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Travaux de l'IFAO 2004-2005

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TRAVAUX DE L’INSTITUT FRANÇAIS D’ARCHÉOLOGIE ORIENTALE EN <strong>2004</strong>-<strong>2005</strong> 431<br />

Deux gran<strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s chrono-culturelles émergent donc d’emblée <strong>de</strong> cette première analyse,<br />

sur la seule observation <strong>de</strong> la céramique : le milieu du 4 e millénaire représenté par <strong>de</strong>s groupes<br />

rattachables aux cultures <strong>de</strong> Basse Égypte, et, à l’opposé, la fin du même millénaire, exprimé<br />

par <strong>de</strong>s tombes nagadiennes sur le « statut » <strong>de</strong>squelles nous reviendrons. Entre les <strong>de</strong>ux, les<br />

tombes présentant <strong>de</strong>s vases « en citron » – très nombreuses – paraissent se rapporter aux débuts<br />

<strong>de</strong>s temps d’acculturation <strong>de</strong> la Basse Égypte. L’origine <strong>de</strong> ces formes reste débattue. On les<br />

retrouve sur le cimetière voisin <strong>de</strong> Minshat Abou Omar accompagnées <strong>de</strong> poteries peintes typiquement<br />

nagadiennes. Les mêmes formes se retrouvent également dans le cimetière nagadien<br />

d’Adaïma. Ces pots sont-ils originaires du Nord et ont-ils été diffusés vers la Haute Égypte, ou,<br />

à l’inverse, font-ils partie <strong>de</strong>s premiers éléments nagadiens qui, à partir <strong>de</strong> Nagada IIC, vont<br />

progressivement s’implanter sur l’ensemble <strong>de</strong> la Vallée ? C’est toute la question <strong>de</strong>s contacts<br />

interrégionaux, <strong>de</strong>s phénomènes d’expansion, <strong>de</strong> leurs lieux d’origine et <strong>de</strong> leurs modalités qui<br />

est ainsi posée. Si la typologie céramique peut, dans un premier temps, apporter <strong>de</strong>s éléments<br />

d’information fondamentaux, quant à la chronologie notamment, c’est l’ensemble <strong>de</strong>s faits<br />

archéologiques qu’il conviendra <strong>de</strong> prendre en compte : structure <strong>de</strong> la fosse, aménagement,<br />

position et orientation du ou <strong>de</strong>s corps, âge, sexe <strong>de</strong>s individus, présence/absence du mobilier,<br />

type d’objets, localisation <strong>de</strong> la tombe dans le cimetière, regroupements <strong>de</strong> tombes, etc. Toutes<br />

les données recueillies sur les 239 sépultures fouillées seront ainsi proposées à <strong>de</strong>s analyses factorielles<br />

dans les mois à venir afin <strong>de</strong> tenter <strong>de</strong> lancer <strong>de</strong>s pistes nouvelles sur la connaissance<br />

<strong>de</strong>s cultures <strong>de</strong> Basse Égypte et <strong>de</strong>s processus d’acculturation qui ont prévalu vers le milieu du<br />

millénaire. Il convient <strong>de</strong> souligner que Kôm al-Khilgan représente à ce jour le seul cimetière<br />

<strong>de</strong> tradition Basse Égypte connu dans le Delta. Ces premiers éléments constitueront l’ossature<br />

d’une réflexion que le croisement <strong>de</strong>s données viendra nourrir.<br />

La mise au jour et l’exploitation <strong>de</strong> la nécropole <strong>de</strong> Kôm al-Khilgan, à proximité <strong>de</strong>s grands<br />

cimetières <strong>de</strong> Samara et <strong>de</strong> Minshat Ezzet, à 37 kilomètres à vol d’oiseau <strong>de</strong> Minshat Abou<br />

Omar, non loin <strong>de</strong> Tell al-Farkha, participent à la connaissance <strong>de</strong> la préhistoire récente du<br />

Delta du Nil et <strong>de</strong>s processus d’acculturation qui ont mené à la naissance <strong>de</strong> l’État en Égypte.<br />

De ce point <strong>de</strong> vue, la fouille <strong>de</strong> la totalité restante <strong>de</strong> la nécropole pourrait être envisagée.<br />

Mais plusieurs raisons nous ont conduits à une décision contraire. La pério<strong>de</strong> test <strong>de</strong> 3 ans à<br />

laquelle nous nous étions engagés pour évaluer les potentialités du site et les exploiter est à<br />

présent achevée. Les résultats obtenus sont suffisamment porteurs et abondants pour que nous<br />

consacrions le temps nécessaire à les publier. D’autre part, si la présence <strong>de</strong>s niveaux supérieurs<br />

a sans doute permis à la nécropole d’éviter une totale <strong>de</strong>struction, leur fouille implique un<br />

investissement lourd en temps et en logistique. La démonstration a été faite sur le secteur 4,<br />

où <strong>de</strong>ux campagnes d’un mois ont été nécessaires pour dégager du sommet à la base les 250<br />

m 2 <strong>de</strong> l’aire considérée. Par ailleurs, on peut craindre, à l’issue <strong>de</strong>s sondages effectués sur la<br />

totalité <strong>de</strong> la surface subsistante du site, que la poursuite <strong>de</strong>s fouilles n’apporte guère d’éléments<br />

nouveaux à la réflexion. À cet égard, l’absence <strong>de</strong> toute trace d’habitat prédynastique<br />

pèse lourd dans les choix que nous sommes amenés à opérer. Elle rend en effet impossible un<br />

calage chronologique précis <strong>de</strong>s phases déterminées et nous interdit l’accès à un ensemble <strong>de</strong><br />

données complémentaires essentielles.<br />

La prochaine saison sera donc une mission d’étu<strong>de</strong>, qui <strong>de</strong>vrait permettre <strong>de</strong> déposer un<br />

manuscrit fin 2006 au service <strong>de</strong>s publications <strong>de</strong> l’Ifao.

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