Travaux de l'IFAO 2004-2005

442 LAURE PANTALACCI
Le sondage 3
Implanté en 2003 au nord du site, il a été étendu en commençant par les resserres S1 et
S2.
Pour pouvoir dégager la voûte en terre crue de la salle S1, mise au jour en 2003, il a été
nécessaire de commencer le dégagement des salles mitoyennes S2 (à l’ouest) et S3 (à l’est). De
la voûte de S1 a été retirée une trappe en bois, qui était insérée entre des briques cuites et des
briques crues. Trois fragments de poutrelles en bois, dont l’une était sculptée d’un entrelacs,
se trouvaient à proximité. Le mur est de S1 est écroulé.
La voûte de la S2 a été également enlevée et la fouille poursuivie jusqu’aux linteaux de trois
portes, qui étaient renforcées par des poutres. L’une donnait accès à S1, l’autre à une salle située
au sud, non fouillée, et la troisième à une petite resserre au nord (S6).
Un escalier en terre crue longeant le mur extérieur ouest de S2 permettait d’accéder aux
toitures : dix marches ont pu être mises au jour.
Ces resserres ont livré une très grande quantité d’amphores, complètes ou sous forme de
tessons marqués de dipinti rouges et parfois noirs, seulement trois bouchons en terre crue marqués
d’estampilles et quelques ostraca. Le matériel céramique, très homogène, correspond à la
phase tardive de la période byzantine (première moitié du VII e siècle). Une monnaie retrouvée
sur la voûte de S1 confirme cette datation.
La fouille de S3 s’est ensuite étendue vers l’est à deux salles mitoyennes (S4 et S5). La
construction des murs est beaucoup plus fruste que celle des resserres. La découverte de troncs
de palmier, avec les traces de leurs emplacements, et de tiges de palmier, noyées dans du plâtre,
indique que ces salles devaient être couvertes en terrasse. Les murs de S4 étaient couverts d’un
badigeon de chaux léger ; sur la paroi nord, un dessin à l’ocre rouge représente un bateau. En
revanche, les parois de la S5, dont le tiers nord est en ruine, avaient été recouvertes d’un enduit
blanc épais et soigneusement lissé. Des moulures soulignent les murs, forment les voussures des
niches et de la porte (?). Des inscriptions coptes sont apparues sur le mur méridional. À l’est,
les voussures d’une grande niche, placée entre deux petites niches, avaient reçu une décoration
peinte en ocre rouge : une rangée de onze fleurs de lotus entre deux croix et deux rangs de
denticules ; une inscription de six lignes occupe le cul-de-four. Le dégagement complet de la
niche et des sols, dont aucun n’a été atteint, sera l’objectif de la prochaine campagne.
Les deux sites (église et sondage 3) ont été réensablés les 28 et 29 septembre, sous la surveillance
de M. Nach’at Hassan Mohammad et des ghafirs. Les déblais du sondage 3 ont été
déposés sur le secteur anciennement fouillé par J. Maspero.
Restaurations
Elles ont porté sur le mobilier issu de la fouille : céramique (D. Dixneuf), bois, bois peint,
métal, verre, terre, tissu, papyrus et papier (Ebeid Mahmoud). Dans l’église, des enduits ont
été consolidés et des fragments muraux menaçant de se détacher ou détachés ont été reposés
en place. Le dégagement de la fragile voussure de niche dans le sondage 3 a également demandé
l’intervention de Ebeid Mahmoud. L. Blondaux, appelée pour établir un bilan de l’état
des peintures murales et proposer des méthodes de traitement pour l’avenir, a participé aux
consolidations d’enduits, aux prélèvements de fragments peints, et organisé le rangement des
éclats de peinture de l’église, en faisant fabriquer des portoirs.