Travaux de l'IFAO 2004-2005
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430 LAURE PANTALACCI<br />
Les travaux <strong>de</strong> terrain ont été orientés vers l’analyse <strong>de</strong> la stratigraphie générale du site et<br />
sur le dégagement d’une aire limitée, le secteur 4 (250 m 2 ). Les structures mises au jour ont<br />
révélé <strong>de</strong>s installations à caractère domestique (silos, fours entourés <strong>de</strong> murets <strong>de</strong> briques crues)<br />
affectées <strong>de</strong> nombreux réaménagements.<br />
Après l’abandon, <strong>de</strong>s tombes maçonnées <strong>de</strong> briques crues ont été implantées, abritant <strong>de</strong>s<br />
individus inhumés sur le côté en position contractée, accompagnés <strong>de</strong> mobilier funéraire<br />
(dépôt <strong>de</strong> faune, vaisselle en céramique, scarabées inscrits, amulettes). Une autre catégorie <strong>de</strong><br />
tombes, également postérieures à l’occupation, est représentée par <strong>de</strong>s fosses rectangulaires<br />
dans lesquelles les sujets ont été déposés, allongés sur le dos, les bras parfois repliés, les mains<br />
sur les épaules, généralement sans aucun mobilier. Dans un seul cas (SP08), un vase, manifestement<br />
inséré dans l’abdomen, un pichet à engobe rouge, indique sans plus <strong>de</strong> précision que<br />
nous sommes toujours dans le contexte <strong>de</strong> la Deuxième Pério<strong>de</strong> intermédiaire. De domestique,<br />
l’aire concernée a donc pris une vocation funéraire dans un cadre temporel qui est celui<br />
<strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> Hyksôs. Les <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> tombes ont-ils cohabité ou se sont-ils succédé ? Des<br />
éléments <strong>de</strong> réponse <strong>de</strong>vraient se dégager <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> en cours.<br />
Dans la partie inférieure du kôm, à partir d’un paléosol<br />
<strong>de</strong>ssinant un niveau dans la gezira, à environ 1,20 m sous la<br />
surface actuelle, se sont implantées les tombes prédynastiques.<br />
Au total 239 sépultures <strong>de</strong> cette pério<strong>de</strong> ont été fouillées et 17<br />
ont été simplement repérées et notées.<br />
Il convient tout d’abord <strong>de</strong> gar<strong>de</strong>r à l’esprit que ces 256<br />
tombes correspon<strong>de</strong>nt aux surfaces fouillées, soit 22,5 % <strong>de</strong> la<br />
totalité <strong>de</strong> la partie conservée <strong>de</strong> la nécropole. En effet, le kôm<br />
est un lambeau d’un site plus vaste. Les sondages réalisés dans<br />
les champs en contrebas, à l’ouest, ont permis <strong>de</strong> mettre au<br />
jour du matériel <strong>de</strong> tombes prédynastiques totalement remanié,<br />
attestant <strong>de</strong> la <strong>de</strong>struction <strong>de</strong> la partie ouest <strong>de</strong> la nécropole par<br />
l’implantation <strong>de</strong>s cultures. D’autre part, il ne faut pas perdre<br />
FIG. 14. Kôm al-Khilgan.<br />
Niveaux prédynastiques. Sépulture d’enfant.<br />
<strong>de</strong> vue que la présence <strong>de</strong> la plaine alluviale, au sud, donne les limites <strong>de</strong> l’occupation Hyksôs,<br />
mais pas celles du cimetière prédynastique. On a pu observer l’existence <strong>de</strong> tombes antérieures<br />
à cette limite <strong>de</strong> l’inondation, et partiellement détruites par ses flots. Ce qui est connu <strong>de</strong> la<br />
nécropole prédynastique constitue donc un ensemble très incomplet, par suite <strong>de</strong> facteurs tant<br />
naturels (évolution <strong>de</strong>s chenaux du Nil) qu’anthropiques (creusement <strong>de</strong>s champs).<br />
En l’attente <strong>de</strong>s analyses statistiques prévues, et qui prendront en compte les différents paramètres<br />
(présence/absence <strong>de</strong> mobilier, type <strong>de</strong> mobilier, orientation et position du corps, etc.),<br />
les premières observations, fondées sur la typologie <strong>de</strong>s céramiques, permettent <strong>de</strong> distinguer<br />
trois groupes chronologiquement distincts. Le premier groupe est représenté par <strong>de</strong>s poteries<br />
<strong>de</strong> formes ovoï<strong>de</strong>s plus ou moins allongées à globulaires, à fond plat, à col, avec ou sans lèvre<br />
oblique, à surface brunie polie ou simplement lissée. Il se rattache aux groupes <strong>de</strong>s céramiques<br />
<strong>de</strong> Basse Égypte, phase II <strong>de</strong> Digla, parallèle au tout début <strong>de</strong> Nagada II. Le second ensemble<br />
regroupe les vases ovoï<strong>de</strong>s à col et fond arrondi à pointe, dits « en citron », que l’on trouve en<br />
Basse et en Haute Égypte et qui sont contemporains <strong>de</strong> la phase Nagada IIC-D. Le <strong>de</strong>rnier<br />
groupe est représenté par les types nagadiens IIIA-C, wavy handled aux formes tubulaires, vases<br />
« en bonbonne », gran<strong>de</strong>s jarres à épaulement, etc.