Travaux de l'IFAO 2004-2005
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422 LAURE PANTALACCI<br />
(i<strong>de</strong>ntifiées par le fouilleur comme <strong>de</strong>s crocodiles : FIFAO 1, 1924, p. 64-66, pl. 36, n os 9, 14,<br />
16 et 28) ; un objet similaire a été trouvé durant la campagne <strong>2004</strong> <strong>de</strong>vant la chapelle <strong>de</strong> F 48.<br />
Le musée du Caire conserve aussi quelques exemples <strong>de</strong> reliquaires en bois portant l’image<br />
<strong>de</strong> l’animal ; bien qu’aucune précision ne soit apportée dans le CGC sur la provenance exacte<br />
<strong>de</strong> ces objets (C. Gaillard, G. Daressy, La faune momifiée <strong>de</strong> l’antique Égypte, CGC, Le Caire,<br />
1905, n os 29786 à 29789), il est probable que leur origine soit à chercher dans la nécropole « F »,<br />
fruit <strong>de</strong> fouilles antérieures à 1905. Les musaraignes peuvent être dédiées aussi bien à Horus<br />
qu’à Ouadjet, <strong>de</strong>ux divinités essentielles <strong>de</strong> Létopolis, ville dont le nom est justement attesté<br />
dans le Ouadi Qaren. Des témoignages zoologiques complémentaires en faveur du premier<br />
dieu ont été découverts aux abords du mastaba F 48, sous forme <strong>de</strong> restes d’oiseaux, dont <strong>de</strong>s<br />
rapaces, et <strong>de</strong> crânes d’ichneumons, selon une association bien connue dans les textes.<br />
Archives photographiques d’Abou Roach<br />
À l’invitation du service <strong>de</strong>s archives <strong>de</strong> l’Ifao, une collection <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux cent trente clichés – <strong>de</strong>s<br />
numérisations <strong>de</strong> plaques <strong>de</strong> verre, certaines stéréoscopiques – a été examinée. Son intérêt est<br />
majeur pour le site, compte tenu <strong>de</strong>s lacunes dans les publications du début du XX e siècle. Une<br />
première série concerne les fouilles <strong>de</strong> 1913-1914 dirigées par P. Lacau, pour lesquelles il n’existe<br />
qu’un compte rendu succinct (CRAIBL 1913), néanmoins suffisant pour i<strong>de</strong>ntifier les zones dégagées<br />
et les structures découvertes : (1) la pyrami<strong>de</strong> et l’enclos nord-est du complexe <strong>de</strong> Radje<strong>de</strong>f ;<br />
(2) une nécropole (à présent disparue) au nord du village d’Abou Roach, avec un grand mastaba<br />
en briques à chapelle cruciforme ; (3) la nécropole « M » confiée par Lacau à P. Montet. Pour cette<br />
<strong>de</strong>rnière zone, aucun <strong>de</strong>s clichés conservés ne correspond aux photos publiées dans Kêmi VII (1938)<br />
et VIII (1946). Parmi les éléments les plus remarquables, on signalera <strong>de</strong>s vues <strong>de</strong> la fouille en<br />
cours <strong>de</strong> la superstructure du mastaba thinite M I (et en particulier <strong>de</strong> ses tombeaux subsidiaires,<br />
dont le n o II et sa stèle inscrite in situ), ou <strong>de</strong> la chambre funéraire <strong>de</strong> M XII. Des photographies<br />
montrent aussi le travail effectué aux mastabas M IX, XV et XVIII, tous <strong>de</strong> la IV e dynastie, que<br />
Montet n’a jamais publiés en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> notes et <strong>de</strong> croquis très sommaires (Kêmi VIII, 1946,<br />
p. 215-221). Pour M IX, son commentaire ne fait état que d’un bloc décoré, représentant <strong>de</strong>ux<br />
personnages guidant un ibex et un troisième un autre animal (perdu ; cf. PM 6), alors que les<br />
clichés montrent aussi la découverte d’un bloc représentant un scribe au travail, monument qui<br />
se trouve actuellement au Louvre, mais enregistré « sans provenance » (E 14321, cf. Chr. Ziegler,<br />
Catalogue <strong>de</strong>s stèles, n o 62) ; à noter qu’il est entré dans les collections la même année (1934) que la<br />
fausse-porte <strong>de</strong> Sabousou, provenant <strong>de</strong> M XVIII. Les photographies <strong>de</strong> Montet montrent aussi<br />
que le tombeau M IX possédait une gran<strong>de</strong> niche décorée sur ses faces antérieures et latérales,<br />
le propriétaire étant représenté sur le panneau du fond, critères typiques <strong>de</strong> la IV e dynastie et,<br />
pour le premier, plutôt antérieur à Mykérinos (cf. N. Cherpion, Mastabas et hypogées, p. 71, critère<br />
n o 49, et p. 74, critère n o 50). De ce point <strong>de</strong> vue aussi, comme à la nécropole « F », les dates<br />
communément admises pour ces tombeaux, les V e ou VI e dynasties, sont donc à revoir, pour se<br />
ranger à l’avis initial du fouilleur. La secon<strong>de</strong> série <strong>de</strong> clichés concerne les fouilles <strong>de</strong> F. Bisson <strong>de</strong><br />
La Roque dans les nécropoles « M » (excroissance nord-est, à l’est <strong>de</strong> M XVIII), « F » (partie nord),<br />
« H » (les hypogées <strong>de</strong> la pyrami<strong>de</strong> « Lepsius I ») et aux galeries du Ouadi Qaren ; bon nombre <strong>de</strong><br />
ces vues sont celles qui ont été publiées dans les comptes rendus <strong>de</strong>s FIFAO 1 (1924) et 2 (1925),<br />
mais d’autres sont restées inédites ; en revanche, il faut noter que toutes les vues publiées ne sont<br />
pas présentes dans la collection <strong>de</strong> l’Ifao, les lacunes étant importantes pour la saison 1922-1923.