Travaux de l'IFAO 2004-2005

464 LAURE PANTALACCI
La campagne d’étude sur les industries en silex taillé a presque exclusivement été consacrée
aux séries de la terrasse des limons d’où provient la majeure partie de la documentation
lithique de l’habitat. Les travaux ont essentiellement porté sur les outillages pour lesquels la
classification typologique a été précisée et complétée d’observations sur la nature des matières
premières et la qualité des supports employés. L’analyse descriptive a pu être enrichie par une
étude détaillée des armatures de faucilles, des grattoirs, des racloirs, et des burins qui constituent
les outils les plus nombreux mais aussi les plus variés sur les plans morphologique et technique.
L’aboutissement des classements a permis d’équilibrer les décomptes et de travailler à la fois
sur les études de fréquences et sur une projection spatiale des principaux groupes représentés.
Un important travail a également été réalisé sur l’illustration (dessins et photos numériques)
d’un nombre représentatif de pièces parmi les plus significatives.
Un autre travail a consisté à examiner et à inventorier l’ensemble des pièces lithiques provenant
des différentes nécropoles. La base de données a pu ainsi être vérifiée et complétée.
Le lithique reste malheureusement très indigent dans le contexte funéraire d’Adaïma et la
documentation examinée apporte peu à la réflexion sur ce type de mobilier.
Le macro-outillage
B. MIDANT-REYNES
Le macro-outillage comprend les percuteurs, éventuellement les enclumes, et le matériel
de broyage, meules, pilons et molettes. Un nombre très important de ces pièces a été recueilli
lors de la fouille des différents secteurs de l’habitat. Certaines – notamment des meules
entières – proviennent de sépultures. Un enregistrement systématique a été entrepris depuis
1999 sur tableur Excel, regroupant tous les éléments issus de la terrasse des limons, des secteurs
1002-1003, 7000, 8000, 9000 et des zones testées lors de la dernière campagne de fouille sur
l’habitat, en 2003. Au total, plusieurs milliers de pièces ont été enregistrées, prenant en compte,
outre leur localisation : 1. Leur nature (percuteur, percuteur/molette, molette, meule); 2. Leur
état (entier, débris, éclat – en notant à chaque fois si la pièce portait ou non des traces de feu,
ce qui est loin d’être exceptionnel sur la zone d’habitat) ; 3. Le matériau dans lequel elles ont
été confectionnées (grès, quartzite, lumachelle, granite, silex étant les plus communs). Une base
de données plus précise informe les principaux caractères des pièces entières ou sub-complètes
(dimensions, forme générale, morphologie de la table de travail et éventuel « repiquetage » de
la surface pour la « réactiver », degré d’élaboration, réutilisation éventuelle, etc.).
La quasi-totalité des pièces provenant de la zone des limons a été enregistrée lors des
précédentes campagnes. Celles des autres secteurs ont fait l’objet d’un enregistrement cette
année. Il est encore trop tôt pour tirer les premières conclusions quant à leur fréquence et leur
répartition en termes de typologie, de matériaux employés, de degré de fragmentation, etc. Il
apparaît cependant « à vue d’œil » que ce dernier élément – la fragmentation – se dessine déjà
comme un point fort de l’analyse. Il convient de noter que deux grandes meules dormantes à
table concave, l’une en granite, l’autre en calcaire, ont été retrouvées in situ dans les secteurs
1001 (Adaïma I, p. 64, photo 1.23) et 8000, à proximité de foyers. Une grande meule en granite
(1001/3.1) se situait dans une large structure cendreuse où les analyses carpologiques ont détecté
un fin tamisage du blé (ibid., p. 487-489) à côté d’un stockage de l’orge.
Parallèlement à l’enregistrement des données, un examen plus approfondi a été mené sur
les éléments mobiles, à savoir la série des percuteurs, pilons et broyeurs. Le travail a été réalisé