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Eau, assainissement et développement durable – Les ... - pseau

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EAU, ASSAINISSEMENT ET DÉVELOPPEMENT DURABLE : LES ENJEUX DANS LES VILLES DES PAYS EN DÉVELOPPEMENT<br />

> INTRODUCTION<br />

Si la population parvient à s’approvisionner en eau dans des villes telles que Bandung, Jakarta<br />

(Indonésie), Dhaka (Bangladesh) ou encore Bamako (Mali), aux taux de couverture très bas concernant<br />

l’alimentation en eau potable avec respectivement 27%, 30%, 42% <strong>et</strong> 17%, c’est grâce aux<br />

multiples prestataires qui assurent l’indispensable complément du service public. C’est dans ces<br />

villes que les services alternatifs – individuels, familiaux ou collectifs, marchands ou non marchands<br />

– sont le plus développés.<br />

> Exemples de services alternatifs<br />

• Usagers bénéficiant d’une connexion individuelle <strong>et</strong> revendant l’eau à leur voisinage (souvent dans l’illégalité,<br />

car la compagnie fermière ou concessionnaire ne reconnaît généralement pas ce type de pratique,<br />

sauf en Côte d’Ivoire).<br />

• Gestionnaires - souvent propriétaires - de systèmes indépendants (forage, source, dispositif de stockage,<br />

réseau de dsitribution) alimentant des zones que le réseau « officiel » n’a pas encore atteint.<br />

• Gestionnaires de bornes fontaines, souvent abonnés de la compagnie de distribution, parfois titulaires<br />

d’un contrat spécial. À Niamey (Niger) <strong>et</strong> à Dakar (Sénégal), les bornes fontaines sont le principal mode de<br />

distribution dans les quartiers populaires.<br />

• Camions de distribution, qui achètent l’eau en gros à la compagnie de distribution ou à des producteurs<br />

privés (exploitants de forages par exemple) <strong>et</strong> qui livrent souvent l’eau à des propriétaires de citernes (ces<br />

derniers assurant une revente de détail dans leur voisinage).<br />

• Porteurs ou livreurs d’eau (par char<strong>et</strong>te, âne, cheval, pousse-pousse, vélo, <strong>et</strong>c.) fournissant un service de<br />

proximité <strong>et</strong> évitant l’attente aux bornes fontaines (dans beaucoup de villes, malgré sa dur<strong>et</strong>é, le métier de<br />

livreur d’eau représente de nombreux emplois à plein temps).<br />

• Pour l’<strong>assainissement</strong>, camions vidangeurs de fosses septiques <strong>et</strong> de récupération des boues issues des<br />

latrines individuelles (un service essentiel dans les villes ou l’<strong>assainissement</strong> autonome se développe rapidement<br />

pour les familles non connectées au réseau d’égoûts).<br />

Figure 0.8<br />

Ces intermédiaires <strong>et</strong> ces opérateurs indépendants, souvent accusés d’offrir un « sous-service » (à<br />

cause des risques sanitaires qu’il leur est parfois difficile de maîtriser) à des prix exorbitants, prennent<br />

en charge une distribution de proximité auprès d’usagers ne disposant pas d’un accès individuel<br />

à l’eau. Selon le contexte propre à sa zone d’habitation, l’usager non connecté au réseau peut<br />

ainsi être desservi de façon très inégale, allant des différents niveaux de service proposés par l’opérateur<br />

officiel (bornes-fontaines, réservoirs, connexions individuelles), à ceux offerts par des fournisseurs<br />

locaux indépendants. <strong>Les</strong> prestations sont alors très diverses, aussi bien en ce qui concerne les<br />

prix pratiqués que la qualité <strong>et</strong> la quantité de l’eau proposée. De façon générale, plus la chaîne d’approvisionnement<br />

comporte d’intermédiaires, moins la qualité <strong>et</strong> le prix de l’eau sont avantageux pour<br />

le consommateur final.<br />

Des études récentes ont démontré que dans des villes comme Port-au-Prince (Haïti) ou Nouakchott<br />

(Mauritanie), les opérateurs indépendants représentaient de 50 à 80% du chiffre d’affaires de la<br />

« filière » eau potable, ainsi qu’un nombre important d’emplois. Leur « part de marché » dans les<br />

quartiers populaires, quant à elle, est directement liée à l’existence ou non d’une démarche sociale de<br />

proximité lancée par la compagnie de dsitribution, ainsi qu’aux investissements engagés pour l’extension<br />

des infrastructures urbaines vers les zones défavorisées.<br />

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