AUTO PRATIQUESÉCURITÉ avecDOTATION ET OPTIONSFaire les bons choixLes équipements desécurité active et passivese multiplient, y comprissur les petits modèlespopulaires. Mais pour enprofiter sur ces véhicules,il faut souvent recouriraux options, ou à lafinition supérieure. Uninvestissement encoretrop rare, alors que pourle prix d’une peinturemétallisée, un airbag detête peut sauver une vie.PAR JEAN-PHILIPPE ARROUETOCKPHOTO. PHOTOMONTAGE J. JODRYes équipements de sécurité sedémocratisent, au point que laplupart des citadines sont mieuxdotées qu’une Mercedes Classe Sd’il y a quinze ans. En ce qui concerne lasécurité active, l’antiblocage des roues(ABS) n’a plus à être “optionné”, puisqueles constructeurs se sont engagésà en équiper systématiquement leursnouveaux modèles depuis le 1 er janvier2003. En complément, la plupart desvéhicules récents – dont toutes lesRenault, qui l’ont étrenné – sont dotésde l’aide au freinage d’urgence (AFU), quiaugmente la pression dans le circuit encas de freinage d’urgence et peut réduirede 5 à 9 mètres la distance d’arrêt sursol sec à 130 km/h. En effet, la majoritédes automobilistes n’osent pas écraserla pédale de frein de toute leur force etn’exploitent ainsi généralement qu’unepartie de la capacité de décélération.Mais comme l’ABS, l’AFU n’est pas unchoix : il est présent ou pas en série, quelque soit le niveau de finition.Du côté de la sécurité passive, les fixationsau standard Isofix, qui facilitentmais surtout sécurisent l’ancrage dessièges bébé, se sont elles aussi généralisées,mais quelques rares modèlesen privent encore leur finition de base.Hormis ces trois équipements et lesDRdeux airbags frontaux, il faut bien lireles tableaux d’équipements et les listesd’options pour faire les bons choix.Des airbagscomplémentairesRévolution dans la protection des occupants,les airbags frontaux permettent,associés au port de la ceinture, dediminuer de 25 % le risque d’être tuépour le conducteur et de 15 % pour lepassager en cas de choc frontal. Maisen cas de choc latéral, l’airbag de tête,ou rideau, qui protège la tête, ainsi quel’airbag latéral qui protège le thorax, voirele bassin, sont plus rares et souventréservés, de série, aux véhicules hautde gamme. Pourtant, le choc latéral estplus dangereux que le frontal à causeL’airbag rideau protège la tête des passagersen cas de choc latéral.de la faible zone d’amortissement queconstitue une porte : dans 40 % des accidentscorporels consécutifs à un choclatéral, les occupants sont gravementblessés. Ces éventuelles options sontdonc à souscrire en priorité.Ici, deux stratégies coexistent : le jeudes options, qui exige un effort de 200 à400 € en moyenne, ou passer à la finitionsupérieure. Dans ce cas, l’investissementest plus conséquent. A noter que l’offreen airbags ne cesse de se développer.Ainsi, après l’airbag de genoux adoptépar beaucoup de constructeurs, Toyotainnove sur sa micro-citadine iQ avecun airbag de lunette protégeant la têtedes passagers du second rang en casde choc arrière.L’ESP bientôt généraliséConçu pour limiter les risques de dérapage(survirage mais aussi désormaissous-virage) en cas de courbe abordéetrop vite ou de manœuvre d’évitement,le correcteur de trajectoire (ESP) étaitsurtout réservé aux modèles les pluschers. On le trouve désormais de plusen plus souvent sur des véhicules degamme inférieure, alors que l’Europe adécidé de le rendre obligatoire à partirL’ESP limite les risques de dérapage.de 2012 sur tous les nouveaux modèles.Une démarche logique, puisque selonune étude française du Laboratoire d’accidentologieet de biomécanique (Lab), unmodèle pourvu de l’ESP réduit de 44 %la probabilité de dommages corporelslorsque cet équipement a un rôle à jouerdans les circonstances de l’accident (parexemple en cas de dérapage). Quant àBosch, l’inventeur de l’ESP, il précise quela généralisation de cet équipement enEurope permettrait de sauver chaqueannée environ 4 000 vies et d’éviter100 000 blessés. Malheureusement,sur les petites voitures, cet équipementest parfois encore indisponible, n’est proposéqu’en option (200 à 400 €) ou surles finitions hautes. Dommage, d’autantque les ESP récents sont associés à unantipatinage électronique qui amélioreDR120 DÉCEMBRE 2008
la motricité sur sol glissant, en limitantle couple moteur et en freinant les rouesen cas de manque d’adhérence.D’autres équipementsintéressantsD’autres options peuvent améliorerla sécurité. Le limiteur de vitesse, quiempêche de dépasser par distraction unevitesse maximale choisie par le conducteuret ne modifie en rien la conduite, enfait partie. Hélas, on le trouve souventassocié au controversé régulateur devitesse, qui permet de relâcher l’accélérateurtout en roulant àune vitesse “minimum”,ce qui a pour inconvénientde diminuer l’attention duconducteur.L’alerte de sous-gonflagedes pneus est égalementtrès utile. Sur autoroute, unaccident sur cinq est dû à des pneussous-gonflés et le pneu est de loinl’élément technique le plus en causedans les accidents. Malheureusement,l’option est encore un peu chère (environ200 €) et nécessite d’opter pour d’onéreusesjantes alliage. C’est l’un des rareséquipements de sécurité disponibles enDRseconde monte (Tire Watch, K-Pressure,Hella, Giga-Concept).L’alerte de franchissement de ligne(AFIL) prévient le conducteur par desvibrations dans les commandes et/oudans le siège, si le clignotant n’a pasété actionné, que le véhicule empiètesur la ligne blanche, continue ou pas.Cette technologie permet de lutter contrel’endormissement, responsable d’un tiersdes accidents sur autoroute.Enfin, en prévenant automatiquementles secours en transmettant lescoordonnées GPS du véhicule, l’appeld’urgence réduit le délaid’intervention de 50 % enzone rurale et de 40 % enzone urbaine. En France,200 à 300 victimes pourraientainsi être secouruesà temps, selon le Lab. ChezVolvo, Citroën et Peugeot,de nombreux modèles peuvent en êtreéquipés à condition d’acquérir un systèmede navigation très coûteux (environ2 000 €). Mais une telle offre existe làaussi en seconde monte. Commercialiséepar la Macif et la Maif, elle exige un coûtd’installation d’environ 100 €, assortid’un abonnement mensuel de 20 €. ■À SAVOIRL’airbag :sécurisant mais pas anodinMême s’il contribueà la protection desoccupants, le déclenchementdes airbagsreste un événementpouvant être traumatisant.D’abord parcequ’il s’apparente àune explosion susceptiblede laisser desséquelles passagères :acouphènes, perteauditive, altérationde l’équilibre. Desbrûlures aux brasont également étéconstatées, ainsi quedes traumatismes dela face, notammentlorsque le conducteurse tenait trop près duvolant. Aussi, il estimportant de conserverune distance d’aumoins 30 centimètresentre le volant et lebuste. Pour le passageravant, poser lespieds sur la planchede bord est une attitudeà proscrire, toutcomme l’installationd’objets (ordinateur,sac à main...) entre laplanche de bord et lecorps. Enfin, l’airbagpassager doit êtredéconnecté en casd’installation d’unsiège enfant dos àla route. A la placearrière, si elle estéquipée d’un airbaglatéral, il faut utiliserun siège Isofix dontl’ancrage désactive lamise à feu, ou à défautune fixation suffisammentrigide pourrésister à la pousséelatérale de l’airbag.DRDÉCEMBRE 2008 121