Travaux de l'IFAO 2004-2005

440 LAURE PANTALACCI
recouvrait un mur long d’une vingtaine de mètres. Ce mur appartenait à un édifice s’étendant
au nord de la surface fouillée, qui s’est écroulé dans le courant du VIII e s., ainsi que le montrent
les ostraca coptes et la céramique recueillis dans le sable le recouvrant. Au-dessous du niveau
d’appui du mur est apparu le sommet de constructions directement antérieures au VIII e s. La
présence de ces constructions montre, dès à présent, que les vestiges de la période byzantine
sont effectivement localisés dans ce secteur.
2. Baouît
La fouille s’est déroulée du 5 au 29 septembre. L’équipe scientifique se composait de Dominique Bénazeth
(chef de mission, musée du Louvre), Marie-Hélène Rutschowscaya, Christiane Lyon-Caen, Cécile Giroire et
Jean-Luc Bovot (archéologues, musée du Louvre), Sylvie Marchand (céramologue, Ifao), Delphine Dixneuf
(céramologue, boursière Ifao), Tomasz Herbich et son assistant, Pawel Gan (prospecteurs en géophysique),
Ramez Boutros (Ifao) et Bernard Maurice (architectes), Georges Poncet (photographe), Ebeid Mahmoud
Hamed (restaurateur, Ifao), Laurence Blondaux (restauratrice de peintures murales), Florence Babled
(dessinatrice), Nach’at Hassan Mohammad (inspecteur du CSA).
Les travaux ont consisté en des fouilles et restaurations d’une part, et d’autre part en une
prospection géomagnétique.
Fouilles archéologiques
L’église nord
La fouille, commencée en 2003, s’est étendue vers l’ouest puis vers le nord.
Vers l’ouest, le mur sud a été dégagé au-delà de la porte découverte en 2003, c’est-à-dire
le long de la nef sud. Le contrefort qui double sa face interne dans la travée centrale s’appuie
naturellement contre le mur mais s’en détache vers le sud, pour respecter une niche enduite ;
les contours de cette niche sont bien visibles sur la surface horizontale du mur. Le côté droit de
la niche est peint (décor floral) et inscrit : plusieurs fragments ont pu être restaurés en place.
L’angle sud-ouest du monument a été dégagé ; deux départs de murs viennent s’y adosser,
l’un vers le sud, l’autre vers l’ouest. À l’intérieur, le petit espace formé par les murs ouest, sud
et le contrefort a visiblement été réaménagé par l’arrachement de la banquette à la base des
murs et par un alignement de briques crues ; à la place du dallage, arraché à cet endroit, se voit
l’arasement d’un mur de briques cuites, antérieur à la construction fouillée.
Le mur ouest a été retrouvé : il s’était écroulé à l’intérieur de l’édifice. Couvrant toute la
travée ouest, des éléments de sa structure subsistent : briques crues et cuites ; poutres de palmier
formant chaînages ; bases et chapiteaux de niches. Il était en effet animé par trois niches disposées
symétriquement. Dans celle du milieu, des éléments de boiserie arrachés constituent
les pauvres restes d’un meuble bien visible sur les photographies prises en 1902, une sorte de
chaire à prêcher en escalier (fig. 18).
En revanche, un beau morceau d’archivolte en bois peint vient confirmer l’usage d’une technique
architecturale observée en 2003 : un bois arqué, de même nature, mais non peint, était
appliqué contre l’ouverture de la niche sud du mur oriental (fig. 19). De nouveaux tronçons
de colonnes peintes ont été découverts, ainsi que les bases des colonnes Sud 3 et Nord 3.