Travaux de l'IFAO 2004-2005

TRAVAUX DE L’INSTITUT FRANÇAIS D’ARCHÉOLOGIE ORIENTALE EN 2004-2005 481
De nombreux échantillons de charbon de bois ont été transférés au laboratoire d’analyse
de l’Ifao pour y être étudiés. L’identification du charbon de bois des divers contextes, artisanaux
ou présumé domestique (dépotoir), pourra nous informer sur l’éventuel emploi de
combustibles différents selon les usages. On peut émettre l’hypothèse que la végétation locale
croissant dans les oueds alentours était utilisée comme combustible domestique, mais celle-ci
étant insuffisante en quantité, un autre combustible était utilisé pour les usages artisanaux
(forge). En effet, d’après les ostraca du site, du charbon de bois était importé spécialement
pour le fonctionnement de la forge (A. Bülow-Jacobsen). Cette étude permettra également de
contribuer à la connaissance de la végétation ligneuse localement présente.
Les textiles
Étude
D. CARDON, H. GRANGER-TAYLOR
Quatre personnes ont collaboré à l’étude des textiles : deux historiennes spécialistes de l’étude
des textiles archéologiques, Dominique Cardon, et Hero Granger-Taylor, une restauratrice,
Danièle Nadal, et, pour la première fois, un chimiste expérimenté dans l’analyse des colorants
de textiles archéologiques, Witold Nowik.
Les objectifs de la mission étaient :
– l’examen des textiles découverts à Umm Balad ; la sélection d’un ensemble de fragments
représentatif de ce corpus numériquement important ; le nettoyage et la conservation des
documents sélectionnés ; leur étude complète et le prélèvement de fils en vue de l’analyse des
fibres et des colorants des documents les plus intéressants ;
– la mise au point de la publication du chapitre sur les textiles de Didymoi, devant faire
partie de l’ouvrage sur ce site en cours de rédaction sous la direction d’Hélène Cuvigny ;
– le réexamen du corpus des textiles de Maximianon et de Krokodilô afin de repérer les
éléments de comparaison les plus pertinents avec les textiles de Didymoi et d’Umm Balad et
d’effectuer des prélèvements en vue d’analyses de colorants. En effet, un nouvel objectif majeur
de ces missions consacrées à l’étude des textiles archéologiques du désert Oriental d’Égypte va
être l’évaluation de l’importance respective de l’utilisation de la vraie pourpre de mollusques,
d’une part, et des techniques d’imitation de la pourpre par des colorants végétaux, d’autre
part, dans la production textile de l’Égypte et des pays méditerranéens aux premiers siècles de
notre ère ; cela à la lumière des résultats d’une grande série d’analyses de colorants de textiles
de divers types, présentant tous des colorations dans les tons de violets, mauves, roses et gris
violacés.
La mission s’est déroulée en plusieurs phases. Après examen et sélection des textiles découverts
à Umm Balad, les textiles retenus pour analyse approfondie ont été aussitôt confiés
à Danièle Nadal pour nettoyage, conservation, et conditionnement en vue de leur stockage
dans le dépôt des antiquités à Quft.
Après cet examen préliminaire, D. Cardon s’est principalement occupée de l’analyse des
textiles et fragments de vêtements sélectionnés pour la publication des textiles d’Umm Balad,
et H. Granger Taylor de travaux comparatifs entre le matériel de Didymoi et les documents
similaires découverts précédemment à Maximianon et à Krokodilô, auxquels elle n’avait pas
encore eu accès.