Travaux de l'IFAO 2004-2005

444 LAURE PANTALACCI
Éléments de liaison métalliques
Les échantillons de métaux prélevés lors de la mission du printemps 2004 ont été analysés
sous la direction de Ph. Fluzin dans le laboratoire de restauration de l’Ifao. Le métal a la particularité
d’être un fer d’une exceptionnelle pureté, qui avait été scellé au plomb. Un rapport
technique est en préparation.
La restitution d’un élément métallique (sur le modèle d’une agrafe en fer pur scellé au plomb)
d’après les fragments retrouvés sous les dalles de la couverture du pronaos du temple d’Hathor
et analysés l’année dernière permet de penser qu’ils ne proviennent pas de récupération sur
le naos : en effet, à la surface des corniches, la forme originale des mortaises est, sans conteste,
plus étroite. Ces éléments d’agrafe métallique proviennent donc d’un autre monument, peutêtre
démonté pour permettre la construction du pronaos.
Travail et pose des éléments de la maçonnerie en grand appareil
Dans le cadre d’une extension de l’étude architecturale du temple d’Hathor, la problématique
sur le mode opératoire de la maçonnerie est abordée selon trois thèmes :
– l’appareillage de la maçonnerie, principalement sur le mur péribole qui offre un superbe
« éclaté » des techniques antiques en raison de son exploitation secondaire comme carrière. Moins
altérée, donc moins riche en informations sur le travail au cœur de l’ouvrage, la maçonnerie
du naos a également été prise en compte et permet de compléter l’information avec un petit
décalage chronologique ;
– la mise en œuvre, préparation et ajustement, des monolithes des éléments structurels
horizontaux (éléments dont le poids varie jusqu’à 50 tonnes) ;
– la mise en œuvre des baies.
Le travail de la mission a également porté sur l’observation et l’étude de la pose des pierres.
Elle a inclus une recherche sur les traces des différents outils utilisés pour la taille et la mise en
place (impacts des outils, cavités d’appui, traits de scie) et des signes permettant de préciser la
logistique du chantier pharaonique (apport des pierres, rampes, échafaudages, mise en place
des portes, manutention des monolithes de couverture). En l’absence de données précises sur
les outils et leur diffusion, on a constaté l’emploi d’un outil particulier comme l’escoude dite
« romaine » tant sur le mur péribole que sur le naos.
À travers les traces d’outils utilisés pour le travail de la pierre en carrière comme sur les
constructions, et l’établissement d’un inventaire de l’outillage, il sera possible de préciser le
rapport entre l’extraction et la mise en œuvre.
L’importance du mortier (lubrifiant, liant, ou les deux ?) n’étant pas précisément définie
dans les publications sur la construction pharaonique, il est primordial de procéder à l’analyse
de ses composants et d’étudier la température de préparation du plâtre. À cette fin, onze
prélèvements de mortier ont été effectués en différents endroits de la maçonnerie du monument.
Il est prévu de les analyser dans le laboratoire de restauration de l’Ifao au Caire (avec
la collaboration de l’équipe de Ph. Fluzin) sous la supervision du Centre de conservation et
de recherche du CSA.