Eau, assainissement et développement durable – Les ... - pseau
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EAU, ASSAINISSEMENT ET DÉVELOPPEMENT DURABLE : LES ENJEUX DANS LES VILLES DES PAYS EN DÉVELOPPEMENT<br />
> CHAPITRE 1<br />
42<br />
De façon générale, les transactions engagées<br />
dans les pays en développement se caractérisent<br />
par un degré élevé d’incertitude qui touche à la<br />
fois les partenaires privés (opérateurs, sous-traitants,<br />
bailleurs de fonds) <strong>et</strong> les partenaires<br />
publics (notamment les collectivités). L’opérateur<br />
privé doit faire face à un environnement parfois<br />
délicat à maîtriser. Il lui est souvent difficile de<br />
connaître l’état réel des infrastructures. En<br />
conséquence, il lui faut agir avec prudence<br />
pendant la négociation <strong>et</strong> la définition de ses<br />
engagements. De plus, les ressources financières<br />
qu’il mobilise sont en général très importantes<br />
pour un r<strong>et</strong>our sur investissement incertain <strong>et</strong><br />
des risques souvent élevés. <strong>Les</strong> collectivités,<br />
quant à elles, manquent souvent d’expérience<br />
dans la passation de partenariats avec le secteur<br />
privé.<br />
Elles sont particulièrement sensibles, d’une<br />
part, aux risques d’augmentation des prix <strong>et</strong>,<br />
d’autre part, à ceux d’une discrimination dans<br />
la desserte des différentes catégories d’usagers<br />
(abandon des populations à faibles revenus<br />
pour lesquelles le coût d’extension du réseau<br />
est plus élevé).<br />
L'élaboration d’un contrat de gestion déléguée est donc une phase-clé au cours de l’établissement<br />
des relations de confiance entre les partenaires publics <strong>et</strong> privés. Elle comprend plusieurs étapes <strong>et</strong><br />
engage de nombreux acteurs : une ou plusieurs collectivités à l’origine du cahier des charges initial,<br />
les pouvoirs publics en charge du contrôle de l’appel d’offres, un ou plusieurs opérateurs sélectionnés<br />
<strong>et</strong>, éventuellement, les institutions internationales associées au proj<strong>et</strong>. <strong>Les</strong> partenaires s’appuient<br />
généralement sur des clauses contractuelles types, bien qu’il n’existe pas de modèle directement<br />
réutilisable. En eff<strong>et</strong>, la diversité des contextes culturels, juridiques, politiques <strong>et</strong> économiques dans<br />
le monde impose de nombreuses adaptations, ainsi que l’élaboration de solutions originales.<br />
<strong>Les</strong> conséquences de c<strong>et</strong>te grande complexité lors de la préparation des contrats de gestion déléguée<br />
sont multiples. Dès le début du proj<strong>et</strong>, les partenaires sont souvent contraints de s’entourer de<br />
conseils juridiques <strong>et</strong> de spécialistes du contexte local <strong>et</strong>/ou des réglementations internationales<br />
concernant les grands proj<strong>et</strong>s d’investissement. Cependant, la multiplication de ces prestations d’expertise<br />
s’avère parfois néfaste dans la mesure où elle contribue à augmenter le coût de gestion de<br />
l’appel d’offres dans son ensemble. Elle tend également à faire oublier qu’avant d’être un rapport de<br />
forces, le contrat est tout d’abord un partenariat dont le succès dépend du respect des intérêts des<br />
parties prenantes <strong>et</strong> cela, dans une confiance réciproque <strong>et</strong> donc dans la plus grande transparence.<br />
Le traitement du contexte particulier de l’approvisionnement en eau saine <strong>et</strong> de l’<strong>assainissement</strong><br />
dans les quartiers défavorisés demande d’élaborer des clauses particulières destinées à préciser les<br />
critères de différenciation entre zones conventionnelles <strong>et</strong> zones non conventionnelles, les niveaux