Travaux de l'IFAO 2004-2005

TRAVAUX DE L’INSTITUT FRANÇAIS D’ARCHÉOLOGIE ORIENTALE EN 2004-2005 477
d’époque copte (secteur 2 : une cuisine d’époque byzantine ; secteur 4 : un four), et par les
prélèvements des sebbakhin. Au sud de l’église déjà fouillée, ont été mis au jour les restes de ce
qui est probablement un pressoir ( ?), consistant en deux bassins, celui du bas étant alimenté
par une canalisation de calcaire terminée par une tête de lion.
Les tombes
Un nouveau secteur de la nécropole a été exploré : situé le long de la route qui passe au nord
du fort, il a été endommagé, mais seulement de façon superficielle, par l’implantation de cette
voie il y a quelques années. Trois autres tombes, situées exactement en face du fort romain, ont
été fouillées pour préciser la relation chronologique entre le fort et le cimetière environnant,
qui a été occupé de la fin de la Troisième Période intermédiaire à l’époque romaine. Après la
fouille, toutes les tombes ont été réensablées.
Deux périodes d’occupation sont attestées : Basse Époque, époque romaine.
Les tombes de Basse Époque
Sur 21 tombes de cette époque repérées cette année, 14 ont été fouillées. L’architecture en
est simple : un puits d’accès, de plan grossièrement carré, creusé dans le rocher, desservant le
plus souvent un caveau unique, parfois deux ou trois. Le sol des caveaux, ovoïdes, est creusé
d’une fosse anthropoïde pour recevoir le corps. Aucun matériel funéraire n’est associé aux sépultures,
dont certaines ont été retrouvées vides. La datation de la Basse Époque est indiquée
par le type d’encensoirs de céramique, typique de cette période, retrouvés dans les remplissages
de puits.
Les tombes d’époque romaine
La réutilisation de certaines tombes à l’époque romaine est indiquée de même par le matériel
céramique, en particulier des encensoirs, pris dans les blocages des portes de caveaux, et aussi
par les inhumations multiples. Les quatre tombes romaines fouillées cette année traduisent
une recherche de monumentalité, avec un escalier d’accès et une porte excavée ou construite.
Trois d’entre elles sont des réoccupations de tombes antérieures, avec reprise du puits, installation
d’un escalier, et creusement de plusieurs nouveaux caveaux à fosse anthropoïde. La seule
tombe de construction romaine présente un espace central de plan carré, sur lequel s’ouvrent
des niches abritant plusieurs corps. Une autre (n o 9), inachevée, est datée par un graffito démotique
de l’an 18 d’un empereur non nommément désigné.
Toutes ces tombes ont été pillées dès l’Antiquité.
Tombes non datées
Trois tombes restent à dater. Simples fosses ovoïdes individuelles creusées dans la roche,
elles présentent un compartiment pour la tête du défunt, comme celles de la Basse Époque.
La protection de la tête, et parfois des extrémités, est assurée par des dalles de pierre noire.
Les fosses sont fermées de trois couches de dalles ou de grosses pierres, noires. D’orientation
variable, elles ont livré les corps de deux adultes et un jeune enfant (tombe n o 24), qui portait
un bracelet de fer et un autre en coquillages.