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Travaux de l'IFAO 2004-2005

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418 LAURE PANTALACCI<br />

<strong>Travaux</strong> <strong>de</strong> fouilles<br />

La nécropole <strong>de</strong> la IV e dynastie<br />

Les travaux ont été poursuivis au groupe sud <strong>de</strong> mastabas <strong>de</strong> la nécropole dite « F », sur<br />

trois monuments : le tombeau majeur <strong>de</strong> la zone, F 37 (50 m en faça<strong>de</strong>), situé le plus à l’est ;<br />

F 40 (25 m <strong>de</strong> long environ), d’une <strong>de</strong>s rangées centrales ; et F 48 (39 m environ) <strong>de</strong> la rangée<br />

la plus occi<strong>de</strong>ntale.<br />

En F 37, la fouille <strong>de</strong>s structures <strong>de</strong> la secon<strong>de</strong> pièce <strong>de</strong> la chapelle sud, en briques, a été<br />

achevée par <strong>de</strong>s tests pratiqués dans le remblai <strong>de</strong> fondation ; <strong>de</strong>s aménagements pour l’installation<br />

d’une canalisation ont pu être reconnus à cette occasion. Le remblai contenait, outre <strong>de</strong><br />

la céramique commune (jarres à bière et moules à pain), <strong>de</strong>s coupelles et <strong>de</strong> petites jarres <strong>de</strong><br />

culte, indice vraisemblable <strong>de</strong> rituels accomplis au moment <strong>de</strong> la construction ; l’assemblage<br />

s’avère typique <strong>de</strong> la IV e dynastie. Autour du puits sud, un sondage <strong>de</strong> 9 × 9 m a permis l’étu<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> la structure interne du mastaba, révélant une construction complexe. Le massif y apparaît<br />

constitué d’une succession <strong>de</strong> terrasses pavées dont l’étagement, par niveaux <strong>de</strong> 2 coudées <strong>de</strong><br />

haut environ, correspond à celui <strong>de</strong>s assises du mur arrière et du mur <strong>de</strong> revêtement. Ce sondage<br />

et ceux effectués aux angles sud-ouest et nord-est ont confirmé que ces dallages traversent<br />

l’ensemble du mastaba. Ils ont aussi montré l’existence <strong>de</strong> nombreux murs internes formant<br />

<strong>de</strong>s structures en caissons dont l’organisation est en relation avec les puits ; leur finalité est<br />

d’éviter d’éventuels glissements <strong>de</strong>s matériaux <strong>de</strong> remplissage du massif, en particulier d’ouest<br />

en est, en raison d’une déclivité du terrain relativement importante.<br />

En F 40, dont l’ouverture <strong>de</strong>s puits n’était plus apparente, celui du sud a été localisé et vidé<br />

(fig. 5). Profond <strong>de</strong> 11,50 m dans sa partie rupestre, il débouche sur un passage étroit aménagé<br />

dans la paroi sud (env. 1 × 2 m), et se prolonge par un caveau d’orientation est-ouest, assez grand<br />

(env. 4 × 2,50 m ; h. max. 2,15 m) et taillé avec soin. Trois fragments <strong>de</strong> granit découverts dans<br />

la chambre pourraient provenir d’un sarcophage, dont aucune autre trace n’a été découverte.<br />

La céramique, qui appartient à l’enterrement originel, confirme la date du tombeau sous la<br />

IV e dynastie, et offre en particulier <strong>de</strong> bons parallèles sous Khéops et Khéphren. On notera<br />

en particulier la présence <strong>de</strong> grands pots à bec verseur, à engobe rouge épais sur les <strong>de</strong>ux faces ;<br />

<strong>de</strong> jarres en pâte alluviale fine à engobe blanc, à lèvre arrondie retroussée vers l’extérieur et à<br />

fond pointu, et <strong>de</strong> Meïdum-bowls d’une forme caractéristique <strong>de</strong> la même dynastie.<br />

L’essentiel <strong>de</strong>s travaux a été consacré au mastaba F 48, dont la chapelle intérieure décorée a<br />

été découverte l’an <strong>de</strong>rnier. La fouille, prolongée vers l’est, a révélé une gran<strong>de</strong> chapelle extérieure<br />

en briques installée le long <strong>de</strong> la faça<strong>de</strong> (10,80 × 3,90 m), avec entrée nord décorée d’un<br />

linteau (malheureusement très fragmentaire). Le plan est tripartite, avec (1) une pièce-couloir<br />

disposée en chicane, (2) une pièce centrale aux dimensions <strong>de</strong> l’entrée <strong>de</strong> la chapelle en pierre,<br />

et (3) une annexe (fig. 6). La pièce centrale, qui est la plus gran<strong>de</strong> (3,55 × 3,30 m, en incluant le<br />

renfoncement d’entrée <strong>de</strong> la chapelle en pierre), comporte divers aménagements : base <strong>de</strong> pilier<br />

pour soutenir la toiture (<strong>de</strong> nombreux fragments <strong>de</strong> la couverture, sous forme d’empreintes <strong>de</strong><br />

roseaux dans un épais enduit d’argile, ont été retrouvés dans la couche <strong>de</strong> démolition), grand<br />

bassin à libation et sa canalisation d’évacuation <strong>de</strong>s eaux. Dans chaque pièce, plusieurs sols<br />

successifs ont été reconnus. Au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> l’arase du monument <strong>de</strong> briques, dans les niveaux<br />

supérieurs <strong>de</strong> déblais, <strong>de</strong> nouveaux fragments <strong>de</strong> la décoration <strong>de</strong> la chapelle intérieure ont<br />

été mis au jour ; parmi ceux-ci, un morceau <strong>de</strong> tambour porte le titre <strong>de</strong> « connu du roi », ce<br />

qui confirme le statut du propriétaire <strong>de</strong> la tombe, associé au culte royal (cf. rapport <strong>2004</strong>).

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