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Travaux de l'IFAO 2004-2005

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TRAVAUX DE L’INSTITUT FRANÇAIS D’ARCHÉOLOGIE ORIENTALE EN <strong>2004</strong>-<strong>2005</strong> 487<br />

récupération <strong>de</strong>s éléments en métal (tuyauterie, robinetterie, cuve) pourrait donc remonter à<br />

l’abandon du site et non, comme nous l’avions d’abord pensé, à une pério<strong>de</strong> récente.<br />

Le <strong>de</strong>uxième point éclairé par les fouilles <strong>de</strong> cette campagne concerne l’accès au foyer et le<br />

fonctionnement <strong>de</strong> l’hypocauste. L’accès au foyer à partir <strong>de</strong> la pièce <strong>de</strong> service P8 se fait par<br />

l’intermédiaire d’un couloir en chicane inclus dans le massif <strong>de</strong> maçonnerie qui « enrobe » le<br />

foyer. Ce couloir, d’une hauteur <strong>de</strong> 1,75 m, était voûté. Son sol est constitué d’un remblai <strong>de</strong><br />

terre compactée. Une épaisse couche (45 cm) <strong>de</strong> brindilles et <strong>de</strong> litières comparables à celle<br />

trouvée sur le sol <strong>de</strong> la pièce P8 le recouvrait. Les litières préalablement séchées étaient probablement<br />

utilisées comme combustible au même titre que le bois. Dans cette couche (US 152<br />

et 182) ont été trouvés plusieurs fragments <strong>de</strong> papier dont une lettre complète.<br />

L’observation détaillée <strong>de</strong> la structure du plafond <strong>de</strong> l’hypocauste rendue possible grâce à<br />

la dépose d’une dalle du sol <strong>de</strong> la pièce P5, permet également d’envisager <strong>de</strong> nouvelles hypothèses<br />

sur le système <strong>de</strong> chauffage du bain. Les fragments <strong>de</strong> canalisations en terre cuite inclus<br />

dans la voûte et repérés lors <strong>de</strong> la précé<strong>de</strong>nte campagne sont en contact direct avec les dalles<br />

du sol dont l’épaisseur ne dépasse pas 3 cm. Ces canalisations, comparables dans leur forme<br />

à celles qui entouraient les canalisations en plomb <strong>de</strong>s salles supérieures, disposées régulièrement<br />

sur toute la surface du plafond, constituaient donc un pont thermique probablement<br />

très efficace entre l’hypocauste et le sol, augmentant <strong>de</strong> façon significative la température<br />

du sol à l’intérieur du bain. R.-P. Gayraud émet d’ailleurs l’hypothèse que la vapeur pouvait<br />

également être produite directement à l’intérieur du bain en répandant <strong>de</strong> l’eau à la surface<br />

<strong>de</strong>s dalles chau<strong>de</strong>s. L’utilisation <strong>de</strong> sandales à épaisses semelles <strong>de</strong> bois, attestée sur les fouilles<br />

<strong>de</strong> Fostat, pourrait ainsi se justifier autant par la chaleur <strong>de</strong>s sols que par la présence d’eau.<br />

Une évaluation <strong>de</strong> la température à l’intérieur <strong>de</strong> l’hypocauste pourrait être conduite afin <strong>de</strong><br />

vérifier ces hypothèses.<br />

Le relevé précis <strong>de</strong>s traces <strong>de</strong> canalisation d’eau conservées nous a enfin permis d’expliciter<br />

le cheminement <strong>de</strong> l’eau froi<strong>de</strong> et <strong>de</strong> l’eau chau<strong>de</strong> à l’intérieur <strong>de</strong>s petits bassins <strong>de</strong>s pièces P5<br />

et P6. La canalisation d’eau froi<strong>de</strong> qui part <strong>de</strong> la citerne se divise au niveau du mur ouest <strong>de</strong><br />

la pièce P5 en <strong>de</strong>ux conduits, l’un débouchant dans le bassin <strong>de</strong> P6 et l’autre dans le bassin <strong>de</strong><br />

la niche nord <strong>de</strong> P5. Une trace plus ténue d’un autre conduit est repérable dans l’épaisseur du<br />

mur ouest <strong>de</strong> P5, dans l’axe du bassin accolé à ce mur. Cette canalisation partait probablement<br />

<strong>de</strong> la cuve d’eau chau<strong>de</strong>. Un <strong>de</strong>rnier conduit reliait enfin les <strong>de</strong>ux bassins <strong>de</strong> la pièce P5. La<br />

température <strong>de</strong> l’eau variait donc en fonction <strong>de</strong>s pièces : eau froi<strong>de</strong> dans la pièce 6 et eau dont<br />

on pouvait modifier la température par mélange dans la pièce 5.<br />

En fin <strong>de</strong> mission, la fouille a été étendue vers l’ouest, à l’extérieur du hammam, en direction<br />

<strong>de</strong> la gran<strong>de</strong> mosquée citerne (M1). Une banquette adossée au mur ouest <strong>de</strong>s pièces 7 et 8 a<br />

été mise au jour, puis en poursuivant le dégagement vers l’ouest, le départ d’une rampe dallée<br />

<strong>de</strong> pierre, montant vers le sud est apparue ainsi qu’une secon<strong>de</strong> banquette.<br />

Toutes ces structures étaient recouvertes par une couche d’éboulis <strong>de</strong> pierres <strong>de</strong> pendage<br />

sud-nord. Cette rampe bordée <strong>de</strong> banquettes constitue probablement l’entrée principale <strong>de</strong><br />

la rési<strong>de</strong>nce.<br />

L’escalier situé dans l’angle <strong>de</strong> la pièce P1 fouillée lors <strong>de</strong> la campagne <strong>2004</strong>, a été dégagé.<br />

Il comporte trois volées <strong>de</strong> marches dont <strong>de</strong>ux bien conservées. L’escalier était entièrement<br />

revêtu d’un parement <strong>de</strong> pierre dont il ne reste que les empreintes <strong>de</strong>s dalles dans le mortier.<br />

Il permettait d’accé<strong>de</strong>r aux terrasses <strong>de</strong> la rési<strong>de</strong>nce.

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