Travaux de l'IFAO 2004-2005

466 LAURE PANTALACCI
– l’étude de la provenance du silex (avec Fr. Briois et B. Midant-Reynes). Il s’agit en effet de la
continuation d’une étude débutée en 2000. En 2004, la reconnaissance systématique – commencée
en 2002 – des oueds qui entament la falaise occidentale a été poursuivie (cf. supra L’outillage
en silex, Fr. Briois).
La cartographie détaillée de la géologie des terrains superficiels devra être continuée en
2005, avec une attention particulière à l’amplitude des crues du Nil prédynastique. L’étude
sera effectuée par des observations en puits et par des sondages à la tarière, et focalisée sur la
zone qui sépare l’habitat de la plaine d’inondation.
L’archéo-botanique : carpologie
Cl. NEWTON
On a procédé à l’étude des prélèvements effectués sur l’habitat et dans plusieurs vases de
la nécropole.
Sur l’habitat, les assemblages de restes végétaux desséchés et carbonisés sont typiquement
domestiques ; il s’agit essentiellement de restes de céréales et de mauvaises herbes associées. En
ce qui concerne l’utilisation des céréales dans l’alimentation, les assemblages de l’ensemble des
contextes de la plaine sableuse au sud de la terrasse ont livré huit exemples de matière organique
transformée bulleuse comprenant de manière visible des caryopses entiers ou fragmentés
de céréales (8000, 9000, DM, TM). Ces résidus, probablement alimentaires, et carbonisés
accidentellement lors de préparations culinaires, seraient à analyser chimiquement, afin d’avoir
des précisions sur la nature de ces préparations (pain? levé ? bouillie de céréales ?) et sur les
modalités de leur fabrication.
Pour l’horticulture, les vestiges de melon ou d’une espèce proche (Cucumis melo/sativus) sont
plus fréquents dans les contextes de la plaine sableuse que dans ceux de la terrasse des limons.
Ils sont souvent associés dans les assemblages aux graines de coloquinte (Citrullus colocynthis),
dont la consommation est pourtant limitée, car elle nécessite une détoxification préalable.
Une nouvelle espèce cultivée a été trouvée dans un échantillon de Trans : la laitue (Lactuca
sativa), sous forme d’une graine carbonisée. Son statut de plante cultivée n’est pas certain – il
pourrait s’agir d’une adventice des champs cultivés ou des zones horticoles. En effet, jusqu’à
présent la laitue n’était attestée dans le matériel archéobotanique qu’à partir de la TPI/époque
romaine. Avec Portulaca oleracea, deux légumes verts seraient maintenant attestés à Adaïma.
Dans la nécropole, l’analyse de la cendre très fine remplissant une coupe en céramique
(S995/01) placée comme offrande dans une tombe révèle une composition variée, et évoque
les cendres d’un foyer domestique : combustible composé de bois et fécès de caprinés, restes
osseux de poissons.
De même que les cendres trouvées dans des récipients, celles trouvées dans certaines tombes
(S984/14, S994/05, S1000/02) semblent issues de foyers domestiques. Dans un cas (S980/05),
la richesse de l’échantillon en restes osseux de poissons évoque les vestiges d’un repas ; le
combustible est alors ordinaire, composé d’un mélange de bois et de fécès de caprinés.
Conformément à ce qui avait été prévu, la mission 2004 a vu l’achèvement des fouilles
sur la nécropole de l’est, des sondages de contrôle sur l’habitat et a été largement consacrée à
l’étude du matériel en vue de la préparation des publications finales. C’est sur ce dernier volet
que sera centrée la mission 2005.