Travaux de l'IFAO 2004-2005

458 LAURE PANTALACCI
précises du mur restent mal définies : le parement interne se confond avec les vestiges des sols et
des massifs d’escaliers des pièces avoisinantes (cf. infra), tandis que le parement externe a été, à
plusieurs reprises, profondément entaillé par des fosses-dépotoirs à l’époque de l’abandon et du
démantèlement de l’édifice que l’on peut situer, grâce au mobilier recueilli, à l’époque ptolémaïque.
Le dégagement opéré permet toutefois d’avoir une idée globale de l’appareillage de ce mur
massif qui délimite la structure à l’ouest, un appareillage complexe formé de deux épaisseurs de
briques placées en boutisse encadrant un blocage interne de briques disposées en épi.
Outre ce mur épais, probablement le mur de façade du bâtiment, les investigations menées
plus à l’est ont révélé les assises supérieures d’autres murs orientés nord-sud et est-ouest,
témoignant de la continuité de l’édifice au nord.
Laissées intouchées depuis leur ultime occupation, les pièces localisées dans la partie nordest
du bâtiment (P2 et P3) ont été fouillées jusqu’à un niveau de briques crues marqué par
un fort pendage vers l’ouest. Également atteint dans la pièce plus vaste, située à l’ouest (P4),
ce niveau de briques crues couvre l’ensemble de la surface ; il est à préciser que le remplissage
qui l’occultait était en partie formé de fragments de briques crues rubéfiées, de fragments de
dalles de grès et de quelques blocs de granite rouge et noir. L’état actuel de la fouille n’autorise
pas à déterminer avec certitude si cette épaisse couche de briques est bien un sol. La dénivelée
visible dans la pièce 4 pourrait s’expliquer par l’effondrement d’une pièce sous-jacente.
Dans la portion sud de l’édifice (P1), un sondage pratiqué dans la pièce la plus vaste mise au
jour pour l’instant s’est arrêté sur un « sol » épais de briques crues d’un module plus important,
revêtu de trois enduits successifs de mouna. Le matériel céramique de ces sols d’occupation
appartient globalement à la Basse Époque, et inclut quelques fragments d’amphores importées
de la sphère égéenne et du Levant.
L’étude fine du mobilier, en particulier céramique, jusqu’ici découvert dans les différentes
aires de fouilles de l’édifice saïte, est prévue pour la campagne 2006. Cette prochaine saison
devrait permettre également l’achèvement de l’étude du parvis de la chapelle et de la voie de
Ptah, la poursuite de la fouille des différentes structures associées à la chapelle, et le dernier
collationnement du dossier de dessins en vue de la publication des décors de la chapelle.
7. Karnak-Nord
La mission s’est étalée de novembre 2004 à février 2005. Ont pris part aux travaux : Jean Jacquet
(chef de mission), Helen Jacquet-Gordon (égyptologue-céramologue), Irmgard Hein (univ. de Vienne),
Sally-Ann Ashton (Fitzwilliam Museum, Cambridge), Antigone Marangou (univ. de Rennes II), Khaled
Zaza (dessinateur, Ifao), Mona Fathi al-Sayyed (inspectrice du CSA).
Prospection géophysique
La mission géologique britannique, sous la direction d’Angus Graham, a poursuivi ses travaux
aux environs du site de Karnak-Nord pendant le mois de février (voir A. Graham, « The
Ancient Landscapes and Waterscapes of Karnak », EgArch 27, Autumn 2005, p. 17-19).