2.3. Certains éléments déterminants de la vie du mariage dans ce contexte La dot et la progéniture sont les éléments culturels essentiels et indispensables du mariage en Guinée. La dot, même si elle se présente sous des <strong>for</strong>mes variées selon les groupes ethniques, au- delà de la pratique coutumière, est aussi une tradition musulmane se pratiquant sous une autre <strong>for</strong>me, ayant un autre sens et appelé « SADAQ 74 ». Selon que l’on soit de l’un ou de l’autre côté, sa présentation est obligatoire et entérine la validation du mariage. De la paie de cette dot, il ressort comme des actions résultant des différentes sources de légitimité 75 justifiant la pratique coutumière du mariage. Ainsi, s’identifie à certains endroits l’ensemble des jeux d’acteurs et leur système d’action concret 76 . Il ressort de ce système d’action, la présence de nouvelles pratiques considérées comme faisant partie de la coutume, mais qui sont en réalité des phénomènes relativement récents comme le rapt de la fiancée ou le montant exorbitant exigé au titre du prix de la fiancée. Ce qui par conséquent, donne tout droit à l’homme de disposer librement des droits de son épouse. Le tableau suivant fait une description détaillée de la dot selon les groupes ethniques et aussi selon la pratique religieuse islamique. Selon la coutume, la dot est une compensation matrimoniale. Par ailleurs, le mariage dans son ensemble est synonyme de progéniture (procréation, fécondité). L’enfant n’appartient au couple que lorsqu’il est conçu par lui et non lorsqu’il est adopté. L’adoption est pratiquée pour d’autres fins 77 et pour d’autres raisons. La procréation d’une femme est donc très essentielle dans la vie du couple. Elle 74 La S:4, V : 4 dit : « Et donnez aux femmes leur Mahar ». L’acceptation que la dot appartient à la femme seule; elle a le droit d’en disposer, dans tous les cas, sans avoir besoin de l’autorisation de son mari , ni de l’adhésion de son père de son gr<strong>and</strong> père ou de son tuteur testamentaire, qu<strong>and</strong> elle est majeure. Elle pourra l’aliéner ,l’engager , la donner en louange, à titre de prêt et en faire donation á titre gratuit en faveur de son mari, de ses parents et des tiens (art 97 Qadri) du droit Egyptien prend la même tournure lorsqu’elle est rapportée aux normes islamique relatives à l’utilisation de la dot par l’épouse en Guinée est rapportée par Sami Sami A Aldeeb Abu Sahlieh, Les régimes matrimoniaux en droits arabe et musulman- cas de l’Egypte et du Maroc, E-SDC N¤8, Genève, Institut Suisse de Droit comparé, 2007. 75 Note de Osterhaus Juliane (Spécialiste de la planification pour le droit et la condition féminine au siège de la GTZ) , J, repris par Weilenmann (2007 :100). Selon Osterhaus, J, le débat dans un contexte de pluralisme juridique soit se concentrer sur les différentes sources de légitimité qui justifient la discrimination sociale á l’égard des femmes, puis éclairer lesquelles s’appuient sur la(les) loi (s) coutumières(s), lesquelles sont liées aux pratiques du droit étatique <strong>of</strong>ficiel et lesquelles sont un phénomène nouveau qui relève davantage de différents mosaïques de lois locales. 76 Bernoux, P, BERNOUX, P, 1999, la sociologie des organisations, Initiation théorique suivie de douze cas pratiques, 5e éditions, Paris Seuil 77 UNICEF Guinée, Exploitation sexuelle des filles Domestiques, Conakry, septembre 2005. A travers cette étude, on découvre le pr<strong>of</strong>il de certaines filles adoptées pour des fins d’exercice de taches domestiques. Cette étude, aide à comprendre le caractère péjoratif de l’adoption locale en Guinée, son ampleur, sa pesanteur et les conséquences. 42
peut faire éviter le divorce et la bigamie. Le manque d’enfant est la principale cause de la misère des femmes stériles dans le mariage en Guinée. Un des principes de la sagesse africaine affirme que : « l’homme n’est rien sans la femme, la femme non plus n’est rien sans l’homme, et les deux ne sont rien sans un troisième élément qui est l’enfant ». A partir de cette donnée, il revient donc à dire que la procréation et le mariage, dans les communautés guinéennes, <strong>for</strong>ment une unité indissociable. Sans procréation un mariage bien que valide, est incomplet en état d’achèvement 78 . (SARAH, 1989:6). 78 Nous reviendrons sur cette considération à travers la condition des femmes stériles, mais aussi quelques fois des ménopausées au point 4.1. Les manifestations des pratiques coutumières du mariage. 43