Eau, assainissement et développement durable – Les ... - pseau
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EAU, ASSAINISSEMENT ET DÉVELOPPEMENT DURABLE : LES ENJEUX DANS LES VILLES DES PAYS EN DÉVELOPPEMENT<br />
> CHAPITRE 6<br />
La réussite des proj<strong>et</strong>s PHAST dépend directement de la qualité des équipes recrutées <strong>et</strong>, en particulier,<br />
de leurs capacités d’animation. Des « facilitateurs » <strong>et</strong> des coordinateurs sont formés selon ces<br />
critères afin d’accompagner la communauté pendant les quatre phases principales du proj<strong>et</strong>. Leur<br />
expérience préalable dans ce type d’action, ainsi que leur aptitude à initier le dialogue avec la population,<br />
est déterminante.<br />
Leur connaissance des dialectes <strong>et</strong> des cultures locales occupe donc une part importante dans les<br />
critères de sélection. <strong>Les</strong> proj<strong>et</strong>s PHAST impliquent que les responsables municipaux en charge de l’environnement<br />
<strong>et</strong> de la santé connaissent les gestes simples à inculquer <strong>et</strong> les pratiques à bannir. <strong>Les</strong><br />
praticiens de santé – notamment accoucheuses <strong>et</strong> guérisseurs traditionnels ou tradipraticiens – sont<br />
ainsi formés aux principes <strong>et</strong> aux règles de l’hygiène moderne suivant les recommandations données<br />
par l’OMS déjà depuis une trentaine d’années. Chaque proj<strong>et</strong> est structuré en quatre étapes successives<br />
: identification des problèmes, planification d’actions, réalisation, évaluation des résultats.<br />
C<strong>et</strong>te méthode utilise des supports visuels suffisamment simples (dessins, bandes dessinées, cartes,<br />
photos, posters, dépliants...) pour être faciles à réaliser <strong>et</strong> peu coûteux. Ils doivent perm<strong>et</strong>tre à la population<br />
de s’identifier, par exemple au moyen de représentations de leurs pratiques quotidiennes, <strong>et</strong> de<br />
reconnaître leur environnement, par exemple grâce à la représentation de leur quartier. Chaque<br />
personne ou chaque groupe à qui est confiée la responsabilité de m<strong>et</strong>tre en œuvre un proj<strong>et</strong> PHAST<br />
est donc chargé de concevoir ses propres moyens visuels, ainsi que de favoriser <strong>et</strong> stimuler la participation<br />
de la communauté pendant leur élaboration. L’un des principes de c<strong>et</strong>te méthode consiste,<br />
notamment, à utiliser le dessin <strong>et</strong> la peinture comme moyens d’expression. La perception visuelle<br />
stimule les capacités de globalisation <strong>et</strong> de synthèse, un phénomène bien connu des neurologues<br />
sous le nom de « perception syncrétique » C<strong>et</strong>te méthode présente un autre avantage, car la manière<br />
dont chacun des habitants perçoit <strong>et</strong> interprète le milieu urbain dans lequel il évolue peut alors être<br />
mieux comprise <strong>et</strong> interprétée. De plus, les femmes qui n’ont pas le temps de se rendre aux réunions<br />
éducatives, ou encore qui ne savent ni lire ni écrire ne se sentiront pas exclues du processus éducatif<br />
dont leur communauté bénéficie. Lorsqu’on ne comprend pas pourquoi modifier des habitudes, le<br />
changement ne se produit que rarement, voire pas du tout, en particulier lorsque la pauvr<strong>et</strong>é se<br />
conjugue à l’ignorance.<br />
La phase d’évaluation a pour but de déceler les principaux freins rencontrés au cours du proj<strong>et</strong> <strong>et</strong> de<br />
rendre compte de la participation des divers volontaires <strong>et</strong> partenaires, du respect des délais, du degré<br />
d’apprentissage de la population, <strong>et</strong> des réalisations techniques concrètes. C<strong>et</strong>te phase consiste également<br />
à vérifier si les objectifs assignés au proj<strong>et</strong> ont été atteints de manière suffisamment précise<br />
pour refléter les besoins réels <strong>et</strong> ressentis de la communauté <strong>et</strong> rendre compte des réponses<br />
concrètes qui y ont été apportées. <strong>Les</strong> réponses aux questions suivantes, posées aux apprenants,<br />
peuvent en rendre compte : – Le nombre des participants a-t-il augmenté ? Combien de personnes<br />
sont-elles maintenant capables d’apprécier tous les bénéfices provenant de l’utilisation d’une eau<br />
saine ? Combien de temps les personnes chargées d’approvisionner en eau leur famille peuvent-elles<br />
économiser chaque jour ? Comment ce temps est-il utilisé ? Le nombre de cas de maladies diarrhéiques<br />
a-t-il diminué, de combien <strong>et</strong> dans quelles familles ?<br />
Procéder à l’évaluation hebdomadaire ou, à tout le moins, mensuelle d’un proj<strong>et</strong> éducatif perm<strong>et</strong><br />
d’en vérifier les progrès <strong>et</strong> de modifier certaines activités pour en améliorer les résultats. En eff<strong>et</strong>,<br />
l’objectif ne consiste pas seulement à changer d’anciennes habitudes <strong>et</strong> comportements en relation<br />
avec l’eau. Il s’agit de rendre une population capable ensuite de concevoir, m<strong>et</strong>tre en œuvre <strong>et</strong> gérer<br />
elle-même ses propres proj<strong>et</strong>s. L’autonomisation de la population constitue la base même de tout<br />
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