Travaux de l'IFAO 2004-2005

More documents

Recommendations

Info

438 LAURE PANTALACCI deux autres maisons mitoyennes, A1600-III et A10600-III ; enfin, une autre ruelle longeait le mur nord de la maison A10600-III. Devant A4600-III, A5600-III et A6600 s’étendait une esplanade d’une surface de plus de 25 m de longueur et de plus de 10 m de largeur. Située à un niveau plus haut que le dallage du dromos, on y accédait de l’est par deux escaliers de quelques marches, aujourd’hui disparus, installés au sud et au nord du kiosque. Un espace large de plus de 5 m séparait les autres habitations (A8600-II, A9600-III, A1600-III, A10600-III) des deipneteria. Cet espace était limité au nord par un bâtiment et rejoignait la ruelle longeant le côté nord de la maison A10600-III et le deipneterion A4500 avant d’atteindre le dallage du dromos. Alors que le kiosque et les deipneteria sont parfaitement orientés nord-sud dans l’axe de la voie sacrée, les façades des habitations obliquent vers l’ouest par rapport à ce même axe selon un angle compris entre 7° au sud à 10° au nord. On observe, en outre, un léger décalage entre les murs de façade : A6600, construite avant les autres et A4600-III, qui repose sur une construction contemporaine de A6600, sont en retrait par rapport à leurs voisines ; tandis que A1600-III et A10600-III, bien alignées entre elles, avancent vers l’est. À l’exception de A4600-III, tous les édifices avaient leur entrée à l’est, sur le bas-côté du dromos. Certains seuils (ceux de A5600-III, A1600-III et A10600-III) étaient légèrement surélevés par rapport au sol de l’espace extérieur et accessibles par des escaliers de quelques marches, d’autres étaient au même niveau que la rue (ceux de A8600-II et A9600-III) ; enfin l’entrée de A6600, dont le niveau avait peu varié depuis la construction de la maison à la fin du II e ou au début du I er s. av. J.-C., se trouvait en contrebas par rapport au sol de la rue. Si pour A4600-III, A5600-III, A6600, A8600-II et A9600-III seules les façades sur le dromos ont été mises au jour, A1600-III et A10600-III ont été dégagées sur l’ensemble de leur plan. Elles sont mitoyennes et ont toutes deux été construites au début du II e s. apr. J.-C. ou à la fin du I er s. apr. J.-C. D’un plan approximativement carré, A1600-III comptait trois pièces et une cage d’escalier. Les deux pièces de façade étaient les plus grandes, l’une faisant office de vestibule et l’autre de pièce de séjour avec ses aménagements successifs de banquettes. À l’arrière de la maison se trouvaient la cage d’escalier, côté sud, et une petite pièce rectangulaire, côté nord. L’escalier a conservé la trace de la voûte qui supportait la première volée et qui couvrait une petite cave en sous-sol. La petite pièce possédait aussi une cave qui, elle, était couverte d’un plancher en bois. Les murs de la cave étaient enduits et le sol était pavé de briques recouvertes (également enduites ?) d’argile. La maison A10600-III s’étire tout en longueur et ne compte que deux pièces et un escalier. Une grande chambre s’ouvrait à l’avant de l’édifice et conduisait à une petite pièce et à l’escalier, situés tous deux à l’arrière. La couche d’occupation la plus récente de cette maison a fourni des ostraca indiquant le nom du propriétaire (Pibêkis) et celui de son fils (Protas). Au I er s. av. J.-C., la disposition des bâtiments était déjà approximativement la même que celle de l’époque romaine. Les façades des trois maisons situées le plus au sud, A4600-II, A5600-II et A6600, construites à la fin du II e s. av. J.-C. ou au début du siècle suivant, étaient parfaitement alignées les unes par rapport aux autres et séparées par des passages. Comme à l’époque romaine, cet alignement déviait vers l’ouest de l’axe du dromos suivant un angle de 7°. Du plan de l’édifice A9600-II, sous-jacent à A8600-II et A9600-III, n’ont été dégagés que quelques murs, mais l’angle nord-est, bien conservé, montre que le mur de façade était parallèle à ceux des édifices situés plus au sud (A4600-II, A5600-II, A6600), tout en étant décalé de 1,20 m vers l’est. Plus au nord, les maisons A1600-II et A10600-II avançaient vers l’est de 2 m supplémentaires et s’écartaient encore plus de l’axe du dromos, avec un angle de 12°. Devant
TRAVAUX DE L’INSTITUT FRANÇAIS D’ARCHÉOLOGIE ORIENTALE EN 2004-2005 439 A4600-II, A5600-II et A6600 s’étendaient l’esplanade qui allait jusqu’au kiosque et qui restera inchangée jusqu’à l’abandon du lieu. L’esplanade se prolongeait devant A9600-II, A1600-II et A10600-II par un grand espace se déployant à l’est jusqu’à l’allée centrale du dromos et au nord jusqu’au mur sud d’un édifice situé à 2,50 m de A10600-II. Ce dernier édifice, dont seule une partie de la façade sud a été mise au jour, avançait vers l’allée centrale du dromos, sur une longueur de 6,40 m par rapport à l’alignement des autres maisons. Au début du I er s. av. J.-C. deux grands arbres ombrageaient quelque peu le grand espace : les fosses de plantation, d’un diamètre supérieur à 2,20 m, étaient creusées à 28 m l’une de l’autre et à une distance moyenne de 8 m de l’axe de la rue. Plus tard, au début de l’époque romaine, les arbres se firent plus nombreux, avec des fosses plus petites (1 m à 1,80 m de diamètre) ; certaines fosses étaient alignées à 7 m et d’autres à 11 m de l’axe du dromos. On note aussi la présence de quelques petites installations de marché, notamment un petit enclos délimité par une palissade en roseaux devant la maison A6600. Notre connaissance du secteur est moins complète pour la période ayant précédé la construction du kiosque, seules des bribes de mur ayant été mises au jour sous les parties fouillées des maisons supérieures. La plupart des vestiges remontent à la fin du III e s. av. J.-C. ou au début du II e s. av. J.-C. et appartiennent à des édifices qui ont vraisemblablement été utilisés jusqu’à la fin du II e s. av. J.-C. Sous la maison A1600-II, dans les couches du début du III e s. av. J.-C., ont été retrouvés des assemblages de cailloux ayant servi de cales à des pieux, indication qu’à cette époque des activités marchandes prenaient place sur le bas-côté ouest du dromos tout comme sur le bas-côté est. Deux fosses de plantation, creusées dans le sable naturel, ont été repérées dans la partie sud de la zone fouillée : l’une se situe à 5,40 m et l’autre à 9,60 m de l’axe du dromos. La première fosse était entourée d’un muret en brique. Un troisième arbre, un palmier, était planté à proximité de l’allée centrale de la rue. Le secteur est du site Depuis le début de son activité, la mission a travaillé principalement dans la partie sud-ouest du kôm, dans un secteur urbanisé à partir de la fin du IV e s. av. J.-C. et habité jusqu’au III e s. apr. J.-C., et elle est intervenue localement dans le secteur nord, dans des vestiges remontant aux IX e et X e s. de notre ère. Un grand nombre d’informations sur l’évolution du village à l’époque hellénistique et romaine et quelques données sur la bourgade d’époque islamique ont ainsi été recueillis. Par contre, aucun renseignement n’était disponible sur l’agglomération byzantine qui semblait, d’après la céramique visible en surface, avoir occupé la partie est du kôm. Pour vérifier ces indications, une fois terminée l’exploration du bas-côté ouest du dromos, il a été décidé de commencer les investigations dans le secteur est des ruines. Une superficie d’environ 200 m 2 a été fouillée. Sous la surface a été rapidement atteinte une première couche, d’1 m d’épaisseur, composée d’un mélange de paille, de fumier, de détritus et de sable. Cette strate, qui remonte au IX e s., a fourni des papyrus et des papiers portant des textes en arabe et en copte, mais aussi un certain nombre de calames en roseau – plusieurs d’entre eux, une vingtaine, étaient regroupés. La poterie et les tissus étaient également nombreux. La couche reposait sur une strate de sable éolien, épaisse de plus de 2 m. Quelques nouveau-nés étaient enterrés dans le sable. À côté de l’un d’eux était posée une marmite, tandis que plusieurs autres marmites ont été retrouvées éparpillées ça et là : elles avaient de toute évidence été utilisées pour apporter de la nourriture lors de cérémonies funéraires. Le sable
Page 1 and 2: Travaux de l’Institut français d
Page 3 and 4: TRAVAUX DE L’INSTITUT FRANÇAIS D
Page 33: TRAVAUX DE L’INSTITUT FRANÇAIS D
Page 85 and 86:
TRAVAUX DE L’INSTITUT FRANÇAIS D
Page 87 and 88:
Page 89 and 90:
Page 91 and 92:
Page 93 and 94:
Page 95 and 96:
Page 97 and 98:
Page 99 and 100:
Page 101 and 102:
Page 103 and 104:
Page 105 and 106:
Page 107 and 108:
Page 109 and 110:
Page 111 and 112:
Page 113 and 114:
Page 115 and 116:
Page 117 and 118:
Page 119 and 120:
Page 121 and 122:
Page 123 and 124:
Page 125 and 126:
Page 127 and 128:
Page 129 and 130:
Page 131 and 132:
Page 133 and 134:
Page 135 and 136:
Page 137 and 138:
Page 139:
show all

Travaux de l'IFAO 2004-2005

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

Delete template?

Save as template?