Travaux de l'IFAO 2004-2005

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436 LAURE PANTALACCI III. FAYOUM ET MOYENNE ÉGYPTE 1. Tebtynis La campagne annuelle de la Mission conjointe de l’Ifao et de l’université de Milan a été effectuée à Ummel-Breigât, sur le site de l’ancienne Tebtynis, du 1 er septembre au 28 octobre 2004. Les participants étaient : Claudio Gallazzi (papyrologue, chef de mission), Gisèle Hadji-Minaglou (archéologue-architecte), Anna Poludnikiewicz (céramologue), Philippe Collombert, Brigit Flannery, Ivan Guermeur, Mona Arafa Hassan Abdel Latif et Ghislaine Widmer (égyptologues), Lucio Del Corso, Nikos Litinas, Nadine Quenouille et Fabian Reiter (papyrologues), Roger Lichtenberg (anthropologue), Christiane Petit (spécialiste des vanneries), Magali Pagnoux (architecte), Mohammad Chawqi (dessinateur), Mohammad Ibrahim Mohammad (photographe), Younis Ahmed (restaurateur). Le CSA était représenté par Achour Khamis Abbas, Mohammad Ragai Abd-al-Hakim, Moustafa Fayçal Hemeda et Sayyed Awad Mohammad Chouaieb. Les travaux se sont répartis entre trois secteurs : 1) à l’est du temple de Soknebtynis où la fouille du grand dépotoir découvert en 1994 a continué ; 2) au nord du même temple, sur le côté ouest de son dromos ; 3) dans la partie est du kôm des ruines. Le dépotoir à l’est du temple de Soknebtynis La fouille du dépotoir s’est poursuivie à une soixantaine de mètres à l’est du mur d’enceinte du temple. La surface explorée, supérieure à 150 m 2 , était plus perturbée qu’à l’ordinaire par l’action des sebbakhin : une énorme fosse occupait une grande partie de la superficie et atteignait les strates inférieures. Malgré cela, la collecte de textes n’a pas manqué d’être riche et intéressante. La majorité des découvertes, environ 200 papyrus et près de 150 ostraca et dipinti démotiques et grecs, en ne comptant que les pièces qui méritent d’être publiées, remontent aux II e et I er s. av. J.-C. Cette documentation diffère peu de celle des années précédentes : les papyrus concernent pour l’essentiel le temple de Soknebtynis et l’activité des ejrhmofuvlakeı, dont l’enclos se trouve à proximité, tandis que les ostraca portent surtout des comptes et des listes. Aucune structure construite n’est apparue sous les détritus, à l’exception des fondations d’un édifice modeste, qui n’a été dégagé qu’en partie parce qu’il se situait à la limite du secteur fouillé. Ces vestiges limités appartiennent à des strates archéologiques du III e s. av. J.-C., mais ils ne permettent pas d’affirmer que le secteur était urbanisé à cette époque-là. À en juger par les restes visibles du petit édifice et par l’espace déjà fouillé à côté, il pourrait s’agir d’un abri pour les ouvriers travaillant les pierres destinées au sanctuaire sur l’esplanade libre aux marges de l’habitat, ou bien d’une habitation réservée à des ejxwpuli~tai, c’est-à-dire à des personnes attachées à la nécropole voisine. Le secteur du dromos du temple de Soknebtynis La fouille a repris là où elle s’était arrêtée l’année précédente, c’est-à-dire sur le bas-côté ouest du dromos, à la hauteur du kiosque en pierre du II e s. av. J.-C. Le but de l’opération était de finir le dégagement de l’espace compris entre les deipneteria A5300 au sud (BIFAO 102, 2002, p. 530-532) et A3500 au nord (BIFAO 104, 2004, p. 666) mais aussi de déterminer la limite ouest de l’allée sacrée de la maison A6200 au sud (BIFAO 101, 2001, p. 551-552) aux abords des deipneteria A3500 et A4500 au nord (BIFAO 104, 2004, p. 666-668), c’est-à-dire sur une longueur de 55 m.
TRAVAUX DE L’INSTITUT FRANÇAIS D’ARCHÉOLOGIE ORIENTALE EN 2004-2005 437 L’espace à fouiller était en partie recouvert d’un vaste monticule de déblais déposé en 1934. Au-dessous reposaient sept constructions qui avaient été mises au jour en 1930 par la Mission italienne de Carlo Anti. Conformément à l’objectif fixé, seules les façades et les pièces situées juste derrière ont été dégagées de nouveau. Toutefois, deux maisons, A1600 et A10600, situées le plus au nord de l’ensemble, à l’ouest des deipneteria A3500 et A4500, ont été fouillées sur toute leur surface. Dans ces deux maisons, les archéologues italiens n’avaient atteint que les sols les plus récents, donnant ainsi la possibilité d’étudier les strates inférieures. Dans les autres constructions, ils étaient descendus plus en profondeur mais n’avaient jamais atteint le sol vierge. Par conséquent, en fouillant jusqu’au sable naturel, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, le long des façades, il a été possible de dater les édifices. Les constructions supérieures remontent pour la plupart à l’époque romaine : c’est le cas pour A1600-III et A10600-III et pour leurs voisines au sud, A9600-III et A8600-II, qui ont été bâties au début du II e s. apr. J.-C. ou à la toute fin du I er s. apr. J.-C., de même que pour l’édifice A5600-II, érigé plus au sud dans la première moitié du I er s. apr. J.-C. et A4600-III, celui qui se trouve le plus au sud parmi les sept fouillés, construit à un moment que nous ne pouvons préciser faute de données. Par contre, A6600 a été vraisemblablement érigée à la fin du II e ou au début du I er av. J.-C. L’ensemble des bâtiments dégagés a été utilisé jusqu’à la fin du II e s. apr. J.-C. Au début du II e s. apr. J.-C., le secteur avait son aspect définitif : le kiosque du II e s. av. J.-C. était resté inchangé depuis l’ajout d’une cour au I er s. av. J.-C. ; le bas-côté du dromos avait été surélevé, un mur de soutènement étant construit parallèlement à l’axe de la voie ; les deipneteria A3500 et A4500 bordaient le dallage posé à l’époque d’Auguste et un ensemble d’habitations délimitait la grande rue à l’ouest. Ces maisons étaient du sud au nord : A4600-III et A5600-III séparées par une ruelle bouchée à cette époque ; venaient ensuite A6600, A8600-II et A9600-III mitoyennes entre elles et séparées par une ruelle des précédentes, puis une nouvelle ruelle et © M. Ibrahim Mohammad FIG. 17. Le bas-côté ouest du dromos du temple de Soknebtynis, vu du nord.
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