dont la poignée était en cuivre ouvragé.<br />

« Bon, allons-y maintenant ! Baldanders ! » <strong>Le</strong>s coups<br />

tombaient sur le large dos <strong>du</strong> dormeur, drus comme grêle.<br />

D’un seul coup, le géant se retrouva assis sur son séant. « Je<br />

suis réveillé, docteur. » Il avait un visage large, taillé à coups de<br />

serpe, mais qui exprimait aussi de la sensibilité et de la tristesse.<br />

« Auriez-vous enfin décidé de me tuer ?<br />

— Qu’est-ce que tu racontes, Baldanders ? Ah, tu parles de<br />

l’Optimat ici présent ? Il ne te fera pas le moindre mal. Il a<br />

simplement partagé ton lit, et maintenant il va prendre son<br />

déjeuner en notre compagnie.<br />

— Il a dormi ici, docteur ? »<br />

Nous acquiesçâmes tous deux, le Dr Talos et moi.<br />

« Je comprends alors d’où viennent les rêves que j’ai faits. »<br />

J’étais encore complètement sous l’impression que m’avaient<br />

faite les femmes gigantesques, sous les flots de la mer emplie de<br />

4 <strong>Le</strong>quel l’avait tout d’abord appelé « Baldy » c’est-à-dire le chauve.<br />

(N.d.T.)<br />

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