and Responsibilities of Non-State Actors - Danish Institute for ...
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La condition des épouses battues n’est pas toujours visible dans la mesure où les règles<br />
sociales imposent aux victimes une extrême discrétion sur les affaires internes de la<br />
famille. Ces femmes redoutent souvent la honte et/ou la peur en cas d’agression surtout<br />
qu<strong>and</strong> les viols ou les coups sont le fait du mari, de la coépouse, de la belle famille et<br />
même de leur propre famille. C’est seulement dans des cas d’extrême limite tels les<br />
décès et les sc<strong>and</strong>ales ouverts que des enquêtes sont menées par les autorités<br />
compétentes. Très peu de données chiffrées relatives à cette <strong>for</strong>me de violence sont<br />
disponibles se la CEDEF (CEDAW/C/GIN/1, 2000, 45), car la Guinée ne dispose pas<br />
de centre d’accueil spécialisé pour la prise en charge des femmes victimes de violence.<br />
Les quelques ONG (ACEEF : Action Contre l’Exploitation des Enfants et des Femmes;<br />
AGUIAS : Association Guinéenne des Assistantes Sociales) qui interviennent, sont très<br />
peu outillées (UNICEF Guinée, 2005 :22-38).<br />
Parlant de violence on fait allusion à celle retenue par les Nations Unies, ayant un sens<br />
large, globalisante et ne se limitant pas seulement à la « violence physique, sexuelle et<br />
psychologique se produisant au sein de la famille » 101 , y compris le viol conjugal. Cette<br />
violence renvoi également à celle décrite par Amnesty International 102 , c'est-à-dire celle<br />
perpétrée par les membres de la famille du mari 103 (VAN BUEREN, G, 1999: 521-524)<br />
Une analyse situationnelle faite par le Ministère de la Santé et de l’Organisations<br />
Mondiale de la Santé (OMS) montre qu’en 2003, dans les huit régions<br />
administratives 104 du pays 22% des femmes déclarent être victimes de violence. Dans<br />
85%, les auteurs sont des hommes et 15% des femmes. Parmi ces femmes, 80% sont<br />
analphabètes (CEDAW/C/GIN/Q/6/Add.1, 2007 :16-17)<br />
Une étude réalisée à Conakry en 2006 sur la violence faite s aux femmes, sur 317<br />
patients reçus en consultation médico-judicaire, 58 ont été victimes de violence<br />
conjugale, soit une fréquence de 18,30%. Cette même étude montre que 76% des<br />
femmes battues sont musulmanes. Par ailleurs, il ressort de cette étude que 51% des<br />
femmes mariées sont victimes de violences par leurs époux, 25% de célibataires, 3% de<br />
divorcés, 6% des veuves. Autre données apparente de cette étude est que plus une<br />
femme est instruite, moins elle est soumise à une violence car elle est indépendante et<br />
connaît ses droits. Selon le niveau d’étude des femmes, la fréquence des violences<br />
diffère, car 51% de ces femmes sont analphabètes, 19% ont un niveau secondaire et 3%<br />
ont un niveau universitaire. (CEDAW/C/GIN/Q/6/Add.1, 2007 :17)<br />
101 Mais aussi les voies de fait, abus sexuels sur les petites filles dans la maison familiale, violence familiale, violence<br />
en relation avec la dot, viol conjugal, mutilations des organes génitaux féminins et autres pratiques traditionnels<br />
préjudiciables aux femmes, violence non conjugale et violence en rapport avec l’exploitation.<br />
102 Les femmes en Chine Aaindex ASA 17/29/1995.<br />
103 Voir Tableau 2, notes sur « Nuit de Noce : cas de la communauté Peulh»<br />
104 Les huit régions administratives de la Guinée sont Conakry, Kindia, Boké, Labé Mamou, Kankan, Faranah et<br />
N’Zérékoré.<br />
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