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Le Livre du second

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la fenêtre et j’ai vu leur procession. <strong>Le</strong>urs esclaves portaient des<br />

dives illuminées par des chandelles, mais tenues à l’envers, et<br />

les prêtresses elles-mêmes avaient déchiré leurs habits. » Il<br />

avait un long visage à la peau abîmée mais plein d’humour, qui<br />

se plissa quand il sourit sardoniquement. « J’ignore ce qui<br />

n’allait pas, mais croyez-moi, leur départ a été quelque chose<br />

d’impressionnant et on ne pouvait pas s’y tromper – comme<br />

disait l’ours, vous savez, en parlant des pique-niqueurs. »<br />

À l’adresse de Jolenta, le Dr Talos murmura : « Quelque<br />

chose me dit que l’Ange d’Angoisse que voici ainsi que votre<br />

doublure vont rester quelque temps de plus en notre<br />

compagnie. »<br />

Comme la suite le prouvera, il ne se trompait qu’à moitié Nul<br />

doute que vous, qui avez peut-être vu la muraille très souvent et<br />

même franchi régulièrement l’une ou l’autre des portes dont elle<br />

est percée, n’allez pas manquer de vous impatienter à cette<br />

lecture ; mais avant de continuer le récit de ma vie, il me semble<br />

que je dois, pour ma propre tranquillité d’esprit, décrire ce<br />

rempart en quelques mots.<br />

J’ai déjà parlé de sa hauteur. Rares sont les espèces<br />

d’oiseaux, je pense, capables de le franchir, en dehors de l’aigle,<br />

<strong>du</strong> grand tératornis des montagnes, et peut-être des différentes<br />

variétés d’oies sauvages. <strong>Le</strong>s autres me paraissent exclues. Je<br />

m’attendais à être frappé par cette hauteur au moment où nous<br />

en atteindrions la base : cela faisait maintenant plusieurs lieues<br />

que nous l’avions bien en vue, et il suffisait de lever la tête et de<br />

voir les nuages l’effleurer comme des rides sur les eaux calmes<br />

d’un étang pour prendre conscience de son effarante altitude. La<br />

muraille est construite en métal noir, comme les murs de notre<br />

Citadelle, mais c’est précisément pour cette raison que la<br />

muraille me parut moins effrayante : les constructions que<br />

j’avais longées en ville étaient toutes en pierre ou en brique, et il<br />

ne m’était pas désagréable de retrouver le matériau que je<br />

connaissais depuis ma plus tendre enfance.<br />

Franchir l’immense porte revenait néanmoins à pénétrer<br />

dans un tunnel de mine, et je ne pus réprimer un frisson. Je<br />

remarquai également qu’autour de moi, tous, à l’exception <strong>du</strong><br />

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