Travaux de l'IFAO 2004-2005

TRAVAUX DE L’INSTITUT FRANÇAIS D’ARCHÉOLOGIE ORIENTALE EN 2004-2005 451
1,70 m. Les murs sont encore en grande partie
enduits de mouna comme le plafond de la
pièce centrale recouvert de hiba. Un enduit de
plâtre, caché par le mur de séparation entre les
pièces deux et trois, montre que cet ensemble
a subi au cours du temps des transformations.
L’éboulis en avant de la construction a fourni
une céramique abondante, tout comme la
grotte C17, voisine.
Après deux missions de prospection, une
trentaine de sites ont été répertoriés, simples
abris servant pour des occasions particulières
comme de courtes retraites, cellules qui
devaient être utilisées pour des séjours plus
longs (C 8-9, 11-13, 14 a-b, 16, C’ 1-2) et petits
FIG. 24. Ouadi Gabbanat al-Qouroud : construction C 16.
oratoires (C 7 et C’ 7). Deux groupes sont à distinguer : d’une part la Vallée des Reines et ses
vallées adjacentes et, d’autre part, séparés d’elle par une crête, les ouadis du versant sud-ouest.
En effet, la crête qui sépare ces deux ensembles semble former une barrière difficile à franchir ;
le site C’ 7 se trouve à la jonction des deux.
Pour la Vallée des Reines, la présence du Deir al-Roumi donne une raison particulière à
la présence de cavités aménagées dans les différents ouadis ; on est en présence d’une laure et
ces cavités devaient servir à la communauté de moines établie en ces lieux. D’autres sites, aux
aménagements plutôt plus soignés, sont peut-être de petits oratoires, lieux de dévotion et peutêtre
buts de pèlerinages dans la Montagne thébaine. Ces « cellules » sont plus ou moins isolées,
certaines au plus profond des ouadis et d’autres largement ouvertes sur la plaine, comme des
postes de garde ou d’observation. Elles doivent correspondre à des choix bien marqués : d’une
part se retirer, même temporairement, au désert ; d’autre part, garder un lien, au moins visuel,
avec le monde des vivants. D’une façon plus générale, leur isolement est relatif puisqu’elles ne
se trouvent de toute manière jamais à plus d’une heure de marche de la Vallée. Leur occupation
(excepté pour C 17 et C 14 c’) ne semble pas remonter au-deçà du VI e siècle et ni dépasser le
début de l’époque arabe. Sur tous les sites, la céramique (le corpus comprend, à ce jour, 207
formes dessinées) représente de véritables petites batteries de cuisine avec des amphores et des
jarres pour transporter les denrées, des pots de cuisson (bols, plats et marmites) pour préparer
la nourriture et des gargoulettes et de la vaisselle de table pour la consommer.
Plusieurs vallées restent à prospecter, comme le Ouadi al-Gharbi et le Ouadi Sikkat al-Agala,
qui feront l’objet des prochaines missions.
5. Qasr al-‘Agouz
La mission, qui s’est déroulée du 31 octobre au 26 novembre, comprenait Damien Laisney (topographe),
Virginie Morellec, François Thiébaut et Pierre Zignani (architectes). Claude Traunecker (univ. Marc
Bloch-Strasbourg II) assumait la direction scientifique. Le CSA était représenté par M me Hana Morsy
al-Dessouqi.