Eau, assainissement et développement durable – Les ... - pseau
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EAU, ASSAINISSEMENT ET DÉVELOPPEMENT DURABLE : LES ENJEUX DANS LES VILLES DES PAYS EN DÉVELOPPEMENT<br />
> CHAPITRE 2<br />
>Expliquer la faiblesse des investissements privés dans le secteur de l’eau des pays<br />
en développement<br />
La faible participation des capitaux privés à la réalisation des infrastructures d’approvisionnement en eau<br />
<strong>et</strong> d’<strong>assainissement</strong> dans les pays en développement s’explique à la fois par la présence de contraintes<br />
économiques <strong>et</strong> par certaines caractéristiques politiques locales :<br />
• La logique de l’investissement privé repose sur la rémunération des risques encourus par les apporteurs<br />
de capitaux <strong>et</strong> par les opérateurs professionnels en charge de la gestion des services. Or, le « risque pays »<br />
(politique, monétaire, juridique,…) se combine souvent à un risque industriel (force majeure, indexation <strong>et</strong><br />
révision des tarifs, maîtrise des coûts, des performances, des délais,…) <strong>et</strong> un « risque client » (solvabilité).<br />
• L’efficacité de la réglementation <strong>et</strong> l’équilibre de la concurrence favorisent l’initiative privée. La plupart des<br />
pays en développement sont encore loin d’avoir mis en place les outils législatifs <strong>et</strong> réglementaires<br />
donnant confiance aux investisseurs potentiels <strong>et</strong> clarifiant leurs relations avec les autorités locales.<br />
• La société civile a une perception différente du service d’approvisionnement en eau par rapport aux autres<br />
services publics (électricité, gaz ou encore télécommunications). Ses représentants n’acceptent pas facilement<br />
l’idée que des acteurs privés (qui plus est internationaux) puissent prendre part à la gestion de ce<br />
service essentiel.<br />
Figure 2.2<br />
> L’aide conditionnée aux résultats (output-based aid)<br />
Partant du constat selon lequel de nombreux programmes d’aide ne parviennent pas à améliorer<br />
réellement l’accès au service pour les usagers les plus défavorisés, <strong>et</strong> dans un souci de plus grand<br />
réalisme <strong>et</strong> d’incitation financière, la Banque Mondiale a développé une nouvelle approche : l’aide<br />
conditionnée aux résultats (output-based aid).Elle consiste à confier la fourniture des services à des<br />
organismes tiers (par exemple, des industriels du secteur privé ou des organisations non gouvernementales)<br />
au moyen de contrats conditionnant le paiement des subventions à la réalisation effective<br />
des objectifs exprimés, par exemple, en nombre de foyers connectés à un service d’approvisionnement<br />
en eau.<br />
Le modèle de l’aide conditionnée aux résultats contraste avec les approches traditionnelles, car il se<br />
concentre sur l’évaluation des performances attendues, c’est-à-dire sur les résultats provenant de<br />
l’utilisation des aides, <strong>et</strong> non plus seulement sur leur montant. Il exige une définition très précise des<br />
objectifs poursuivis.<br />
C<strong>et</strong>te nouvelle approche vise à promouvoir l’efficacité <strong>et</strong> l’innovation, à favoriser une meilleure<br />
gestion des dépenses publiques <strong>et</strong> créer un environnement plus attractif pour les investisseurs<br />
privés. Elle se distingue également des modèles classiques de gestion privée des infrastructures,<br />
grâce à un panachage entre les redevances payées par les usagers <strong>et</strong> le versement de subventions<br />
publiques qui est alors conditionné par la réalisation des objectifs du contrat. Tout en assurant une<br />
allocation optimale des financements publics, l’aide conditionnée aux résultats perm<strong>et</strong> ainsi une<br />
mobilisation accrue des financements privés autour de certains services publics aujourd’hui<br />
devenus peu attractifs pour les investisseurs.<br />
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