Travaux de l'IFAO 2004-2005
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420 LAURE PANTALACCI<br />
Comme l’an <strong>de</strong>rnier, ces débris se trouvent mêlés aux rejets du puits funéraire sud, comportant<br />
restes humains et animaux, ces <strong>de</strong>rniers ayant fait l’objet d’une étu<strong>de</strong> spécifique (ci-après).<br />
Divers sondages limités ont permis <strong>de</strong> préciser la limite nord du mastaba, <strong>de</strong> découvrir la niche<br />
extérieure nord et <strong>de</strong> commencer à cerner l’agencement <strong>de</strong> la structure interne du tombeau,<br />
avec murs et terrasses. Du côté ouest, où le monument surplombe une carrière mo<strong>de</strong>rne, une<br />
reconnaissance en varappe a permis <strong>de</strong> constater que le mur ouest avait totalement disparu,<br />
laissant apparent le litage <strong>de</strong> la structure interne.<br />
La nécropole thinite et les mastabas M VII et XII<br />
La nécropole d’élite <strong>de</strong> la I re dynastie est installée sur une excroissance triangulaire, plane,<br />
<strong>de</strong> la colline principale du cimetière d’Ancien Empire « F ». Dans cet ensemble s’inscrivent<br />
près d’une vingtaine <strong>de</strong> grands mastabas en briques du milieu <strong>de</strong> la I re dynastie, dont certains<br />
ont livré <strong>de</strong>s scellés datés du règne <strong>de</strong> Den (cf. PM III 2 /1, p. 5-8), auxquels s’ajoutent <strong>de</strong> plus<br />
petites structures <strong>de</strong> même date et une <strong>de</strong>mi-douzaine <strong>de</strong> tombeaux <strong>de</strong> la IV e dynastie. Dès<br />
2003, l’évaluation <strong>de</strong>s relevés <strong>de</strong> Montet avait montré d’importantes erreurs d’orientation et<br />
<strong>de</strong> positionnement <strong>de</strong> ces structures, que cette saison a confirmées à l’échelle <strong>de</strong>s tombeaux<br />
eux-mêmes. Un premier test a été effectué sur le mastaba M XII, dans la partie excavée actuellement<br />
visible ; un second, plus poussé, a été réalisé sur le mastaba M VII. Un balayage <strong>de</strong><br />
surface a été effectué aux angles et sur certaines parties <strong>de</strong> son mur-cadre, épais <strong>de</strong> 2,10 m env.<br />
(dimensions reconnues aux murs nord et à l’angle nord-ouest). On a pu constater qu’il n’en<br />
restait malheureusement que peu <strong>de</strong> choses, alors que les photographies <strong>de</strong> 1913 laissent voir<br />
<strong>de</strong>s élévations importantes – une dizaine d’assises <strong>de</strong> briques côté intérieur nord, et un bon<br />
mètre côté est (cf. Kêmi VII, pl. X et XI, ainsi que p. 41). Curieusement, le plan du fouilleur ne<br />
prend en compte que les murs est et ouest, alors que ceux du sud et du nord, même quasiment<br />
arasés actuellement, ont pu être reconnus eux aussi, ce qui donne les dimensions exactes du<br />
mastaba, 25,70 × 13,70 m, et précise les dimensions et le rythme <strong>de</strong> ses niches. Les longs côtés<br />
présentaient chacun 9 saillants et 8 rentrants, les petits côtés 5 et 4, soit un total <strong>de</strong> 24 éléments<br />
<strong>de</strong> chaque type (chaque saillant d’angle comptant pour un) : il faut sur ce point corriger<br />
P. Montet, Kêmi VII, 1913, p. 41, en contradiction avec son propre plan. L’ensemble est fondé<br />
sur un socle <strong>de</strong> briques faisant plate-forme, qui débor<strong>de</strong> <strong>de</strong> 43 cm env. en avant <strong>de</strong> la faça<strong>de</strong><br />
(partie reconnue : angle sud-est), et qui se trouvait recouvert d’une double couche d’argile. Ces<br />
<strong>de</strong>ux tests montrent, au regard du caractère laconique <strong>de</strong>s <strong>de</strong>scriptions et <strong>de</strong>s plans <strong>de</strong> Montet,<br />
tout le parti qu’il y aura à tirer du réexamen <strong>de</strong> cette nécropole. Ces grands tombeaux illustrent,<br />
d’un point <strong>de</strong> vue historique, la maîtrise acquise dès le milieu <strong>de</strong> la I re dynastie dans la<br />
taille <strong>de</strong> la pierre, qu’il s’agisse d’aménagements rupestres (parois parfaitement ravalées sur <strong>de</strong>s<br />
hauteurs importantes, aménagement <strong>de</strong> glissières <strong>de</strong> herses et d’emplacements <strong>de</strong> linteaux) ou<br />
<strong>de</strong> la taille d’éléments architectoniques (herses, linteaux). Dans le domaine <strong>de</strong> l’architecture<br />
funéraire privée, Abou Roach représente clairement un jalon essentiel dans le processus qui<br />
conduit à l’invention <strong>de</strong> la maçonnerie.