Eau, assainissement et développement durable – Les ... - pseau
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EAU, ASSAINISSEMENT ET DÉVELOPPEMENT DURABLE : LES ENJEUX DANS LES VILLES DES PAYS EN DÉVELOPPEMENT<br />
> CHAPITRE 2<br />
devient possible de desservir davantage d’usagers avec une meilleure qualité de service. La réduction<br />
des pertes sur l’ensemble du réseau perm<strong>et</strong>, d’une part, d’améliorer la pression <strong>et</strong> surtout la continuité<br />
de l’alimentation en eau dans les quartiers périphériques où vivent souvent les populations<br />
défavorisées <strong>et</strong>, d’autre part, de rediriger une partie des volumes d’eau ainsi économisés vers les<br />
zones traditionnellement sous-alimentées.<br />
L’opérateur a pour mission d’apporter l’ensemble de son savoir-faire afin d’optimiser la gestion quotidienne<br />
du service d’eau, par exemple en augmentant la disponibilité des équipements de production<br />
d’eau potable, en diminuant les fuites sur les réseaux, ou encore en introduisant un système de suivi<br />
des résultats. L’impact de c<strong>et</strong>te démarche peut être considérable sur les investissements nécessaires<br />
pour financer ultérieurement la modernisation <strong>et</strong> l’extension du réseau. Elle perm<strong>et</strong> de résoudre en<br />
partie la contradiction entre les difficultés budgétaires des collectivités <strong>et</strong> leurs immenses besoins en<br />
investissements. Améliorer le rapport entre la qualité <strong>et</strong> le coût de la gestion vise à économiser des<br />
ressources financières qui peuvent être dégagées pour financer de nouveaux investissements.<br />
Aujourd’hui, en France, environ 15 à 25 % de l’eau potable consommée dans un immeuble est perdue<br />
en raison de causes multiples : fuites de robin<strong>et</strong>s dans les toil<strong>et</strong>tes <strong>et</strong> dans les canalisations des<br />
parties communes, pertes dans les réseaux d’adduction <strong>et</strong> de distribution. Dans certaines mégalopoles<br />
des pays en développement, comme Le Caire ou Mexico, les fuites dans les réseaux publics de<br />
distribution peuvent atteindre jusqu'à 60% de l’eau distribuée. L’entr<strong>et</strong>ien <strong>et</strong> la réfection des réseaux<br />
publics <strong>et</strong> des installations domestiques sont donc indispensables pour réaliser des économies.<br />
● SOLUTION 2 : Dimensionner <strong>et</strong> programmer avec réalisme les nouveaux investissements<br />
Le calibrage des investissements <strong>et</strong> une programmation optimale des travaux à réaliser sont nécessaires<br />
pour m<strong>et</strong>tre à niveau les infrastructures d’eau <strong>et</strong> d’<strong>assainissement</strong> à l’échelle d’une ville en<br />
développement. Il est fondamental pour les collectivités – qu’elles confient ou non la gestion de leurs<br />
services d’eau <strong>et</strong> d’<strong>assainissement</strong> à un partenaire privé – de connaître avec précision l’état des infrastructures<br />
<strong>et</strong>, bien entendu, les attentes des différents groupes d’usagers concernés. Ces précautions<br />
perm<strong>et</strong>tent d’éviter le sur-dimensionnement des programmes d’investissement. Dans le cas de<br />
partenariats entre le secteur public <strong>et</strong> le secteur privé, les contrats d’affermage peuvent jouer un rôle<br />
essentiel. En eff<strong>et</strong>, ils perm<strong>et</strong>tent aux professionnels privés d’apporter leurs compétences sans pour<br />
autant s’engager immédiatement dans un contrat de concession dont les conditions de départ ne<br />
sont pas forcément remplies. <strong>Les</strong> premières années de gestion aident alors les différents partenaires<br />
à mieux comprendre les besoins des usagers <strong>et</strong> l’état réel des infrastructures afin de calibrer les<br />
programmes d’investissement.<br />
Toutefois, la collecte des informations nécessaires pour définir les programmes d’amélioration des<br />
services d’eau demeure délicate. Il est particulièrement difficile d’estimer le coût de réhabilitation <strong>et</strong><br />
d’extension des infrastructures. La plupart des installations sont souterraines <strong>et</strong> donc difficilement<br />
accessibles. De plus, les populations migrent parfois de façon difficilement prévisible vers les pôles<br />
urbains <strong>et</strong> périurbains, donnant ainsi naissance à de nouveaux quartiers informels.<br />
Mieux tenir compte des réalités de terrain est capital. Concevoir des obligations de résultat réalistes<br />
exige de vérifier la validité de l’information en rapport, d’une part, avec le niveau de service initial <strong>et</strong>,<br />
d’autre part, avec les aspirations de la majorité des consommateurs existants <strong>et</strong> potentiels. C’est aux<br />
élus que revient la charge de décider quels sont les niveaux de service souhaités, les financements à<br />
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