Travaux de l'IFAO 2004-2005

472 LAURE PANTALACCI
différents prélèvements sur les sites KS143 et 146, et les échanges suscités par la table ronde
organisée à Balat par le projet Acacia de l’université de Cologne sur la céramique des V e et
IV e millénaires.
Parallèlement à cette activité, le mobilier issu des fouilles en cours ou de la prospection a
été documenté.
Les études archéobotaniques de Cl. Newton se sont concentrées sur l’achèvement de l’étude
du matériel de deux secteurs d’époque romaine ; le « jardin est » associé au bassin de rétention
d’eau MQ05d, et le bassin supérieur de rétention d’eau de la qanât MQ010. Le premier a été
fouillé en 1998 par Chr. Thiers et Th. Gonon, qui ont effectué les prélèvements ; l’étude archéobotanique
du matériel ainsi recueilli a été achevée en vue de la publication. Le matériel du
deuxième secteur, dégagé en 2003 et 2004, avait été partiellement étudié en 2003. L’étude des
macrorestes végétaux a donc été achevée cette année. Le contexte formant un ensemble clos
et homogène, l’ensemble du matériel en relation avec l’étude de ce bassin sera publié. Pour les
deux secteurs, les échantillons de bois et charbon ont été mis de côté pour transfert au Caire,
où ils seront identifiés (voir aussi l’article dans ce volume).
En outre, en vue d’une datation au radiocarbone du dégraissant végétal de briques de deux
bâtiments mal datés archéologiquement situés à ‘Ayn-Ziyada (ZMC et ZMD), celles-ci ont été
flottées manuellement afin de récupérer l’ensemble de leur composante organique. Les échantillons
en résultant (np 3102 et np 3103) seront triés au Caire.
Fl. Martin, égyptologue, a été initié aux études archéobotaniques et a participé à ces travaux
par le tri d’échantillons du bassin supérieur de MQ010 et la flottation de briques de ZMC.
J. Lesur a commencé l’étude préliminaire de la faune de ©Ayn-Manâwir. Que ce soit dans
l’habitat ou dans le temple, les restes fauniques du site de ©Ayn-Manâwir sont bien conservés
et ne présentent que peu d’altérations post-dépositionnelles (compaction et corrosion ayant
entraîné une dissolution superficielle du cortex, fragmentation sous l’action ancienne ou
moderne d’agents humains ou animaux). Cette situation a permis une analyse détaillée des
assemblages.
Sur le site de MMA, les animaux exploités sont principalement domestiques, utilisés comme
apport alimentaire. Pour les caprinés, il semble que toutes les étapes de la chaîne opératoire,
de l’abattage à la consommation, aient été effectuées au sein de l’unité domestique alors que
pour le bœuf, l’abattage et la première étape de la découpe semblent avoir été réalisés dans un
lieu extérieur. L’âge des animaux est assez divers et ne permet pas d’attester un élevage ciblé sur
la viande mais peut-être une production alliant différentes stratégies : viande, lait, voire peaux
ou travail. Pour les espèces sauvages, on peut supposer qu’elles étaient également consommées.
Dans le cas des oiseaux, les espèces présentes sont différentes de celles retrouvées au sein du
temple. On peut alors imaginer que le statut des oiseaux de MMA était différent de ceux de MT,
et donc peut-être lié à la consommation.
Dans le cas du temple, nous avons pu mettre en évidence les différents statuts des espèces.
Le chat, la tortue et peut-être les oiseaux semblent avoir joué un rôle rituel dans les pratiques
religieuses. En revanche, le bœuf, les caprinés et peut-être l’âne portent des signes de consommation.
Leurs ossements constituent donc probablement les déchets alimentaires des utilisateurs
du temple, tels que les prêtres, pour un usage domestique ou rituel.